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LA PEINTURE NAÏVE

Publié le 06/02/2019

Extrait du document

Il le quitte en 1893 pour se consacrer à la peinture. Son style, établi dès 1885, ne bougera plus guère. Après portraits, autoportraits et scènes militaires, il oriente sa peinture sur un nombre restreint de sujets. Paris est pour lui prétexte à verdure: la ville devient un jardin parsemé d’arbres aux frondaisons régulières, de fleurs colorées, de nuages ouatinés (Vüe du parc Mont-souris, 1895; Bois de Boulogne, 1898). Sa poésie irréaliste l’amène à privilégier les scènes fantastiques. De La bohémienne endormie (1897) à La charmeuse de serpents (1907) et jusqu’au Rêve (1910), il se laisse guider par une inspiration symbolique qui n’est pas dénuée d’humour: pour lequel, du chasseur, de l’ours ou de la femme est la Mauvaise surprise (1901) ?

 

L’omniprésence de la nature fait le lien avec les célèbres sujets exotiques. C’est à de longues observations au Jardin des Plantes que le Douanier Rousseau doit la justesse de ses notations animalières, et non pas, comme on l’a prétendu, à ses voyages au long cours. Inaugurée avec les Éclaireurs attaqués par un tigre (1904), cette série se poursuit avec un Lion ayant faim, exposé en 1905 avec des œuvres de Matisse, Derain et Marquet dans une salle qu’un journaliste qualifia de « cage aux fauves», ce qui valut son nom au fauvisme. Dans les dernières années, Nègre attaqué par un jaguar (1909) et Singes dans la forêt (1910) confirment cette tendance. Par cette spécification iconographique, Rousseau se fait le porte-parole de son époque, friande d’un ailleurs facile et de frissons exotiques sans danger. Malgré la variété apparemment incohérente de son inspiration et l’intensité délibérée

Rue Saint-

 

Rustique (1926) de Maurice Utrillo (1883-1955). Ayant vécu à Montmartre, il a souvent peint son quartier. Les lignes bien marquées, les couleurs fraîches et plates, la nature populaire de l’univers représenté sont d’une très délicate naïveté.

Entrée au château (1957) de René Rimbert (1896-1991). Peintre naïf dès 1920, Rimbert est peu sensible au pittoresque de la vie urbaine. Il préfère la description d'univers moins populaires, mais calmes, silencieux et harmonieux.

▼ Synthétiques et édifiantes, les images d'Épinal sont les œuvres pionnières de l’art naïf. Fondée au xvnf siècle, par Jean-Charles Pellerin, la fabrique d'images d'Épinal est alors la seule de son genre au monde.

de chaque zone colorée, la constante netteté du dessin et une science évidente de la composition arrivent à imposer à l’imaginaire débridé de l’artiste une homogénéité que sauront retenir de nombreux peintres du XXe siècle.

La continuité française

 

Louis Vivin (1861-1936) est le seul des naïfs français d’extraction bourgeoise. Fils d’instituteurs, il commence à peindre très jeune, mais ne se consacre entièrement à son art qu’à partir de 1922. Dans ses paysages parisiens ou ses scènes

Photothèque de la ville de Paris

plus intimistes, il néglige et la perspective et la cohérence de la lumière. Pourtant ses œuvres, exposées pour la première fois en 1937, gardent leur force grâce à la méticulosité du dessin. En revanche, c’est au chromatisme que s’attache Séraphine de Senlis (1864-1942). Cette bergère devint l’auteur de compositions florales parsemées de détails étranges qu’elle dédiait à la Vierge, destination qui s’accorde avec les reflets émaillés et les effets de vitrail de ses couleurs.

 

Fils de paysans, André Bauchant (1873-1958) se consacre à la peinture à partir de 1918. Après une série de scènes historiques au chromatisme vif (Vercingétorix, 1924), il s’attelle aux paysages, en camaïeu, contrastant avec les animaux irréels qui les peuplent. La même nostalgie que Rousseau pour le paradis perdu affleure dans ces œuvres (Adam et Èoe, 1928). L’œuvre de Camille Bombois (1883-1970) est au contraire toute de vigueur et de gaieté franche. Son inspiration est l’écho de la vie de labeur physique souvent ingrat qu’il a menée avant d’être peintre: ainsi, L’athlète (1930) rappelle qu’il fut un moment lui-même lutteur. Enfin, Aristide Caillaux (1902-1990), chez qui l’on note un usage exclusif de la ligne fermée, témoigne, de la continuité de l’esprit naïf français avec des sujets vivement colorés et la mise en scène d’un univers fantastique très personnel.

« La peinture naïve réputation n'est pas des meilleures.

En 1869, il obtient un poste à l'octroi de Paris, dont il tient son surnom.

Il le quitte en 1893 pour se consa­ crer à la peinture.

Son style, établi dès 1885, ne bougera plus guère.

Après portraits, autoportraits et scènes militaires, il oriente sa peinture sur un nombre restreint de sujets.

Paris est pour lui pré­ texte à verdure: la ville devient un jardin parsemé d'arbres aux frondaisons régulières, de fleurs colorées, de nuages ouatin és (\Ue du parc Mont­ souris, 1895; Bois de Boulogne, 1898).

