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Grand oral du bac : LA CHANSON FRANÇAIS

Publié le 02/02/2019

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charme (Sacha Distel), de la performance vocale (Mireille Mathieu) ou de l’exotisme (Enrico Macias, Joe Dassin). Les yé-yé eux-mêmes installent leur carrière dans la durée. Elle passe par de nécessaires reconversions. Sylvie Vartan devient meneuse de revues et Michel Berger auteur-pygmalion pour France Gall, par exemple. De nouveaux venus témoignent de la vitalité de la chanson contempo-

J.-P. Le Nai/Media Press SIPA

ÀMcSolaar a mis au goût du jour le rap qui percute par la mélodie du verbe plutôt que par la violence du ton. Il a sorti le rap des banlieues grâce à des titres tels Bouge de là ou Les nouveaux westerns.

▼ Alain Bashung (né en 1947). Prince noir du rock, il fait sonner la langue française de manière inimitable. Son parolier attitré, Boris Bergman, l’aide à évoquer son univers sombre, hyperréaliste, qu’il traduit dans des jeux de mots et des images torturées.

 

raine. Serge Gainsbourg offre à d’innombrables interprètes (France Gall, Jane Birkin, Jeanne Moreau, Brigitte Bardot entre autres), et pour son propre compte également, ses textes virtuoses. Et Claude Nougaro adapte la poésie et la langue française aux rythmes du jazz américain.

 

1970-1990 : les relèves

 

Dans le bouillonnement contestataire de la fin des années 1960 des sentiments et des artistes neufs s’imposent : la dérision de Jacques Dutronc, la drôlerie de Nino Ferrer, la provocation de Michel Polna-reff, l’intimisme d’Yves Simon. Les textes insolites de Julien Clerc portent les idées nouvelles du temps de mai 1968: la révolte de la jeunesse, l’anti-militarisme, le goût de la nature et du voyage, l’écologie ou la crainte d’un avenir robotisé.

 

Dans les années 1970, alors que la pénétration musicale anglo-saxonne s’est intensifiée, la production française s’est mise à l’unisson des canons du rock: électrification des instruments, élévation du niveau sonore, alignement de la voix au niveau de la musique. Rock et chanson se conjuguent. Puissance instrumentale et texte d’auteurs fusionnent.

 

Jacques Higelin ouvre la voie aux inspirations et aux sonorités hors normes. Dans son sillage une « nouvelle chanson française » s’impose. On découvre alors la fragilité d’Alain Souchon, le mélodisme de Laurent Voulzy, la puissance de Bernard Lavilliers, la douceur d’Etienne Daho, le swing de Michel Jonasz, le phrasé unique de Véronique Sanson. Dans les années 1980, l’esprit de Coluche a inspiré les interprètes de « la génération morale», les «Enfoirés», qui chantent aussi bien pour les enfants du Sahel et de l’Éthiopie, pour les «potes» de l’association SOS-Racisme que pour les Restos du Cœur. On retrouve entre autres dans cette vague d’artistes engagés Daniel Balavoine, Patrick Bruel, Jean-Jacques Goldman, Francis Cabrel, Michel Berger, Renaud, Maxime Lefores-tier. D’autres artistes s’inscrivant en marge du mouvement de la dictature du Top 50 et des récompenses professionnelles du type des Victoires de la musique, développent leur univers personnel: Gérard Manset, Tailleurs exotique ; Alain Bashung, le rock tourmenté; William Sheller, la fusion du rock et du classique; Charlélie Couture, le pessimisme poétique.

À Francis Cabrel, antithèse du chanteur mondain, séduit depuis plus de vingt ans grâce à son country rock mélancolique.

Le rock français

 

Depuis 1975, le rock français s’efforce, au moins sur son sol, de ne pas abandonner le marché discographique national aux seuls groupes anglais et américains. Tentative délicate puisqu’elle n’a jamais permis d’imposer, depuis deux décennies, plus d’un seul grand groupe à la fois. Une nouvelle vague de groupes pop, la plus importante depuis l’époque yé-yé, draine une nouvelle génération de lycéens rêvant d’« un autre monde » : Martin Circus, Zoo, Ange, Magma, Trust, Indochine et, surtout, Téléphone (dont le chanteur, Jean-Louis Aubert mène depuis une carrière solitaire) s’imposent à la tête de ce mouvement. Au tournant des années 1990, diverses formations, du duo (Niagara, Rita Mitsou-ko) aux groupes surdimensionnés ou à géométrie variable (Garçons Bouchers, Négresses Vertes, Mano Negra, Noir Désir) ont entrepris de consolider le rock français revivifié par le recours à un répertoire populaire traditionnel. Le zouk, une musique exotique nourrie de rythmes caraïbes (Zouk Machine, Kassav), apparaît à cette même époque. Une joie de vivre similaire émane du raï, musique maghrébine popularisée en France par le chanteur Kha-led. En traversant l’Atlantique, le rap a perdu (sauf chez NTM) sa violence avec IAM ou Alliance Eth-nik. Il est même devenu littéraire (MC Solaar), ou protestataire (Akhenaton).

