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Johannes Brahms

Publié le 22/02/2012

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Né à Hambourg dans un milieu modeste, Brahms se forgea seul une remarquable culture musicale, imprégnée de l'héritage des grands classiques, et s'affirma vite comme un pianiste doué d'une étonnante inventivité. Durant sa jeunesse, il fit la rencontre précieuse de Schumann dont il fut l'un des plus fidèles amis et qu'il accompagna dans les derniers instants de sa vie, aux côtés de Clara Schumann. Après de nombreuses tournées de pianiste en Allemagne, il partit se fixer en 1862 à Vienne, où commença réellement sa carrière de compositeur, acquérant la célébrité par ses lieder, sa musique de chambre et ses concertos empreints d'une grande sensibilité. Grand émotif, sans pour autant partager les exaltations emportées du courant wagnérien, Brahms s'imprégna de la musique hongroise et tzigane, enrichissant sa palette musicale d'harmonies et de rythmes particulièrement intenses. Cette influence de l'Europe centrale, associée à une admiration certaine pour Beethoven et Schumann, donna à son oeuvre un tempérament racé, nourri de générosité et d'onirisme dont on ressent la veine dans les écrits pour piano, la musique de chambre ou les symphonies. Jusqu'à sa mort, à Vienne, à l'âge de soixante-quatre ans, il composa une oeuvre abondante, constamment soutenue par des rythmes inventifs, baignée d'une sensibilité mélancolique et singulière.
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« Une seule chose pourtant lui reste : le cercle toujours grandissant d'amis éminents, proches ou lointains, qui lecomprennent, le soutiennent, et par des témoignages permanents compensent ce qui lui manque du côté familial, etleurs sentiments d'amitié s'augmentent encore de ce qu'ils ont compris que Brahms s'est soumis à ce sacrifice totalpour s'adonner exclusivement à son art. Parmi toutes ces amitiés, celle qui lie le compositeur à Clara Schumann est probablement la plus profonde.

Après lamort tragique de Schumann, Brahms s'était hâtivement rendu auprès d'elle et de ses enfants, pour leur apporteraide et consolation ; par la suite, les concerts qu'ils donnèrent ensemble, et une correspondance suivie, créèrententre eux, dans la pensée du disparu, une émouvante communion d'âme. Les amitiés de Brahms furent sûres et durables.

Outre celle qui le lia toute sa vie à Joachim, citons parmi les plusfidèles : Hermann Lévi et Hans von Bülow, les célèbres chefs d'orchestre, le chirurgien Billroth, le critique Hanelick, lepeintre Ansels Feuerbach, etc. L'Oeuvre de Brahms a pris naissance en un climat classico-romantique.

Dans tous les genres de la composition quele maître a illustrés, à l'exception de l'opéra, il s'est montré créateur, et il s'est appliqué, avec une inlassableténacité, à discipliner son écriture, à perfectionner les formes.

Résumons brièvement ses ouvrages : ses lieder avecpiano se comptent par centaines.

Très nombreuses aussi sont ses Oeuvres pour piano et ses Oeuvres de musiquede chambre pour diverses formations ; il écrivit aussi de la musique religieuse (chOeurs a cappella) ainsi que desOeuvres chorales avec orchestre, Nänie, Chant du destin, Rhapsodie pour voix et orchestre, etc. C'est toutefois son Oeuvre symphonique qui tient dans sa production la place la plus importante : deux sérénadespour orchestre, les variations sur un thème de Haydn, quatre symphonies, deux concertos pour piano, un pourviolon, un pour violon et violoncelle, deux ouvertures et le Requiem allemand, pour soli, chOeur et orchestre.

Notonsencore un certain nombre de quatuors vocaux, de duos et d'adaptations de chants populaires.

Tel est le fruit d'unepériode qui s'étend sur quarante-cinq ans. Dès ses premières Oeuvres, Brahms manifeste la faculté rare d'allier une riche sensibilité au sens de la constructionet de l'intégrer dans "l'absolu" de la forme musicale.