Sa poésie irréaliste l'amène à privilégier les scènes fantas­ tiques.

De Ln bohémienne endormie (1897) à Ln charmeuse de serpents (1907) et jusqu'au Rêve (1910), il se laisse guider par une inspiration sym­ bolique qui n'est pas dénuée d'humour: pour lequel, du chas seur, de l'ours ou de la femme est la Mauvaise surprise (190 1) ? Comniprésence de la nature fait le lien avec les célèbres sujets exotiques.

C'est à de longues obser­ vations au Jardin des Plantes que le Douanier Rous­ seau doit la justesse de ses notations animalières, et non pas, comme on l'a prétendu ; à ses voyages au long cours.

Inaugurée avec les Eclaireurs attaqués par un tigre (1904), cette série se poursuit avec un lion ayant faim, exposé en 1905 avec des œuvres de Matisse, Derain et Marquet dans une salle qu'un journaliste qualifia de« cage aux fauves••.

ce qui valut son nom au fauvisme.

Dans les der­ nières années, Nègre attaqué par un jaguar (1909) et Singes dans la forêt (1910) confirment cette ten­ dance.

Par cette spécification iconographique, Rousseau se fait le porte-parole de son époque, friande d'un ailleurs facile et de frissons exotiques sans danger.

Malgré la variété apparemment inco­ hérente de son inspiration et l'intensité délibérée ......

Rue Saint- Rustique (1926) de Maurice Utrillo (1883-1955).

Ayant vécu à Montmartre, il a souvent peint son quartier.

Les lignes bien marquées, les couleurs fraîches et plates, la nature populaire de l'univers représenté sont d'une très délicate naïveté.

Entrée au..,....

château (1957) de René Rlmbert (1896-1991).

Peintre naïf dès 1920, Rimbert est peu sensible au pittoresque de la vie urbaine.

Il préfère la description d'univers moins populaires, mals calmes, silencieux et harmonieux.

' Synthétiques et édifiantes, les Images d'Epinal sont les œuvres pionnières de l'art nai1.

Fondée au xv11r siècle, par Jean-Charles Pellerin, la �brique d'Images d'Epinal est alors la seule de son genre au monde.

de chaque zone colorée, la constante netteté du dessin et une science évidente de la composition arrivent à imposer à l'imaginaire débridé de l'artiste une homogénéité que sauront retenir de nombreux peintres du XX" siècle.

La continuité française Louis Vivin (1861-1936) est le seul des naïfs fran­ çais d'extraction bourgeoise.

Fils d'instituteurs, il commence à peindre très jeune, mais ne se consacre entièrement à son art qu'à partir de 1922.

Dans ses paysages parisiens ou ses scènes plus intimistes, il néglige et la perspective et la cohérence de la lumière.

Pourtant ses œuvres, exposées pour la première fois en 1937, gardent leur force grâce à la méticulosité du dessin.

En revanche, c'est au chromatisme que s'attache Séraphine de Senlis (1864-1942).

Cette bergère devint l'auteur de compositions florales parse­ mées de détails étranges qu'elle dédiait à la Vierge, destination qui s'accorde avec les reflets émaillés et les effets de vitrail de ses couleurs.

Fils de paysans, André Bauchant (1873-1958) se consacre à la peinture à partir de 1918.

Après une série de scènes historiques au chromatisme vif (Vercingétorix, 1924), il s'attelle aux paysages, en camaïeu, contrastant avec les animaux irréels qui les peuplent.

La même nostalgie que Rous­ seau pour le paradis perdu affleure dans ces œuvres (Adam et Ève, 1928).

Cœuvre de Camille Bambois (1883-1970) est au contraire toute de vigueur et de gaieté franche.

Son inspiration est l'écho de la vie de labeur physique souvent ingrat qu'il a menée avant d'être peintre: ainsi, L'athlète (1930) rappelle qu'il fut un moment lui-même lut­ teur.

Enfin, Aristide Caillaux (1902-1990), chez qui l'on note un usage exclusif de la ligne fermée, témoigne, de la continuité de l'esprit naïf français avec des sujets vivement colorés et la mise en scène d'un univers fantastique très personnel.

Et à l'étranger Hors de France, l'école de peinture naïve la plus développée et la plus durable est celle de l'Eu­ rope de l'Est, illustrée au début du siècle par le Géorgien Niko Pirosmanichvili (1862-1918), dont les thèmes sont directement issus du folklore national et dont l'art est très fidèle à celui du Douanier Rousseau.

Quant à Ivan Generalic (né en 1914), partageant l'onirisme latent de Pirosma­ nichvili, il représente très justement ce courant de la peinture yougoslave, par sa portée sociale et par l'honnêteté qui baigne chaque évocation de la vie rurale.

Aux États-Unis, c'est à une fermière de soi­ xante-dix ans, dite Grandma Moses (1860-1961), que l'on doit, en 1939, l'éclosion de la peinture naïve américaine.

Universel, le thème de la des­ cription des tâches quotidiennes de la vie des humbles est le fondement de sa production.. »

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