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Grand oral du bac : LA MUSIQUE ROMANTIQUE

Publié le 30/01/2019

Extrait du document

Compositeur autrichien, Mahler fut toute sa vie un chef d’orchestre réputé -d’opéra surtout-, le premier de son temps. Les qualités exceptionnelles de ses mises en scène et de ses interprétations (Mozart, Beethoven, Weber notamment) lui établirent une excellente réputation. Il exerça à Budapest, à Hambourg puis à Vienne, en 1897, où sa conversion au catholicisme lui ouvre les portes de l’Opéra. Les dix années qui suivent marquent l’âge d’or de l’opéra viennois: Mahler travaille d’arrache-pied à l’accomplissement de son idéal, la fusion des divers éléments, dramatique, visuel et musical, de la représentation lyrique. Mais ses qualités de créateur, et son origine juive, lui valurent la haine d’implacables détracteurs conservateurs.

Couverture du livret de la Première

Symphonie (1884) de Gustav Mahler.

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L'audacieuse Première Symphonie de Mahler produisit un véritable choc musical. La légende de cette caricature qui signifie: «Effet!» montre combien la critique conservatrice appréciait peu l’orchestration aux contrastes abrupts qu’affectionnait Gustav Mahler.

Mahler ne termina pas sa Dixième Symphonie mais les ébauches ont permis de la compléter.

 

Au bout de dix ans, résigné, il quitte Vienne à regret et s’en va diriger du Wagner et du Mozart aux États-Unis, au Metropolitan de New York notamment, où il reçoit un accueil triomphal. Mahler ne rentra plus en Europe que pour passer l’été dans le Tyrol du Sud -et pour y mourir, à Vienne, le 18 mai 1911. Car l’artiste avait pris l’habitude de composer pendant ses vacances d’été, seule période disponible que lui laissaient ses activités de chef d’orchestre : à partir de 1902, Mahler s’imposait définitivement comme compositeur.

 

L’œuvre de Mahler comprend des Lieder, avec accompagnement de piano ou d’orchestre, dont les bouleversants Kindertotenlieder (Chants des enfants morts, 1904) et neuf symphonies, avec en outre la Dixième inachevée, et le Chant de la Terre (1908), sorte de symphonie de Lieder pour soprano, chœur et orchestre. Sa volonté quasi métaphysique d’inclure dans toutes ses symphonies la totalité de l’homme de son temps, ses conflits, ses crises, ses déchirements, l’a conduit à traduire cette totalité par le gigantisme des effectifs orchestraux et par la démesure: ses symphonies dépassent toutes une heure, au moins, et sa Huitième Symphonie «des Mille » (1910), le plus grand triomphe de sa carrière de compositeur, est ainsi surnommée en raison du nombre d’exécutants qu’elle requiert.

 

On a longtemps reproché à la musique de Mahler sa sentimentalité et sa facilité, de superposer théâtralité outrée et naïveté populaire, réminiscences d’opérettes et délicate intimité, et de fondre le tout dans un foisonnement cahotique. Mais ce sont justement la représentation de ces contrastes, l’intégration du grotesque ainsi que du bizarre en musique qui font l’originalité du compositeur. Mahler ne cherche pas à révolutionner la musique ni à créer un langage nouveau. Il veut synthétiser la puissance de Beethoven, la ferveur de Bruckner et la musique totale de Wagner. Et pour donner une expression musicale plus exacte de son univers intérieur, il a enrichi de manière inédite le traitement de l’orchestre, en individualisant toujours plus chacun des instruments: il est en cela le plus moderne des compositeurs du romantisme finissant.

chez Anton Bruckner, contemporain de Wagner, né onze ans après lui, mais qui ne se fit un nom qu’après la mort de celui-ci. Maître d’école et organiste, il commence à composer sérieusement à l’âge où Mozart avait terminé sa vie, à plus de quarante ans. C’est alors qu’il a la révélation de Wagner dont il devient le fervent admirateur et l’ami dévoué.