Ses lieder témoignent de son don mélodique ; leur pouvoir émotifne dépend pas seulement de la pureté ou de l'intensité du chant, mais encore de la merveilleuse diversité del'accompagnement que la mélodie suggère ou inspire.

Le romantisme de ses Oeuvres instrumentales n'a pas d'autreobjectif que l'objectif sonore et rythmique et s'inscrit dans une forme toujours très rigoureuse.

Il est remarquable deconstater que c'est précisément dans les formes les plus strictes (variations, chaconne, etc.) que son invention, safantaisie même se manifestent le plus librement, et que son émotion ou sa spiritualité trouvent leurs plus beauxaccents.

(Variations sur un thème de Haendel pour piano, op.

24, Variations sur un thème de Haydn pour orchestre,finale de la IVe Symphonie.) Mais Brahms pénètre aussi profondément dans l'esprit des autres formes classiques ; àcôté des grandes formes symphoniques (symphonie, sonate, musique de chambre), il voue un soin particulier auxpetites formes, et leur donne un contenu de plus en plus concentré (intermezzi, capricci, ballades pour piano, parexemple op.

10, 116, 117, 118, 119, les lieder courts). Malgré l'abondance de sa production, Brahms ne compose pas avec facilité ; son esprit mûrit longuement l'Oeuvre ;avec une inlassable patience, elle est reprise, retouchée, souvent même pendant des années tels son Concerto enré mineur, sa Symphonie N° 1, son Requiem allemand.

Notons que presque toutes les premières auditions de sesOeuvres connurent l'insuccès ; une sensibilité aussi originale, alliée à une pensée aussi rigoureuse, déroutait lepublic.

Mais Brahms peu à peu s'impose et s'attire une faveur croissante. C'est avec le Requiem allemand donné le 10 avril 1868, à Brême, sous sa direction, que Brahms obtient son premiergrand succès.

Il était alors dans sa trente-cinquième année ; l'Oeuvre est unanimement admirée ; vingt autres villesla font entendre à leur tour.

Vienne se montre particulièrement favorable envers le compositeur, alors qu'Hambourg,sa ville natale, et Leipzig, la ville de la musique par excellence, lui réservent une série d'échecs. Malgré ces déceptions, la renommée de Brahms lentement s'affirme.

Mais il convient de souligner tout ce qu'il doit,dans ces circonstances, au lucide courage de ses grands amis : Clara Schumann, Joseph Joachim, le chanteurStockhausen, les chefs d'orchestre Lévi, von Bülow, Dessoff, Richter, Rheinthaler, etc. Souvent il présente lui-même ses Oeuvres, soit comme chef d'orchestre, soit comme pianiste ; ses voyages lemènent alors à travers l'Allemagne, l'Autriche, la Hollande, la Hongrie et notamment la Suisse où il se lie d'uneprofonde amitié avec Friedrich Hegar et l'écrivain J.-V.

Widmann. Son destin de musicien s'accomplit, marqué par un ensemble d'influences profondément ressenties et transfigurées.A l'appel du romantisme des poètes et des compositeurs de l'Allemagne du Nord, dont l'adolescence de Brahms s'estnourrie, s'est ajoutée la révélation de l'esprit rhénan, si spontané, si ouvert, puis la découverte du charme del'Autriche et de la Suisse et des séductions italiennes.

C'est dans ce dernier pays que Brahms est sans cesseretourné, bien qu'il n'y ait jamais donné de concert, pour enrichir son sens classique par le spectacle des beauxpaysages de l'Italie et des trésors de son art plastique.

Ces impressions ne sont-elles pas sensibles dans certainespages de la maturité où la clarté de la pensée, l'équilibre de la forme pourraient presque être helléniques ? (Chant duDestin, Nänie, Concerto pour piano en si bémol majeur.) On peut approximativement distinguer trois grandes périodes dans la production de Brahms : celle de la jeunesse,. »

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