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LA BELLE HELENE de Jacques OFFENBACH

Publié le 17/01/2022

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opéra français du XIXe siècle de Jacques OFFENBACH (1819-1880)

  • opéra bouffe en trois actes

  • livret français de Henri Meilhac et Ludovic Halévy

  • créé en 1864 à Paris

 

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« prêtre Calchas (b) trouve bien maigres.

Hélène (sop), la femme du roi Ménélas, invoque Vénus : «Il nous faut plusd'amour».

Elle interroge Calchas au sujet du concours de beauté sur le mont Ida, où Vénus a promis au berger Pârisl'amour de la plus belle femme du monde.

Hélène, sachant qu'il s'agit d'elle, s'inquiète un peu pour Ménélas, mais serésigne devant «la fatalité».

Oreste (sop), le neveu d'Hélène, accompagné de courtisanes, entonne une chanson.Pâris (t), déguisé en berger, séduit immédiatement la reine.

Mais voici les rois qui défilent : les deux Ajax, le«bouillant Achille» (t), Ménélas, «le mari de la reine» (t), Agamemnon «le roi barbu» (bar).

Ils organisent unconcours de jeux d'esprit que Pâris, «l'homme à la pomme», remporte haut la main.

Hélène, ravie, l'invite à dîner.Pour qu'ils soient seuls, Calchas annonce que par ordre de Zeus, Ménélas doit partir pour la Crète pendant un mois.La Belle Hélène Ill 187Acte II : Hélène résiste aux avances pressantes de Pâris.

Les rois jouent au «jeu de l'oie» ; Calchas triche.

La reinedemande au prêtre un songe agréable : dès qu'elle s'endort, Pâris s'introduit dans sa chambre, et lui fait croire qu'iln'est qu'un rêve.

Ils oublient l'heure, si bien que Ménélas les surprend.

Furieux, il accuse les rois, qui se moquent delui puis décident de chasser Pâris de Sparte.Acte III : Dans une station balnéaire, Oreste et ses amies parlent de Vénus qui, pour se venger, a enflammé dedésir toutes les femmes de Grèce.

Ménélas convoque le grand Augure de Vénus.

Sur une galère, battant pavillon deCythère, apparaît Pâris déguisé.

Il annonce que Vénus pardonnera si Hélène fait un pèlerinage à Cythère.

Dèsqu'Hélène est à bord, Pâris se démasque et révèle son intention de l'enlever. ANALYSE une parodie désopilante de la mythologie et une satire féroce du Second Empire L'attrait le plus évident de La Belle Hélène consiste dans la parodie de la mythologie grecque.

Les dieux sont traitésavec familiarité («Jupin» pour Jupiter).

Les rois et les héros, pleurnicheurs ou fiers-à-bras, apparaissent comme desbenêts.

L'auguste Calchas, le prêtre, est cupide et avoue que sa vocation véritable aurait été «homme de plaisir».La «fatalité» contre laquelle Hélène «lu-u-u-utte» si drôlement renvoie au fatum antique constamment invoqué dansles tragédies et les opéras classiques.

Le comique naît du décalage entre la majesté du cadre antique et lacanaillerie de la musique, portée par un texte farci de calembours, d'argot, d'allusions anachroniques ou irrévérencieuses.

Ainsi le coupletbouffon d'Oreste défigure plaisamment les nobles choeurs antiques : «Tsing la la, Tsing la la, Oya képhalè, képhalè,oh la la !» Le passage le plus célèbre est sans doute le défilé burlesque des rois, que la répétition inattendue d'unesyllabe rend particulièrement cocasse : «Je suis le mari de la reine -Ri de la reine, -ri de la reine» ou «Le roi barbuqui s'avance, -Bu qui s'avance, -bu qui s'avance»... Derrière la parodie transparaît une satire féroce des moeurs du Second Empire.

Hélène ressemble à une grandebourgeoise qui s'ennuie ; les frivoles compagnes d'Oreste incarnent ces femmes entretenues que l'on appelait àl'époque des «créatures» ou des «cocottes» ; Oreste est le prototype du fils à papa aux moeurs dissipées, prodigueet insouciant, et Calchas, le représentant d'un clergé avide d'argent et de pouvoir.

Ce qui caractérise cette sociétébourgeoise, c'est la soif de plaisir («Je suis gai, soyez gais, il le faut, je le veux», chante Pâris), et surtoutl'hypocrisie : en amour comme en argent, comme dit Hélène, «ce qui était mal ce n'était pas de tricher mais de sefaire pincer». Satire morale et parodie esthétique vont de pair.

Offenbach se moque du Grand Opéra historique et mythologiquemis à la mode par Meyerbeer (Robert le Diable), mais aussi des opérettes vulgaires.

Son génie musical et son sens du théâtre balaient les poncifs lyriques et les clichés du vaudeville.

Il s'inspire de Gluck dans le duo d'amour («Oui,c'est un rêve»), de Rossini (le trio patriotique de Guillaume Tell) et même de Wagner, dont il parodie le prélude de Lohengrin.

Cet opéra regorge de très belles pages musicales : le gracieux interlude sur un rythme de valse, entre le premier et le deuxième acte, l'air de Pâris au premier acte («Au mont Ida»), les airs d'Hélène au premier acte(«Amours divins, ardentes flammes») et au deuxième acte («Dis-moi Vénus quel plaisir trouves-tu à faire ainsicascader ma vertu ?»).

On comprend que de très grandes cantatrices, telles que Jessye Norman, aient vouluinterpréter le rôle d'Hélène.

Cette musique, trop souvent rangée dans la catégorie des opérettes à flonflons, est plussophistiquée qu'il n'y paraît : n'a-t-on pas surnommé Offenbach «le petit Mozart des Champs-Elysées» ?. »

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