 

Bruckner commence sa carrière comme compositeur de musique religieuse. Dévot à l’extrême, il saluait chaque prêtre qu’il rencontrait et, à une jeune fille qu’il voulait épouser, il offrit un livre de messe en gage d’amour. Son œuvre comprend plusieurs messes, un Te Deum et surtout neuf symphonies, qui furent souvent refusées par les interprètes et les éditeurs de musique à cause de leur difficulté d’exécution -ce qui poussait Bruckner à les retravailler. L’absence de succès provoquait d’ailleurs chez lui des crises profondes. Animées d’une foi authentique et naïve, pourvues de dimensions colossales, ses œuvres sont le pendant symphonique des principes mélodiques et harmoniques de l’œuvre et de l’idéologie wagnériennes.

 

L’élargissement formel des dimensions de la symphonie, le sentiment religieux qui les inspiraient et la solennité obsessionnelle dont elles sont empreintes leur confèrent une dimension mystique. Décriées à l’étranger en raison de leur compacité, ces symphonies sont d’imposantes cathédrales sonores, qui finirent par faire tomber à genoux les auditeurs de langue allemande, comme s’ils se trouvaient dans une église. Complètement inconnu jusqu’à soixante ans, Bruck-

 L’Opéra de Vienne accueillait dans ses murs la troupe lyrique la plus prestigieuse du monde: une situation qui enchanta Mahler lorsqu'il prit la direction de rétablissement entre 1897 et 1907.

 

ner connut avec la Septième Symphonie une célébrité soudaine. Il eut alors des admirateurs qui saluèrent en lui le continuateur de Wagner dans le domaine symphonique et l’opposèrent au « représentant » de la tradition symphonique classique, Johannes Brahms: une polémique à laquelle Bruckner de caractère réservé demeura étranger.

 

Richard Strauss (1864-1949)

 

Autrichien, Richard Strauss est à l’origine un brillant chef d’orchestre qui fit sa carrière tout d’abord en Allemagne. Il est successivement chef de l’orchestre de Meiningen (1885), troisième chef de l’Opéra de Munich (1894), puis maître de chapelle adjoint de la cour de Weimar (1889). Pendant quarante ans, il est plus estimé comme chef que comme compositeur. Pourtant, dès vingt ans il compose des poèmes symphoniques, transpositions musicales de concepts littéraires, qui heurtent le public conservateur. Dès le début, ces œuvres affirment les caractéristiques d’un style personnel : lignes mélodiques épanouies, prédilection pour les airs de danse, sens de l’architecture musicale, éclat chatoyant et raffiné de l’orchestre. Entre 1888 et 1903, il compose une

« 0 i "' La musique romantique son génie.

Plus que dans les pages symphoniques ou théâtrales, c'est dans ses compositions intimes que Schubert donne le meilleur de lui-même et atteint à l'art le plus dépouillé et à la confidence la plus poignante: dans ses compositions pour piano (22 sonates, 11 impromptus), dans la musique de chambre (dont le bouleversant Quin­ tette pour deux violoncelles) et dans le genre de la mélodie ou Lied (près de 600 pièces).

Le Lied est une courte pièce chantée, interpré­ té dans les salons ou en petite société; c'est un petit drame métaphysique, né d'une émotion fugitive et complice entre une voix, qui chante un texte folklorique ou poétique, et un piano, qui renforce par son accompagnement descriptif le climat inquiétant ou fantastique du drame à évo­ quer: ainsi Le roi des aulnes (Erlk6nig), d'après une ballade de Goethe, reconstitue musicale­ ment la chevauchée tragique d'un père par une nuit de tempête, auquel le roi des aulnes veut arracher son enfant malade, tandis qu'un piano obsessionnel et tumultueux fait rugir les rafales de vent.

Expressions d'un romantisme populaire, les Lieder de Schubert apparaissent comme une forme musicale de la peinture, dont le composi­ teur serait le paysagiste.

