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La sculpture grecque

Publié le 16/11/2018

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LA SCULPTURE EN GREC

 

Le mot grec le plus fréquent pour désigner une « statue » est agalma, qui fait son apparition dès Hérodote, au v' siècle av. J.-C. Au départ, il signifie « bel objet » : une statue est la plus belle offrande que Ton puisse faire à un dieu.

Dans les textes classiques, les auteurs distinguent la statue d'une divinité, agalma, de celle d'un être humain, andria. Aristote surnomme Polydète, qui a surtout réalisé des statues d’athlètes, le « faiseur d’andriantes ».

Pline l'Ancien écrit : « Les Anciens [...] avaient coutume de reproduire seulement l'image des hommes qui méritaient l'immortalité par quelque action d'éclat [...]. Ceux qui avaient triomphé trois fois, on leur érigeait des statues faites à leur ressemblance physique, ce qu'on appelle des statues iconiques. »

DE L'OFFRANDE A LA PROPAGANDE

 

L'histoire de la sculpture grecque commence au xe-ixe siècle av. J.-C. sous l'influence conjuguée de l'Égypte et de l'Orient La tradition classique qui s'instaure en Grèce sera reprise à Rome après sa conquête de la péninsule au IIe siècle av. J.-C.

LES PREMIÈRES ŒUVRES SCULPTÉES

Les PREMIERES EXPRESSIONS

• La première expression d'un art statuaire « grec » remonte à l'âge de bronze et aux statuettes de marbre produites à cette époque dans l'archipel des Cydades (3000-2000 av. J.-C.). Ces idoles stylisées sont principalement féminines ; elles ont généralement les bras repliés sur le ventre, un visage ovale dont seul émerge le nez, et le sexe marqué.

• La sculpture en pierre s'épanouit durant l'époque préarchaïque et tout d'abord dans les ateliers de Crète et d'Ionie, en Asie Mineure. Son style est qualifié de « dédalique », du nom de Dédale, le créateur légendaire de la sculpture.

• L’oeuvre sculptée a une fonction religieuse : elle représente la divinité qui est adorée tout en figurant l'offrande qui lui est faite.

De La terre cuite  A la pierre

Les premières figurines originaires d'OIympie, vers l'an 1000 av. J.-C., sont des terres cuites parmi lesquelles les représentations animales dominent : des taureaux, puis des chevaux. Plus tard apparaissent les premières figurines en bronze, également animales.

Le site d'OIympie se distingue par deux types de productions.

Le premier, dès le ixe siècle av. J.-C., est constitué de chars tirés par deux chevaux. Le second, un siècle plus tard, figure un personnage masculin aux bras levés, qui représente Zeus.

Les terres cuites disparaissent à Olympie au cours du viie siècle, sauf pour la représentation d’Artémis qui y dispose d'un autel. Zeus, Héra, Apollon ou Athéna sont représentés par des statuettes de bronze.

À cette époque, les sculpteurs grecs travaillent également le bois. Les statues de bois découvertes à Samos, comme celles des environs d'Agrigente (Sicile), sont d'une facture aussi raffinée que les marbres postérieurs.

Animaux et monstres protecteurs

• La sculpture est aussi destinée à ornementer des bâtiments.

• Le sphinx est un monstre mi-femme mi-animal venu d'Orient. Il est figuré, sur les vases et par de petits objets dès le vu' siècle av. J.-C. Au vie siède av. J.-C., il est représenté en haut de colonnes â chapiteau ionique dans de nombreux sanctuaires, notamment dans les Cydades, ainsi que sur certaines stèles funéraires - comme à Corinthe et à Athènes.

• Le gigantesque sphinx élevé à Delphes par les Naxiens en est l'exemple le plus célèbre et l'un des mieux conservés.

• La gorgone et la méduse sont d'autres monstres protedeurs en raison de l’effroi qu'elles inspirent.

Pour un artiste grec, le lion appartient au même bestiaire que le sphinx, le griffon ou la sirène. Animal alors répandu au Moyen-Orient il est peut-être apparu de façon exceptionnelle en Grèce du Nord.

Son image figure sur des céramiques avant d'être traitée en pierre au viie siècle av. J.-C, d'abord sur des bassins à usage religieux.

Les types successifs de lions représentés illustrent les origines diverses des modèles, néo-hittites, assyriens, voire égyptiens. Le plus souvent couché, parfois dressé sur ses pattes antérieures, il protège l'entrée d'un sanduaire, comme â Didymes ou à Délos.

Le plus grand et l'un des plus anciens (vers 600 av. J.-C.) est taillé dans la masse rocheuse - un cas très rare en Grèce -, à Kéos.

La sirène prend la place dévolue au lion au sommet des stèles funéraires à partir de la fin du ve siècle av. J.-C. Elle est représentée sous la forme d'un oiseau à buste de femme.

COLOSSES ET BUSTES

• D'origine obscure, le mot colossos est employé aux époques archaïque et classique pour désigner des statues exceptionnelles, depuis les « colosses » égyptiens jusqu'à la statue de Néron, haute de 35 m, élevée par Zénodore dans le parc de la Maison dorée à Rome, qui est à l'origine du nom du Colisée, proche - le Colosseum.

Le buste est relativement rare. Toutefois, des bustes féminins en marbre, de dimension humaine, ont été découverts dans la nécropole de Cyrène. Les plus anciens sont coupés à hauteur des épaules, les suivants à la hauteur des hanches, puis des genoux.

On trouve aussi des bustes de terre cuite, plus petits que nature, dans les colonies de la Grande Grèce, depuis la Sicile jusqu'à Aricia, dans le Latium du Sud. La série la plus importante est celle de Medma (province de Reggio).

