LA FAMILLE DU PEINTRE DE MATISSE

« lA FAMHLE DU PEINTRE 1911 Peintre français Analyse ...,_ Matisse est resté fidèle ici à son esprit décoratif, tout en continuant à simplifier davan­ tage la forme et les couleurs.

L'extrême rigueur de la composition se combine effectivement au plaisir de la couleur et à l'aspect ornemental du dessin : c'est cette association qui fait toute l'ori­ ginalité de l'œuvre de Matisse, dont le style neuf s'enracine au départ dans la tradition.

Le tableau montre la famille de l'artiste, dans son quotidien.

La représentation s'inspire direc­ tement de l'art figuratif et des scènes d'intérieur du xvme siècle.

La toile joue sur les contrastes, les couleurs, les formes qui s'encastrent, stimu­ lant sans cesse le regard du spectateur.

La mère, enserrée dans un vêtement noir, se dresse , rigide, à droite de la composition ; elle attire immédiate­ ment l'attention, s'affirmant comme le person­ nage central du tableau.

De couleur vive, la couverture du livre qu'elle tient dans ·sa main rompt avec l'as pect sombre de sa robe.

Au cen­ tre , les figures fines des deux jeunes garçons jouant aux dames restent égalemen t inoublia­ bles : le jeune homme à gauche est particulière­ ment beau avec sa tête qu'il soutient mollement de la main.

Le peintre joue magnifiquement du mélange entre les blancs et les noirs du damier et les rouges tout autour.

Le vêtement de la sœur qui tr availle au fond se confond avec le tissu du divan sur lequel elle est assise.

Les carreaux xxe siècle Huile sur toile 143 x 194 cm recouvrant la petite cheminée, où sont posés des vases de fleurs et une sculpture récente de Matisse, s'unissent aux fantaisies du tapis et des papiers peints pour créer une atmosphère vivante et gaie.

Il semble que cette œuvre extrêmement inventive ait été inspirée à l'artiste par la visite de l'expos ition d'art islamique, organisée à Munich en 1910.

L'œuvre C Ni signée ni datée, La Famille du peintre a très probablement été peinte en 1911.

Aujourd'hui conseTVée au musée de l'Ermitage, la toile provient de la collection Chtchoukine de Moscou, comme de nombreuses autres toiles de Matisse.

Chtchoukine avait réussi à rassembler, entre la fin du XIlf siècle et le début du XJf siècle, un vaste ensemble de tabl eaux français que l'on connaissait et que l'on venait admirer.

Cette collection fut nationalisée en 1918, comme la collection Morosov, et devint le noyau central du premier musée russe d'art occidental en 1923.

Plus ieurs toiles furent plus tard déplacées à l'Ermitage; d'autres restèrent à Moscou dans ce qui s'appelle depuis 1957/e musée Pou chki ne.

Matisse en 1911 + L'artiste peignit cette toile l'année de son voyage en Russie : Matisse se déplaça en effet tout exprès pour installer les panneaux de La Danse et de La Musique dans la maison de Chtchoukine.

Sa rencontre avec la culture russe accentua encore son goût pour les éléments décoratifs : il découvrait les racines de la culture byzantine , avec ses symboles, ses icônes , ses rythmes et sa symétrie.

Son intérêt pour l' a rt russe s'étendait au-delà des arts décoratifs jus ­ qu'au ballet, que Matisse considérait comme l 'une des meilleures expressions de cette civilisa­ tion colorée et vivante .

Son voyage en Russie inspira à l'artiste plusieurs chefs-d' œuvre comme L'Atelier rou ge, L'Atelier rose, et Les Poiss ons rouges.

Du même peintre : PICTO 916 à 922 Photo Scala, Florence .

© Nardini Editore , 1994 .

VPC Larousse-Lattant pour l'éditio n française 1994 © H .

Matisse by S.I.A.E.

28·33. »