 

De nouvelles interprètes féminines prennent la relève des gloires confirmées telles Véronique Sanson, Barbara ou Jane Birkin. Mylène Farmer et Patricia Kaas s’illustrent dans la chanson provocante ou désenchantée, relayée par l’industrie du vidéoclip. Liane Foly ensorcèle grâce à ses textes sensuels et sa voix et ses mélodies jazzy. Zazie touche largement les amateurs de textes bien troussés par sa verve acidulée alors qu’Enzo Enzo séduit par la douceur et la poésie de ses textes. Côté masculin, la même veine est exploitée par son auteur-compositeur favori, Kent. Pascal Obispo, séduit grâce à son timbre inimitable tandis que les boys’ bonds affluent. Ces jeunes hommes, recrutés surtout pour leurs qualités de danseurs, revendiquent le statut de chanteurs populaires pendant que leurs producteurs gèrent un succès commercial phénoménal.

« La chanson française ! Dans la carrière de l'éclectique A Claude François (1939-1978), tout fut triomphal sauf la fin, triste: il mourut électrocuté dans sa baignoire.

chanter qui devient essentiel: la poésie ou l'émo­ tion, la bonne humeur ou la révolte.

Les genres ne sont plus tranchés: les artistes peuvent faire passer aussi bien l'humour que la mélancolie.

Ou leur anarchisme, comme Georges Brassens, dont les chansons, que n'effraient pas les gros mots et qui tou rnent en ridicule les curés, les juges et les «braves gens>>, renforcent la Mauvaise Réputation (son premier titre) -ce qui ne l'empêche pas de chanter l'amour (Au bois de mon cœur) ou l'amitié (Les copains d'abord).

Autre référence de la chan­ son d'auteur, le Belge Jacques Brel suit les traces de Brassens.

Jusqu'à sa retraite du music-hall, en 1967, il subjugue le public par sa gestuelle drama­ tique, chantant l'amour blessé (Ne me quitte pas), ses racines flamandes (Le plat pays) ou stigmati­ sant la bourgeoisie (Ces gens-là).

La scène est d'ailleurs le lieu privilégié où se noue la relation affective entre l'artiste et son public: elle constitue une référence autrement plus consistante que les résultats des ventes de disques ou les diffusions audiovisuelles, plus soumis aux goûts changeants du public.

C'est sur la scène de l'Olympia de Bruno Coquatrix, que Gilbert Bécaud scelle un pacte de longue durée avec le public, ou que Charles Aznavour impose son physique aty­ pique et sa voix éraillée.

Dalida remplit, jusqu'à sa mort en 1987, la salle de l'Olympia, où, avec Bambi­ no, elle jette les bases d'une internationale de la ritournelle méditerranéenne popularisée naguère par Ti no Rossi.

Malgré des éclipses dues aux phéno­ mènes de mode, la durée des carrières artistiques Fragile idole des années lycée � au début des années 1960, Sylvie Vartan (née en 1944) a parfaitement négocié le délicat tournant des années 1970: elle s'est installée aux États-Unis, d'où elle revient épisodiquement.

� Entre transe vocale, parade sexuelle et présence scénique dévastatrice, Johnny Hallyday (né en 194 3) avait déjà tout compris du rock and roll à 16 ans.

Phénix incontournable du show-business, il demeure la star incontestée du rock français depuis les années 1960.

Ses admirateurs appartiennent à toutes les classes sociales et à toutes les tranches d'âge.

de la génération des années 1950 est fondée sur la qualité de ses chansons.

Le grand tournant Avec le passage de la IV' à la V' République, et ses mutations politiques et économiques, la société évolue dans tous les domaines, y compris artis­ tique.

D'autant que les moyens de diffusion des chansons se développent: multiplication des élec­ trophones et des postes de radio, importance accrue des stations de radio d'État (France Inter) ou privées (Europe 1, RTL, RMC), essor d'émissions télévisées (Âge tendre et tête de bois, Salut les co pains) et d'une presse spécialisée pour la jeunes­ se (Salut les copains, Rock et Folk, Best) font entrer la chanson de plain-pied dans la société de consommation.

La jeunesse , cible sensible s'il en est, qui bénéficie de l'élévation générale du niveau de vie et d'une autonomie d'achat plus précoce, offre un public tout trouvé à la musique nouvelle.

Car un raz de marée s'annonce, venu des États­ Unis.

Cette musique nouvelle mêlant la musique country des Blancs et le rhythm and blues des Noirs américains, c'est le rock and roll.

C'est dans le silla­ ge de chanteurs, tels Bill Haley, Gene Vincent et autres Elvis Presley, et de films comme La fureur de vivre, où s'illustre James Dean, qu'il conquiert la France à la fin des années 1950.

Des professionnels de la chanson, tels Henri Salvador, Michel Legrand ou Georges Guétary tentent de s'approprier le style nouveau, comme on a pu le faire de la rumba ou du cha-cha-cha, mais leur âge suffit à les disqua­ lifier .

Le public qui adopte le rock réclame des chanteurs jeunes.

· Plusieurs bandes -parmi eux des «blousons noirs", des révoltés qui ont la réputation d'aimer la violence, sonore et physique, qu'engendre le rock- se réunissent autour de la piste de danse du temple de la culture rock, le Golf-Drouot, un club du IX' arrondissement de Paris.

C'est là que les tee­ nagers (la tranche des 13-19 ans, en anglais), font un succès à ces chanteurs de leur âge qui vont adapter les rythmes américains: le rock et sa variante dansée, le twist.. »

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