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La cathédrale Notre-Dame de Paris

Publié le 22/02/2012

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Avec sa grande nef, flanquée de bas-côtés doubles, avec son transept et son choeur à double déambulatoire, Notre-Dame de Paris n'est ni la plus vaste ni la plus fastueuse des cathédrales. Pourtant sa sobriété, la pureté de ses lignes, l'élégance de ses arcs-boutants en ont fait le symbole d'un certain gothique français. Construite au km-zéro de toutes les routes de France, au coeur même de la Cité, elle clame très haut l'effort et la foi du peuple de Paris et des milliers d'ouvriers, maçons, ferronniers, tailleurs de pierres et charpentiers qui, pendant plus de 150 ans, se consacrèrent à cette grandiose entreprise dont le destin n'a pas cessé d'être lié à celui de la nation.

« Un grand livreNotre-Dame, comme toute cathédrale, est aussi une histoire sculptée du Moyen Age, un livre qu'il faut feuilleter entournant autour de la cathédrale: on y retrouve outre les divers épisodes de la vie du Christ, la chronique de la viequotidienne: un mur commente en bas-reliefs les travaux de l'année (moissons, rentrée du foin, semailles...) ousignale les variations saisonnières par l'allégorie (un homme par exemple se réchauffe devant un feu et puis le voilàtransformé en monstre à deux corps, l'un vêtu, l'autre nu...).

Mais la cathédrale porte surtout parmi les gargouilleset les chimères les images édifiantes des vertus et des vices : l'Idolâtrie et sa statue velue, la Charité et sa brebis,la Foi et sa croix...

Tout comme l'Histoire Sainte aussi qui se déploie dans les plus beaux bas-reliefs : le Jugementdernier, les Rois mages, l'assomption de la Vierge... Des fastes...Notre-Dame a été le théâtre des grandes scènes de l'histoire française: Marie Stuart, reine d'Ecosse, y épousa en1558 le futur François II; Marguerite de Valois, en 1572, y célébra ses noces avec Henri IV...

C'est là que Philippe leBel réunit les premiers Etats Généraux et que le 16 décembre 1431, Henri VI d'Angleterre fut sacré et couronné Roide France.

Notre-Dame vit aussi la célébration des victoires des rois, comme celles de Louis XIV ; Bossuet yprononça la belle oraison funèbre du Grand Condé.

Quant à Bonaparte, le 2 décembre 1804, il s'y couronna lui-mêmeEmpereur.

Enfin, en 1944 encore, de Gaulle y célébrait la Libération de Paris. Jusqu'aux sacrilègesDéjà au Moyen Age, un Anglais n'hésita pas à mettre le feu à une tapisserie alors qu'il cherchait à s'emparer dutrésor de la cathédrale ! Les dégâts au long des siècles n'ont pas manqué de défigurer Notre-Dame.

Au temps deLouis XIV, elle était devenue méconnaissable : on avait détruit les vitraux, blanchi les murs à la chaux et enlevé lepavage ancien.

On avait même détruit le sanctuaire ! Et le retable médiéval, fondu, avait servi à fabriquer despièces de monnaie !Le sacrilège s'amplifia en 1793: la foule déchaînée escalada Notre-Dame et fit s'écrouler les statues des 28 rois ;elle les décapita, leur coupa mains et pieds, et jeta le tout à la Seine.

Cette année-là, elle fut profanée et devint leTemple de la Raison: à la croisée du transept, on plaça un panneau rapporté de l'opéra et une jeune actrice vints'exhiber dans le costume de la Science ; corps de ballet, encens, et chants républicains couronnaient cettemascarade. Le sauvetageRetrouvant tout son prestige avec les Romantiques, comme Victor Hugo, qui plaidèrent sa cause, Notre-Dame allaitfaire l'objet d'une vigoureuse restauration.

C'est Viollet-le-Duc, aidé un temps par Lassus, qui remporta le concoursouvert en 1843 pour la remise en état.

Emporté par un zèle et un enthousiasme d'artiste amoureux des pierres,Viollet-le-Duc alla plus loin que ne l'avait prévu le projet: des contreforts furent reconstruits, les parties supérieuresde la nef et du choeur furent refaites, ainsi que les toitures et les combles; Viollet fit peindre certaines parties,replaça des verrières, installa des balustrades...

Mais Viollet-le-Duc s'appliqua aussi, perfectionniste, à reconstituertoutes les sculptures en cherchant à retrouver les modèles anciens : gargouilles, statues, bas-reliefs...

Larestauration, terminée en 1864, représentait un travail titanesque qui, en dépit d'un style trahissant parfois lesinfluences du XIXe siècle, a tenté de rester fidèle à l'architecture originale.

Elle eut le mérite de sauver Notre-Dame.. »

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