Schumann, l'écorché Le fantastique littéraire et musical, mais aussi la mélancolie et l'exaltation de la vie intérieure, tels que les illustrait Schubert, trouvèrent un écho profond dan·s l'œuvre de l'Allemand Robert Schu-mann (1810-1856).

Schumann est le fils d'un éditeur cultivé, qui souffrait de troubles mentaux : une hérédité qui pesa lourdement sur sa vie.

Pianiste autodidacte, il s'orientait vers une carrière de virtuose lorsqu'un accident provoqué par un appareil de son invention, destiné à ren­ forcer l'indépendance de ses doigts, le priva de l'usage de la main gauche.

Son existence entière ......

Pour épouser Clara Wieck, Robert Schumann dut surmonter l'opposition de son beau-père.

Schumann, dans ses compositions, privilégiait le piano, l'instrument le plus apte à communiquer l'intimité de ses émotions.

Son épouse en fut une très brillante interprète.

Partition ......

de Chopin comportant les corrections du compositeur..

Dans ses pièces pour clavier, Chopin exploite les progrès de la facture du piano.

Portrait de ......

Frédéric Chopin par Eugène Delacroix.

fut marquée par de nombreuses crises dépres­ sives, qui culminèrent avec une tentative de suici­ de en 1854.

Enfermé dans un asile, il y resta jusqu'à sa mort.

Seul son mariage (1840) avec une virtuose réputée, Clara Wieck, lui apporta un réconfort passager, période de plénitude dont les œuvres qui suivirent notamment les cycles de Lie­ der (L'amour et la vie d'une femme et Les amours du poète) portent l'éclatant témoignage.

Avec Schumann, l'artiste romantique pousse jusqu'à l'exacerbation son besoin de se confi er, et de livrer à autrui ses plus intimes sensations.

Maître du Lied, Schumann confère à l'accompagnement pianistique un rôle prépondérant.

Dans ses œuvres pour clavier, le piano devient en quelque sorte son journal intime auquel Schumann confie ses visions, ses aspirations et les fantasmes qui l'ont touché.

Le musicien y apparaît constam­ ment déchiré par les événements heureux ou malheureux de sa vie; écartelé entre le rêve et l'existence réelle, entre les deux aspects contra­ dictoires de sa personnalité, qui révèlent les conflits nourrissant une imagination débridée.

Le piano roi Les rapides progrès de la facture instrumentale firent du piano l'instrument de prédilection des musiciens romantiques.

Le principe du double échappement, mi� au point par le facteur français Sébastien Erard en 1822, autorisait la répétition rapide des notes et assurait une souplesse de jeu et une expressivité jusqu'alors inégalées pour un instrument à clavier.

Le piano devint alors un instrument complet, qui se prêtait aussi bien à la confidence intime qu'à une exploitation polyphonique spectaculaire.

Les premiers récitals furent créés dans des salles de concert.

Le compositeur et violoniste italien Niccolo Paganini (1782-1840) y brilla par sa virtuosité.

Ses concertos et ses Vingt-quatre caprices constituent de diaboliques tours de force tech­ niques (il est l'inventeur du pizzicato -jeu à cordes pincées- pour la main gauche sur les ins­ trum ents à archet).

Il subjugua les foules et influença des générations de pianistes : des duels de piano en concert sont organisés, qui passion­ nent le public et opposent de très grands vir­ tuoses comme le Hongrois Franz Liszt et l'Alle­ mand Sigismund Thalberg.

Une nouvelle littérature pour piano est créée : variations, suites et études qui prennent la tech­ nique pour base et qu'illustrent notamment Liszt et Chopin; miniatures intimes proches de l'impro­ visation, comme Les romances sans paroles de Mendelssohn, les Nocturnes de Chopin ou les petites formes de Schumann (Novel ettes, Fbpillons, Scènes d'enfant, Carnavaf); pièces d'ins­ piration chorégraphiques, comme les Valses et les Mazurkas de Chopin: toutes ces compositions permettent au piano de mettre en valeur toute sa richesse harmonique face à l'orchestre.. »

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