Kirchner, Ernst Ludwig - vie et oeuvre du peintre.

« Kirchner, Scène de rue à Berlin Une volonté de critique sociale fut à l'origine des toiles de Kirchner qui ont pour sujet les membres de la bonne société berlinoise.

Installé à Berlin de 1911 à 1917, il multiplia au cours de ceséjour les scènes de rue aux couleurs dissonantes.

La description des postures et des visages exprime avec violence le désir du peintre de tourner ses sujets en ridicule.Ernst Ludwig Kirchner,Scène de rue à Berlin, 1913-1914.

Huile sur toile, 121 × 95 cm.

Brücke Museum, Berlin.Bridgeman Art Library, London/New York Ernst Ludwig Kirchner s’installe à Berlin en 1911 et y réalise quelques-unes des œuvres les plus caractéristiques de l’expressionnisme allemand, comme Cinq Femmes dans la rue (1913, Wallraf-Richartz-Museum, Cologne), virulente critique sociale dans laquelle les déformations violentes et expressives ridiculisent l’élégance affectée de la société berlinoise.

Il rencontre alors son modèle Erna Schilling, une danseuse de cabaret, qui devient sa compagne.

Alors que le groupe participe à la troisième Nouvelle Sécession de Berlin, il fonde avec Max Pechstein le MUIM (Institut pour l’enseignement moderne de la peinture).

Une dizaine de ses gravures sont publiées dans la revue Der Sturm .

En 1912, il réalise la décoration de la chapelle de Sonderbund de Cologne avec Erich Heckel et participe avec les autres membres du groupe à la deuxième exposition du Blaue Reiter, à Munich.

En 1913, il envoie une peinture à l’Armory Show et rédige la Chronik der Brücke, qui déclenche un conflit avec les autres membres du groupe et conduit finalement à la dissolution du mouvement.

De 1910 à 1925, il réalise également une centaine de sculptures (dont la plupart ont été détruites) : « sculpter des figures, c’est tellement bon pour la peinture et le dessin, cela donne de la concision au dessin et procure un tel plaisir sensuel quand, éclat après éclat, la figure naît peu à peu du tronc.

Il existe une figure dans chaque tronc, il suffit de l’en extraire ». 6 UNE DESCENTE AUX ENFERS En 1913, Ernst Ludwig Kirchner présente sa première exposition personnelle au Folkwang Museum de Hagen puis à la galerie Fritz Gurlitt de Berlin, et réalise ses premières scènes de rue.

En 1914, il est mobilisé, sert dans l’artillerie de campagne, mais, en octobre 1915, une maladie pulmonaire et son état dépressif s’aggravent à tel point qu’il est de retour dans son atelier berlinois, où il peint deux autoportraits, l’un en alcoolique abattu, l’autre en soldat.

La peur d’être de nouveau appelé le conduit à de nombreux excès et il sombre dans l’alcool et la morphine. 7 RETRAITE EN SUISSE ET ART DÉGÉNÉRÉ Installé à Davos, en Suisse, en 1917, Ernst Ludwig Kirchner se met à peindre des paysages de montagnes, en les enrichissant de diverses allusions symboliques.

Il explore également les intérieurs, son propre portrait et la vie des gens de la montagne.

À partir de cette période, il réalise un travail de réinterprétation de ses œuvres, qu’il repeint et antidate parfois (il a d’ailleurs toujours ainsi brouillé les pistes).

Ses dernières œuvres sont cependant plus linéaires et abstraites.

Il diversifie, en outre, ses activités de graveur, de sculpteur, fait des cartons de tapisserie, attire de jeunes artistes.

C’est à cette époque qu’il rédige son journal et ses écrits sur l’art sous un pseudonyme, Louis de Marsalle.

En 1933, les nazis considèrent Kirchner, au même titre que ses anciens camarades du mouvement Die Brücke, comme un artiste dégénéré et 639 de ses œuvres issues de musées allemands sont alors confisquées.

Dépressif, abattu par la maladie et les persécutions nazies, il se suicide le 15 juin 1938. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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