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G. ROSSINI. 1792-1868 AVANT-PROPOS "Faites- bouillir quatre opéras de Cimarosa (1) et de

Publié le 17/10/2012

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G. ROSSINI. 1792-1868 AVANT-PROPOS "Faites- bouillir quatre opéras de Cimarosa (1) et de Paesiello (2) avec une symphonie de Beethoven; mettez le tout en mesures vives par des croches, beaucoup de triples croches et vous aurez le "Barbier "..." Ce jugement de Stendhal sur l'ceuvre célèbre de Rossini n'est sans doute qu'une boutade. Comment aurait-on pu prendre au sérieux ce "bon gros réjoui" qui s'était fait une réputation justifiée de "cordon-bleu ", qui écrivait un opéra dans le même temps que d'autres composent une seule scène et qui, né un 29 février, eut la malice de mourir un vendredi 13? Chez lui, rien de l'inquiétude qui mine Schumann, de la sensibilité maladive d'un Chopin, rien de la passion qui brûle Liszt, pas même ce goût de l'épopée cher à Wagner. Rossini était-il donc seulement cet épicurien dont la légèreté et l'insouciance n'avaient d'égale que la paresse, sa "façade " est-elle ainsi le fidèle reflet de sa musique ? Ce serait bien mal connaître cette nature secrète mais généreuse, volubile mais sensible, que de l'affirmer. "La culture de Rossini était solide, son métier certain, sa bonté, son sens de l'amitié plus vrais que la pudeur ne le dévoila. Aussi dissimulait-il, sans aucun doute, sa vraie nature derrière une sorte de bavardage et son idéal derrière une légèreté coupable, tout au moins, pour ses détracteurs'; précise J.-L. Caussou, l'un de ses biographes actuels. Mais ce qui étonne chez le compositeur, ce n'est pas tant sa science culinaire, son art de la parodie, la vivacité de son esprit que sa prodigieuse facilité à écrire la musique. En voici pour preuve une anecdote : Par une glaciale journée de l'hiver 1813, Rossini, après avoir sacrifié, comme à l'habitude, aux honneurs d'un repas copieux et bien arrosé, compose paisiblement dans une chambre d'auberge. La pièce n'est pas chauffée et le froid si intense que le musicien a dû se coucher pour écrire un duetto de son dernier opéra. La plume court agile sur le papier, lorsque soudain, engourdies, les mains du compositeur lâchent la feuille qui glisse sous le lit. Une, deux tentatives pour la récupérer s'avèrent infructueuses, Il fait vraiment trop froid et remontant sa couverture jusqu'au menton, le musicien pense : "Peu importe, je vais réécrire cette page, je m'en souviendrai certainement." Mais la musique a été composée si vite que Rossini ne s'en rappelle pas une note et la feuille reste désespérément blanche ! Toutefois, un tel incident ne saurait altérer la bonne humeur du musicien qui décide alors de refaire entièrement l'extrait. A peine a-t-il terminé, qu'un ami venu lui rendre visite récupère la feuille grâce à sa canne et compare aussitôt les deux versions : il n'y avait pas le moindre trait de ressemblance entre elles. Certes, Rossini avait de la facilité, trop de facilité même, et nul mieux que lui n'a su exploiter ce don du ciel et en user. Aussi, les critiques n'ont-ils point fait faute de lui adresser maints reproches à ce sujet, allant même jusqu'à l'affubler du sobriquet de "Monsieur Crescendo ", à cause de son goût prononcé et abusif pour cette nuance. On affirma également qu'un trop grand nombre de ses partitions avait été composé en do majeur, ce à quoi Schônberg (3) répondra plus tard par cette boutade : "Je vous prie de songer à toutes les belles choses en do majeur qui n'ont jamais été écrites." vie du musicien, Celui-ci, en effet, excédé par les libertés que le chanteur VELLUTI prenait avec sa musique, écrira bientôt tous les ornements de ses airs. Allant de Bologne à Venise, de Venise à Milan, Rossini s'engage maintenant sur une nouvelle route qui le conduit à Naples. Un certain BARBAJA, tenancier d'une maison de jeux et gérant de deux théâtres, lui a fait miroiter les avantages pécuniaires d'un nouveau contrat. Soucieux d'assurer la subsistance des siens, le maestro accepte avec joie "Si Barbaja avait osé, il m'aurait fait faire la cuisine, écrira-t-il " Or, les derniers opéras n'ont pas déchainé un enthousiasme délirant, loin de là et le doute mine, par instant, le bel optimisme du compositeur. Toutefois, l'inquiétude qui l'assaille est atténuée par un nouveau sentiment. Rossini dont la vie sentimentale a été assez agitée jusqu'à présent, est amoureux d'Isabelle COLBRAM, prima donna et protégée de Barbaja. Il épousera la cantatrice en décembre 1821. Son premier opéra napolitain "Elisabeth d'Angleterre", bien qu'apparaissant aujourd'hui comme l'ébauche d'une manière vaut à son auteur un triomphe. Une seconde pièce lyrique "Torwaldo et Dorliska"suit aussitôt, mais elle est accueillie un peu plus froidement. Notre ami boucle une fois encore ses valises et signe un contrat à Rome. "Le Barbier de Séville" sera créé deux mois plus tard, le 20 février 1816. Rossini doit retourner à Naples où il donne successivement "Cendrillon" et "La Pie Voleuse". En 4 ans, il ne composera pas moins de 15 partitions dont "Armide" (1817) — "Moïse" et "Riciardo e Zoraïda" (1818) — "Ermione" et "La dona del Lago" (1819). Quelles sont les réactions des Napolitains ? Tantô...
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« vie du musicien, Celui-ci, en effet excédé par les libertés que le chanteur VELLUTI prenait avec sa musique, écrira bientôt tous les ornements de ses airs.

