LA BOHEMIENNE ENDORMIE DU DOUANIER ROUSSEAU
Publié le 07/09/2012
                             
                        
Extrait du document
 
                                
Le tableau disparut après cette exposition et fut retrouvé bien plus tard par le critique d'art Louis Vauxelles. La preuve de son authenticité apparut en 1935: il s'agit d'une lettre du peintre datée de 1898 et adressée au maire de Laval auquel il propose d'acheter le tableau qu'il décrit ainsi...
 
                                «
                                                                                                                            ' 	-	lA 	BOHEMIENNE 	ENDORMIE 	
1897 
Peintre français 	
Analyse 	
~	Le tableau  n ous  apparaî t 	comm	e la  tran s
cription  mo	
num	entale  et  hy	pno ti	qu	e  d'	un 	rêve	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il 	
fait sur	gir  à  n	os 	yeux 	une v is io n n	octurn e hab itée 
d e  perso	
nnages 	insoli tes 	: un 	lio n  et 	une bo	hé	
mienne associés 	dan s 	une scè	n e  à  la	quelle  no us 	
somm	es 	tentés 	de 	do	nner 	une  inte rp rétatio n 	
symb	oliqu	e.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ma	is une  le tt	re où 	l'artiste 	lui-m	ê m e 
d é	
crit 	ce 	t ableau  t ém oi	gne 	d'int	enti	o ns 	toutes 	
diff	ére	ntes 	(vo	ir 	infra)	.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il 	s'y 	mon	tre 	d'un e 	
ing	énuit é émou	vante e t  r	évè	le  l'	abse	nce 	d 'i	nten	
tion	s  philo	soph	iques.
                                                            
                                                                                
                                                                    	A ux 	yeu x  de  Rou	ssea	u,  le 	
tabl	eau 	n 'est rien  d 'a utr e 	que la  re pr	ése	nta tion 
d '	
un	e  bo hé m	ienne  é	puisée 	p ar 	une  lo ngu e 
err an	
ce 	et 	qui gît 	profo	ndé m en t e	ndormie  ta	ndi	s 	
qu	'un 	lio n  s'a	pp	roc	he e t la 	renifle 	sans l 'attaq u	er.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Ain	si,  e t 	il faut 	e n 	croi	re  le  peintre , 	son 	intentio n 	
se 	lim	it e  à 	une  représe	ntation 	qui 	n 'a  d'a	utre 	
o bjec	tif que  la 	desc	riptio	n .
                                                            
                                                                                
                                                                     L '	image 	des 	perso n
n	
ages 	e t d	es 	objets 	syn th é	tise 	tou t sim ple m e	nt 	les 	
clich	és 	et  l	es 	lie ux 	commun	s  de  l'é p o	que  s	ur 	la 
conditi on d	
es 	bo	hémie ns :  la 	jarr e 	fait allu	sio n  à 
l e	
ur 	e rr a	nce e t si l e 	lion n e d	évo	re  p	as 	la femm	e, 	
c 'es t parc e 	que l	'on  pr êta	it a lo rs a ux  bo hé	mien s 
d	
es 	pou	voirs  m	agiqu	es.
                                                            
                                                                                
                                                                    	M ais a	u-d	e là  de  l'	int	e n	
tion 	pur em e	nt 	desc	ripti	ve 	du 	peintre, 	o n  p e	ut 	
appr	écier  l'	évi	d ente 	qualité 	est	h étiqu	e 	du 	
tableau  : l'é	quili	bre  d	es 	couleur s 	min	éra l	es 	trai
t	
ées 	e n  l ar	ges 	à-pl	ats  et  surt o	ut 	l'atm	osphè re 
s	
ugg	estive, 	presque  m	agi	que, c réée  par l e 	clair de 	
lun	e.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Huil e  sur  toil e 129, 5 x  200, 5 cm 	
L'	œu	vre 	
C 	La 	toile est 	signée 	«H	enri 	Rousseau	» et  d	atée 	
1897 	en 	bas 	à d ro	ite, mais 	o n  a l	ong	tem	ps 	douté  de 	
son 	a uth en	ticité.
                                                            
                                                                                
                                                                     E	lle fut 	exposée 	au 	Salo	n 	des 	
Indépendants	, en 	1897, 	avec 	huit 	autres 	œuv r	es 	de 
l '	
artiste	.
                                                            
