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Henri Rousseau, dit le Douanier

Publié le 17/01/2022

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Henri Rousseau, dit le Douanier, le plus célèbre des peintres naïfs, travaille presque toute sa vie à l'Octroi de Paris, administration chargée de percevoir les taxes à acquitter sur certains produits à leur entrée en ville. Sa foi inébranlable en ses propres talents lui fait subir une grande épreuve financière et les moqueries d'un public qui trouve ses tableaux à la fois comiques et incompréhensibles. Le Douanier Rousseau veut peindre dans un style académique correct ; ironiquement, son oeuvre est appréciée non des traditionalistes, mais par un petit cercle d'intellectuels et d'artistes d'avant-garde, dont Gauguin et Picasso. Ils admirent la simplicité de sa vision et son innocence en matière de conventions artistiques.

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« nées après l'art des primitifs, des cavernes de l'âge de la pierre et à la manière des peuples de cou­ leur, il se mit à peindre comme s'il obéissait à des impulsions hypnotiques sous l'influence desquelles il aurait oublié ses impressions passées.

L'effet que, de cette manière, il réussit à produire procède d'un seul élément formel: le détail qui domine absolument.

On peut imaginer un être dont les yeux seraient à la place des oreilles: il verrait alors à droite et à gauche deux images absolument différentes.

Mais au fur et à mesure que, l'anatomie reprenant ses droits, ces yeux reviendraient à leur place normale, les deux images se rejoindraient et se confondraient en une seule sur les rétines jumelées et ainsi, pour la première fois, le cerveau enregistt:erait une impression unique et complète de la réalité.

Que peut-on tirer d'une supposi­ tion apparemment aussi singulière? Un tel être bifide ne saurait avoir d'impression entière, gé­ nérale; son double regard s'attacherait à tous les détails.

C'est ce que fit Henri Rousseau dans ses toiles.

Une main pour lui n'est pas un membre qu'il puisse voir sans la composition des cinq doigts, un arbre est un nombre de branches accompagnées d'une mosaïque de feuilles peintes pièce par pièce; pour lui, un visage est bâti en étages comme une maison: menton, bouche, nez, front.

De cette manière se forme le mystère séduisant de l'œuvre de Rousseau; comme le plus grand mystère de la réalité est aussi la cohésion intérieure, Rousseau la laisse percevoir, et c'est pour_quoi on peut sentir quelquefois s'élever de ses toiles le souffle secret des tréfonds de l'univers.

ON comprend que d'aussi exceptionnelles circonstances poussaient Rousseau à peindre presque sans cesse, avec la conviction qu'il ne devait se soucier d'aucune des finesses du métier; il peignait presque toujours les visages de face et ne se servait habituellement que de teintes plates locales .

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Il ne se ménagea d'ailleurs jamais assez de temps pour noter exactement tous les détails; souvent, il lui arrivait de se coucher sans se déshabiller pour être plus vite à son chevalet le lendemain matin.

Lorsqu'il aboutissait à un échec après des efforts de longue durée, il disait simplement à ses amis: «Je continuerai».

Ce fut aussi la devise de sa production artistique qui gagna en importance après sa mort survenue en 1910.

Maintenant, ses tableaux sont exposés au Louvre et dans beaucoup d'autres galeries importantes des deux mondes.

Son école artistique est assez répandue aussi: en France, Herbin, en Espagne Joan Miro, en Scandinavie Linnquist et Borje, en Russie Chagall et Spics, en Allemagne Klee, aux Etats-Unis l'école néo-primitive américaine.

JUSTUS SCHMIDT. »

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