Allant de Bologne à Venise, de Venise à Milan, Rossini s'engage maintenant sur une nouvelle route qui le conduit à Naples.

Un certain BARBAJA, tenancier d'une maison de jeux et gérant de deux théâtres, lui a fait miroiter les avantages pécuniaires d'un nouveau contrat.

Soucieux d'assurer la subsistance des siens, le maestro accepte avec joie "Si Barbaja avait osé, il m'aurait fait faire la cuisine.

écrira-t-il " Or, les derniers opéras n'ont pas déchainé un enthousiasme délirant, loin de là et le doute mine, par instant, le bel optimisme du compositeur.

Toutefois, l'inquiétude qui l'assaille est atténuée par un nouveau sentiment.

Rossini dont la vie sentimentale a été assez agitée jusqu'à présent est amoureux d'Isabelle COLBRAM, prima donna et protégée de Barbaja.

Il épousera la cantatrice en décembre 1821.

Son premier opéra napolitain "Elisabeth d'Angleterre", bien qu'apparais­ sant aujourd'hui comme l'ébauche d'une manière.

vaut à son auteur un triomphe.

Une seconde pièce lyrique "Torwaldo et Dorliska "suit aussitôt, mais elle est accueillie un peu plus froidement.

Notre ami boucle une fois encore ses valises et signe un contrat à Rome.

"Le Barbier de Séville" sera créé deux mois plus tard, le 20 février 1816.

Rossini doit retourner à Naples où il donne successivement "Cendrillon" et "La Pie Voleuse".

En 4 ans, il ne composera pas moins de 15 partitions dont "Armide" (1817) - "Moïse" et "Riciardo e Zoraïda" (1818) - "Ermione" et "La dona del Lago" (1819).

Quelles sont les réactions des Napolitains? Tantôt enthousiastes.

tantôt froids, ils lassent peu à peu Rossini par leurs capricieuses fantaisies.

1822 (30 ANS) -VIENNE D'autre part, les offres de l'étranger se multiplient et quelques-unes sont particulièrement allé· chantes.

Aussi décide-t-il, en janvier 1822, de gagner Vienne.

En Autriche, il trouve une population toute acquise à sa musique.

Certes, il y a bien quelques admirateurs inconditionnels de HAYDN et de MOZART qui crient au scandale et s'insurgent contre "cette corruption du goût" mais il s'en soucie peu: il veut rencontrer BEETHOVEN, "connaÎtre ce grand génie.

le voir fût-ce une seule fois".

Rossini, qui a imaginé un musicien fier et volontaire, se trouve en face d'un vieil homme dans la misère, accablé par la surdité et l'incompréhension de ses concitoyens.

Il repartira bouleversé de sa visite.

1823-1829 (31 ANS A 37 ANS) -PARIS.

LONDRES Le cycle infernal reprend, Londres réclame Isabelle Colbram.

Pour l'Italien, le chemin de la vieille Angleterre passe par la capitale française.

En novembre 1823, Paris l'acclame et donne en son honneur diners, réceptions et spectacles exceptionnels.

La célébrité a sa rançon et Rossini, pour faire plaisir à ses admirateurs, doit les distraire de ses talents de pianiste et de sa belle voix de baryton.

Qui aurait pu penser que les Londoniens, dont la réputation de froideur est un fait établi, accueilleraient notre héros avec autant de cordialité? Compositeur, accompagnateur, chanteur, Rossini fait ici miroiter toutes les facettes de son talent.

Hélas, malgré le succès des représentations d'"Otello" et de "Zelmira", le directeur du théâtre, en proie à des difficultés financières, ne peut rétablir une situation précaire, il est acculé à la faillite et le maestro n'est pas payé.

Un peu amer, celui-ci quitte Londres, les poches vides.

Et c'est vers Paris que se tourne maintenant son regard.

Vers Paris, où les dieux de la musique s'appellent G RETRY, BOIELDIEU, MEH UL et surtout PAER, ennemi déclaré de l'Italien.

Rossini résiste très difficilement à la concurrence de toutes ces gloires éphémères.

Seul ou presque, "Le Barbier de Séville", grâce à une traduction en français de Castii-Biaze, dément un instant l'indifférence des Parisiens.

Les nominations de "Premier compositeur du Roi" et "Inspecteur général du chant", ne sont que de maigres compensations à son infortune.

Mais que diable! le maestro ne se décourage pas pour autant, il en a vu d'autres.

Sa nature optimiste reprend le dessus.

Il lui faut se renouveler et un désir d'activité brûle en lui intensément: il donne "Moïse" en mars 1827.

remanie son "Maometto" et le fait jouer avec succès à l'opéra.

Deux ans plus tard, c'est le "Comte Ory" qui est présenté aux Parisiens.

La partie semble gagnée.

Alors Rossini qui a excellé jusqu'à présent dans le genre bouffe, veut parachever son œuvre par un opéra dramatique.

Il se retire au château de Petit-Bourg et travaille pendant six mois à mettre au point "Guillaume Tell".

Cette œuvre, saluée triomphalement le 3 août 1829, semble être le point de départ d'une nouvelle manière, annonçant un Rossini plus expressif.

plus sobre, en un mot plus vrai.

Mais peut-on préjuger de l'avenir? Or, la nostalgie de l'Italie se fait doucement sentir.

Le père réclame son fils et Giaocchino va donc séjourner à Bologne pendant un an.. »

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