                                                                        
                                                                    	
Le 	tab	leau 	disparut 	après 	cette 	exposition 	et fut 
r	
etrouvé 	bien 	p lus 	tard  par l e  c	ritique 	d 'art 	Louis 	
Vauxe	lles.
                                                            
                                                                                
                                                                    	L a 	pre	uve 	de 	son authenticité a pp	aru	t en 	
1935:  il  s'	agit d 'u ne  l	ettre d u p e	intr e 	datée 	de 	1 898 	
et 	adressée 	a u  m	aire 	de 	Laval 	a u quel 	il p ro p	ose 	
d'ache	ter 	le  t	abl	eau 	qu	'i l 	déc	rit 	ain si : 	« Une 	
négresse 	errante 	jouant 	de 	la ma	ndoline , aya	n t 	son 	
jars 	(vase) 	à 	côté 	d'e	lle, 	dort 	p rofondé	m en t, 
h a r	
assée 	de 	fatigue 	;  un 	lion 	passe 	par h	asard	,  la 	
flaire 	e t ne 	la dévore 	pas.
                                                            
                                                                                
                                                                    	C'es	t un 	effet 	de 	lune 	t rès 	
poétique	.
                                                            
                                                                                
                                                                     L a 	scè	ne 	se 	passe 	dans 	un 	désert 	
comp	lète	m en t a	ride.
                                                            
                                                                                
                                                                    » 	
V auxe	lles vendit 	le tab	leau 	à Kahnwei	le r  q	ui le fit 
r	
estau	r e r  et  l e 	proposa à H.
                                                            
                                                                                
                                                                    	P.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Roché	.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ce  de	rni	er 
l '	
acheta 	e n  1	923 po	ur 	le com pte d u 	collectio	nneu r 
a m	
éricain John 	Qu	inn.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Le 	Mu	seum 	of 	Mode	m  A	rt 	
de 	New 	York 	l'ac	quit en 1	926 	po	ur 	520 000 F.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
L'	a v	is 	de	s surréalistes 	
+ 	L es  surréali st	es 	e t plu	s  particuli ère m ent 	leu	r 
chef 	
de 	file  Andr é 	Breto n  appr	éciai	ent  beaucoup 
l a  peinture 	
du 	Dou a	nier  R ou	ssea	u.
                                                            
                                                                                
                                                                     C'es t  l'éc	ri	
vain 	Tri	sta n  T	zara , 	initi	a te ur 	du 	mou	vem e	nt 	
D ada 	qui 	avai	t  été  e n  p ar	tie 	à  l' o	rigin e 	du 	
surréali sm	e, qui 	expliqu	a à l'occasio	n d '	un	e é	tud	e 
p u	
bliée 	dan s la 	rev	u e  Art 	de 	France 	en  1	962 	les 	
raison s de 	cett e 	prédilec	tion .
                                                            
                                                                                
                                                                     A	vant  to	ut, Tz	a ra 
reconnai	
ssait 	à  R ou	ssea	u l e mér	ite d'avo	ir utili	sé 	
d an s 	ses 	œuvres  u	ne 	perspective  radicalement 
diff érente 	
de 	celle 	de 	la  Renai s	sance.
                                                            
                                                                                
                                                                    	II 	aimait 
a u	
ssi  l e  s	tatisme 	de 	ses ima	ges, cette 	fixité 	où 	
l'action , 	con	sidérée 	comm	e une s	ucce	ssion 	méca	
niqu	e  de  moment	s, est traduite  par  l 'a rt	iste en 	
un	e  v is	ion 	ins tantan ée de  la  v i	e.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Enfin  Tzara 
a ppr	
écia it  l'œuvr e 	du 	Douanier  Rou	sse	au 	en 	
ra i	son d e l'amour 	de 	c e t  arti ste  po ur  l'	homm	e e t 
l a  natur	
e.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Du 	m êm e peintre  : 	PICTO 	839 	à 844  Photo Ar	chives 	Nar	din i 	© N ardini  Editore , 1992 .
                                                            
                                                                                
                                                                    	VPC 	Larousse -Laffont  pour l'édition  française , 1992 	08 -3 1.
                                                                                                                    »
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