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LA MUSIQUE POPULAIRE: SOURCES ET ASPECTS DE LA MUSIQUE EUROPÉENNE

Publié le 16/12/2011

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Cependant la présence d'une riche polyphonie n'est pas la seule caractéristique du cycle paléoeurasiatique; la musique noire connaît elle aussi le chant collectif. Mais, dans le style paléoeurasiatique, l'émission de voix se fait avec la gorge décontractée et les tons graves dominent. Il n'est pas rare de trouver des voix très basses; on trouve aussi par exemple des voix très aiguës qu'il faut considérer d'ailleurs comme des exceptions. Les nuances sont toujours assez claires et sans l'intonation tragique et désespérée caractéristique du chant eurasiatique récent ou « style historique ou faustique «. Même dans les chants riches en valeurs émotives et pleins de sentiments dramatiques les....

« les Pygmées africains, les Esquimaux et diffé­ rents Amérindiens, exécutent, en suivant la même ligne que les chasseurs préhistoriques eurasiatiques, des danses et des mimes qui évoquent le loup, le buffle ou l'antilope et qui imitent les mouvements et les cris de ces ani­ maux.

Et si l'on pense aux fonctions de la musique, il faut voir dans les sifflets et les flûtes connus depuis l'aurignacien, quelque chose de plus que des instruments de communication entre les chasseurs ou que des appeaux pour attirer la chasse.

Pour la mentalité primitive, un os d'animal ne devait pas être, comme chez de nombreux pell'ples chasseurs actuels, un objet uniquement pratique, mais un « os sono­ re », qui donne signification et valeur à des rites et à des mythes : le son que le chaman fait sortir magiquement de l'os sera la voix de l'animal et le son donne un pouvoir magique sur les animaux de l'espèce.

On fait couram­ ment des gravures et des dessins symboliques sur les os.

Les cornes de divers ruminants ont pu être les premiers instruments à vent de l'homme paléolithique d'Eurasie.

C'est peut-être une corne sonore que la « Vénus de Lauselle » tient à la main.

L'homme paléolithique dut égale­ ment faire du bruit avec d'autres instruments à la manière des Australiens qui, au cours de leurs danses nocturnes, entrechoquent leurs boomerangs ou frappent leurs lances, dans un geste que l'on retrouve dans certaines danses folkloriques.

Des javelots et des propulseurs, trop fragiles et trop beaux pour être utilisés dans la vie courante, ont pu avoir aussi une signification uniquement mythique ou rituelle, comme beaucoup des « bâtons de commande­ ment».

L'emploi de l'arc, l'arme principale du chas­ seur, pour produire des sons est important.

La relation entre l'arc et la musique apparaît dans des mythes dont l'origine se perd dans la La harpe donne naissance à une musique d'une légèreté et d'une fralcheur qui conviennent à la poésie lyrique (Photo Viollet) Préhistoire : Apollon est en même temps archer et dieu de la musique.

La représentation des 1'rois Frères évoque nécessairement les chamans sibériens qui font fuir avec le son de l'arc les « démons » hos­ tiles à l'homme.

L'arc est sans doute à l'ori­ gine d'autres instruments à cordes qui appa­ raissent peu à peu au long de l'histoire hu­ maine.

Les Samoyèdes, les Ostiaks, les Vogouls et différents peuples de l'Eurasie septentrionale conservent des formes musicales qui ne doivent pas être très différentes de celles qu'utilisaient les chasseurs de l'Age de Pierre.

Il en est de même pour les Aïnos de Sakhaline, au nord du Japon.

Les Lapons, qui habitent aujourd'hui dans le Nord de la Scandinavie et de la Fin­ lande, sont peut-être apparentés aux peuples précédents; ils conservent malgré leur vie d'éle­ veurs transhumants certaines réminiscences de l'Age de Pierre.

La mobilité de la voix correspond à la mobi­ lité vitale des chasseurs de la steppe.

Ce style a réussi à se développer aussi bien chez les paléoeurasiatiques que chez les Boschimans et les Pygmées; ces peuples n'apparaissent pas pour l'ethnomusicologue comme les créateurs d'un style musical mais comme les conserva­ teurs de styles archaïques.

L'Aurignacien a connu la flûte, qui suppose un progrès par rapport au simple sifflet en os, peut-être inventé pendant le Paléolithique infé­ rieur.

L'homme apprendra peu à peu à obtenir différents sons de cet instrument, à les ordon­ ner et les grouper.

Les traditions et les mythes qui sont arrivés jusqu'à nous peuvent nous aider à imaginer le processus.

L'archéologie préhistorique a mis en évidence des dessins et des ornements qui montrent le développement de la faculté de rimer et de grouper des points différents; il y a peut-être eu une capacité semblable pour grouper des. »

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