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Henri de TOULOUSE-LAUTREC: LA FILLE DU SERGENT DE VILLE

Publié le 17/01/2022

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Henri de TOULOUSE-LAUTREC 1864-1901

• La Fille du sergent de ville • Huile sur carton 67 cm x 50 cm • Signé en haut, à droite, «H.T. Lautrec « • Peint en 1888 ou 1889 • Localisation : Hambourg, Kunsthalle

 

« Dans l'œuvre de Lautrec, l'homme moderne de la grande ville a trouvé son premier portrait de grand style ; noussommes surpris d'apercevoir que ce portrait porte l'empreinte du classique, ce qui est dû en partie au fait qu'ici, lagrande ville n'est encore représentée que comme un "jardin d'âmes", lequel est montré seulement par l'homme avantl'apparition de la technique.

Depuis Lautrec, on a fait beaucoup de chemin, en particulier sous le rapport de latechnique, qui a pris une importance croissante ; mais dans les tableaux de Lautrec, dans ses lithographies et sesdessins, le portrait corporel aussi bien que spirituel de l'homme de la grande ville n'en reste pas moins brossé dansses traits essentiels.

La nervosité ou la mélancolie, l'avidité de vivre ou l'apathie, la gaieté sardonique ou l'air blasé,dans leurs types spécifiques de l'homme moderne et aussi dans une gamme des plus fins dégradés, forment le motifpsychologique de son art.

Pour autant, Lautrec peut être appelé sans grande hésitation un réaliste.

Mais l'idée deréalisme ne convient plus quand on considère la forme artistique proprement dite, le procédé de Lautrec dans ledomaine du graphisme comme dans celui de la couleur.

On le classe, il est vrai, parmi les impressionnistes, mais c'estuniquement faute d'un qualificatif plus approprié et plus court pour désigner sa manière complexe.

Ce classementparmi les impressionnistes trouve d'ailleurs une certaine justification dans le fait que Lautrec est un virtuose dumouvement.

Par contre, en peinture, son mode d'interprétation de la lumière ne le range en général nullement danscette école ; c'est plutôt aux sphères surréalistes que nous conduit son jeu fantaisiste des couleurs et la puissanced'expression de ses lignes.

Dans les silhouettes bigarrées, dans la fine pluie colorée de nombre de ses lithographiesen couleur et de ses toiles jouent des tonalités qui rendent bien moins une vision impressionniste de la réalité quen'y sont fixées des visions colorées suivant des lois symbolisant souvent le psychique.

Les formes, dans songraphisme, travaillent également dans ce sens ; il s'y manifeste cette domination innée de la forme qui place Lautrecdans la lignée des plus grands maîtres du dessin.

C'est de cette conception artistique que procède la particularitéimportante et étonnante, foncière de l'art de Lautrec en son aspect général : la force vitale, la force de la nature.Particularité étonnante en ce qu'elle aborde de tels thèmes.

Dans son œuvre, Lautrec a réussi à mettre enévidence, par ses aperçus psychologiques sur l'homme de la grande ville, et mieux encore dans le domaine plusrestreint de toutes ces créatures élégantes, parfumées, grotesques ou perverses, la vie florissante et tumultueusequi agite l'homme en son corps et en son âme.

Et cette partie essentielle de son art, nous la vivons comme quelquechose d'éternellement merveilleux : car ici se dégage, d'un champ limité et spécial, le monde du raffiné et del'artificiel, non pas un art de la névrose (qui pourrait lui aussi être un art important), mais bien le genre artistique leplus élevé d'une force organique de la nature.

C'est là une sorte d'expérience de la liberté dans le domaine de l'art. LE MODÈLECette Fille du sergent de ville a été identifiée par Dorty, auteur du catalogue raisonné de Toulouse-Lautrec, commeétant la belle-soeur d'Aristide Bruant, fille d'un garde national.

C'est elle qui éleva le fils du célèbre chanteur.

Bruantétait l'ami de Lautrec, à qui il avait donné l'autorisation d'accrocher ses toiles dans son cabaret « Le Mirliton ». Henri de TOULOUSE-LAUTREC 1864-1901 • La Fille du sergent de ville• Huile sur carton 67 cm x 50 cm• Signé en haut, à droite, «H.T.

Lautrec »• Peint en 1888 ou 1889• Localisation : Hambourg, Kunsthalle LE TABLEAULes portraits de Toulouse-Lautrec sont souvent peints en situation.

Les femmes sont surprises pendant leur toiletteou dans un moment d'intimité.

Elles fument une ciga-rette ou jouent du piano.

Ici, l'artiste travaille dans la pureté etla simplicité.

Il n'y aucun artifice.

Même les mains du modèle ont été occultées, de sorte que le regard se concentresur son visage, un visage lui aussi épuré, sans expression, comme figé dans la pose.

Les chairs sont traitées àcoups de pinceau nerveux et chatoyants.

Les traits sont précis.

L'artiste a souligné les contours du profil : ils sedétachent sur un fond flou qui bloque toute perspective. L'HISTOIRECe tableau a figuré dans la collection Bernheim et a été acquis par la Kunsthalle de Hambourg dès 1923. LA COTEUne huile sur toile de l'artiste peinte à la même époque (A Batignolles) s'est vendue plus de 30 millions de francsfrançais (5,5 millions de dollars) en 1988.

Une somme qu'atteindrait sans doute ce tableau s'il était mis en vente.. »

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