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LA CATHÉDRALE DE CHARTRES de Camille Corot

Publié le 14/09/2014

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Si l'oeuvre de Corot (1796-1875) a un ton extrêmement personnel, elle est liée néanmoins à un renouveau du sentiment de la nature qui marque la production pic­turale aux alentours de 1830. «Les pay­sagistes sont les maîtres du Salon cette année., remarque un critique en 1835.

 

Les romantiques. Georges Michel (1763-1843) emprunte aux peintres hol­landais le goût des vastes espaces héris­sés de moulins, qu'il retrouve à Mont­martre. Il en donne une vision souvent dramatique, animée par l'orage et le vent, dans une facture expressive où abondent les empâtements. Eugène Isabey (1804­1886), lui, est plus attiré par l'air marin de la Normandie. Il en rend la transparence humide dans des harmonies de gris et évoque l'activité rude et tragique des «travailleurs de la mer«. Paul Huet (1803­1869), ami de Delacroix et défenseur acharné de l'art et de la littérature roman­tiques, s'inspire de légendes pour peindre des cavaliers en costume d'autrefois tra‑

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« sans emphase : on ne retrouve pas ici la «flèche inimitable» qu'exaltera Péguy, mais on goûte le climat familier et paisib le d'une ville de la province française.

La Cathédrale de Chartres fait penser à certaines scènes de genre ou à des portraits intimistes tels que Corot en peint par ailleurs, qui se situent davantage dans la lignée d 'un Chardin que dans celle du XVII' siècle français.

Ce caractère d'étude de mœurs est affirmé, à l'avant du tableau, par la présence d'un homme et d'une femme, séparés l'un de l'autre par quelques pas et un petit caniveau.

La présence de ces deux personnages permettrait de broder un roman : Oui sont-ils? Se regardent-ils? Cherchen t-ils à se séduire, ou à se raccornrno ­ der après une dispute? Le peintre ne répond pas, laissant au spectateur le soin d'imaginer ce qu'il désire.

Un peintre mélomane Un équilibre est ainsi créé, ou plutôt, pour ce peintre qui fut en même temps amateur de musique, une harmonie, qu'un critique défi­ nira par ces mots quelques années plus tard : «C'est le grand symphoniste du paysage; ses tableaux sont des concerts; pas un son discor­ dant, pas une fausse note ...

» L'association du grandiose et du fami lier n'est cependant pas seule créatrice de cette unité.

Les couleurs que choisit Corot contribuent aussi à cet effet.

Refusant les teintes criardes qui donnent, dit-il , «que lque chose de heurté [qu'il] n'aime pas», Corot décline chaque ton en d'infinies nuances.

Sa peinture tient du camaïeu : un ensemble d'ocres et de gris réchauffés d'une lumière blonde qui donne à ce paysage chartrain sa bienheureuse sérénité.

La Cathédrale de Chartres, Camille Corot , 1830 (Paris , musée du Louvre).

Le tas de pierres , au premier plan, a cquien la même imponance que la façade de la cathéd rale , au fond.

Ce tableau , mesurant aujourd'hui 64 cm de hauteur et 51 cm de lar­ geur, a été modifié par l'art iste en 1871 : il a été légèrement agrandi en bas et sur les côtés .

Le personnage (une femme? mais qui semble fumer la pipe) à côté du tas de pierres a été repris à la même date, et le jeune homme a été ajouté à gauche .

Corot a vendu cette peinture en 1872 à son ami et biographe Alfred Robaut.

Aujourd'hui conser­vée au musée du L ouvre, elle y est entr ée par la donation Moreau­ Nélaton de 1906.

Citée dans Du côté de chez Swann , elle éta it l'une des œuvres préférées de !'éc rivain Marce l Prous t.. »

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