GRÜNEWALD Matthias : LE CHRIST OUTRAGÉ

« GRÛNEWALDMatthias LE CHRIST OUTRAGÉ 1503 Peintre allemand Biographie Ns? Matthias Grùnewald (en réalité Matthis Gothardt Neithardt) est un des plus impor tants artistes allemands du XVIe siècle,avec Albrecht Durer et Lucas Cranach le Jeune. Son œuvre est au confluent de deux époques, s'inspirant de l'esprit du Moyen Age comme de celui de la Renaissance. On ne connaît ni la date ni le lieu de sa naissance,mais on s'accorde à le faire naître entre 1470 et 1480. À partir de 1509, il est au service de l'archevêque de Mayence, UrielvonGem- mingen, comme peintre de cour, conseilleret architecte. En 1511, il suitlestravaux de restauration du palais de l'archevêque Johan- nisburg,àAschaffenburg.

Vers 1512, Grùne wald entreprend le monumental retable d'Issenheim, son chef-d'œuvre, qu'il réalise pour le couvent des Antonins près de Colmar.

C'étaiten réalité un hôpital où les moines soignaient les malades atteints du mal des Ardents, mystérieuse maladie caractéri sée par des tumeurs et des ulcères et par une fièvre intense. Grùnewald va trouver dans la chambre des morts de terrifiants modèles. De 1516 à 1525, il travaille pour le cardinal Albrecht deBrandebourg.

Il doitquitter sa charge de peintre de cour lors de la révolte paysanne de 1525, peut-être parce qu'il sympathisaitavec lesrebelles.

Il part ainsi d'abord pour Francfort, puis pour Halle, où il meurt le 31 août 1528. Le Christ outragé de 1503 est la première œuvre authentifiée de Grùnewald. Analyse '•*•La scène du Christ outragé se déroule dans un espace non défini sur un fond obscur. Le Christ n'est pas représenté au centre du tableau, comme c'était l'usage à l'époque ; il est assis dans l'angle gauche, épuisé.

Cette compositionà elle PICTO 180 ALTE PINAKO MUNICH XVIe siècle Toile 109 x 73,5 cm seule donne la sensation de l'écrasante douleur du Christ.

La tête, couverte d'un drap, et inclinée sur la poitrine, exprime l'accablement et le désespoir qui saisissent le Christ à ce moment de la Passion.

Les outrages des gardes sont ac compagnés de roulements de tambour et des sons de la flûte d'un musicien qui se trouve à gauche, derrière le Christ, renforçant l'impression de douleur et de dérision. Mais il y a plus qu'une simple représentation de l'histoire évangélique, comme le montre le personnage du centre, au fond.

Cet homme bon, plein de compassion, qu'on voit s'entretenir calmement, paisiblement, avec l'un des gardes, qui, lui, reste indifférent, n'est pas mentionné dans le récit chrétien.

Il apparaîtainsi pour la première fois dans une représentation du Christ outragé, où il sert d'exemple au spectateur qu'il invite àl'imiter. Ce tableau devient ainsi une œuvre de dévotion.

En le contemplant,le spectateur est appelé à partager les souffrances du Christ. Ce contact émotionnel direct est renforcé par la façon dont Grùnewald soulignela douleur et lasouffrance duChrist, tout comme la cruauté des gardes.

La description des outrages qu'ils font subir à Jésus emprunte aux mystères de la Passion souventreprésentéset joués à cette époque. L'œuvre M L'inscription, qui porte la date de novembre 1503, se trouvait originellement dans l'angle gauche du tableau. Ellefut supprimée en 1910, parce qu'on la tenait pour posthume. Ilexiste cinq copies de ce tableau. Comme Tune d'elles porte leblason de la famille de Cronberg, on peut supposer qu'à l'origine le tableau de Grùne wald fut conçu comme épitaphe à la mémoire d'Apollonia von Cronberg, morte précisément le 27 décembre 1503. Du même peintre : PICTO 181 © Nardini Editore.

1991VPCLarousse-Laffont pour I édition française.

1991 Photo Archives Nardini Editore. 01-n. »