LES STATUES ACROLITHES

On qualifie d'« acrolithes » les statues dont seules les parties nues sont en marbre, le reste étant réalisé en matériaux divers, le plus souvent du bois, éventuellement doré.

Cette technique, attestée dans quelques régions précises, Cyrène ainsi que l'Occident et l'Égypte hellénistique, s'explique par la rareté du marbre. Elle reste peu fréquente, en Grèce propre, à l'époque classique. Pausanias cite la statue d'Athéna Areia, à Platées : « C'est une statue de bois doré, mais le visage, les mains et les pieds sont en marbre pentélique [...]. C'est l'œuvre de Phidias. » Cette technique a été reprise dans la grande sculpture romaine.

« CAWMAQUE ET AI.CAMtNE • Les Athéniens Callimaque et Alcamène ont travaillé dans le dernier quart du v• siècle.

On peut attribuer au premier l'original de la Vénus Genitrix, représentée couverte d'une draperie d'aspect « mouillé » à travers laquelle transparaissent les formes du corps.

• Le sens des proportions d'Alcamène et l'esprit dans lequel il travaille sont influencés par Polyclète, notamment dans la représentation des attitudes et de la musculature.

Sa statue du dieu Arès, dite Mors Borghèse, présente un visage particulièrement raffiné.

LA SCULPTURE AU IV' SIÈCLE AV.

1.- C.

• Le IV' siècle av.

J.-C.

est également riche en sculpteurs de grande valeur.

SCOPAS ET ltOCHARts • Né dans 171e de Paros, Scopas renouvelle l'art de la statuaire en exprimant des visages pathétiques ou mélancoliques.

• Il participe à la décoration du mausolée d'Halicarnasse, en Asie Mineure, avec d'autres sculpteurs dont Léocharès.

lYSIPPE, LE SCULPTEUR D'AlEXANDRE • lysippe (39G-310 av.

J.-C) établit une transition entre l'art de la statuaire du IV' siècle, encore classique, et celui de l'époque dite" hellénistique».

• Ce sculpteur de Sicyone, près de Corinthe, remet à l'honneur le type du nu athlétique cher à Polyclète, tout en augmentant la proportion du corps jusqu'à huit fois la dimension de la tête.

Il crée un véritable espace en trois dimensions, supprimant la seule vue frontale des œuvres sculptées qui dominait jusqu'alors.

• !:étude de la musculature est encore importante dans la réplique du Silène portant Dionysos enfant qui reproduit l'attitude de l'Hercule Farnèse ; mais c'est le sentiment d'affection du rude père nourricier qui domine.

• Lysippe est aussi connu pour avoir été le portraitiste d'Alexandre le Grand.

Dans ce domaine également il innove.

Jusqu'au IV' siècle, l'art du portrait présente des types idéalisés, celui du poète lyrique par exemple, représenté par Anacréon, le poète en marche.

À ces portraits imaginaires s'opposent les Alex11ndre sculptés par Lysippe, particulier dit réplique restaurée d'un de la poitrine, de l'accentuation de la ligne des hanches et, en général, de l'assouplissement des formes qui introduisent une image nouvelle du corps féminin.

• Cette délicatesse, Praxitèle l'étend à d'autres sujets.

les satyres, génies de la nature sauvages et brutaux, sont transfigurés dans le mince et gracieux Satyre verseur.

Le Satyre ou repos est quant à lui déhanché et nonchalamment accoudé.

• !:Éros Borghèse s'accommode également d'une certaine mollesse.

• Apollon se transfonne en un adolescent gracile et efféminé chassant un petit lézard dans l'Apollon Sourodone.

Vers la fin de sa carrière, Praxitèle réalise l'Apollon Lycien où la recherche de l'attitude l'emporte sur l'étude anatomique.

• Hermès porltlnt Dionysos enfant n'échappe pas au traitement qui tend à accentuer la grâce, l'indolence et la juvénilité des modèles ._�-===-i du sculpteur.

l'ÉPOQUE HELLÉNISTIQUE (Ill' SIÈCLE AV.

J.

-C .) • Après les conquêtes d'Alexandre le Grand (356-323 av.

J.-C), l'Égypte et l'Asie jusqu'à l'Indus sont influencées par les canons de l'art grec.

• Le Ill' siècle av.

J.-C.

apparaît dans son ensemble, comme une période d'innovation.

Le Marsyas, qui date de cette époque, est caractéristique d'une tendance particulière, celle du réalisme pathétique.

• Parmi les créations des Ill' et u•siècles figurent quelques personnages féminins.

Leurs attitudes montrent la volonté de recherche des artistes.

• La nudité féminine y est seulement prétexte à des études harmonieuses et sensuelles.

Elle a perdu le sens religieux qu'elle avait encore au IV' siècle.

Le thème des Trois Grâces apparaît.

Il inspirera de très nombreux artistes tout au long des siècles.

personnage historique est celui de Thémistocle, que celui-ci avait dédié à Artémis Aristoboulè -Artémis «des bons conseils».

• Le buste de Platon est une offrande faite aux Muses par un de ses disciples, le Perse Mithridate, originaire d'un pays où le portrait est pratique courante.

· C'est certainement à l'imitation du grand roi de Perse que le roi de Macédoine Philippe Il fait du buste un instrument du prestige royal, en faisant venir à sa cour le sculpteur Lysippe et le peintre Apelle pour fixer les traits du prince héritier Alexandre.

• Érigées sur l'agora par décision de la cité, ces statues présentent un caractère honorifique.

Athènes n'est pas la dernière à utiliser cette manière de se concilier la faveur des puissants.

·Au début de l'époque hellénistique, les maîtres et fondateurs des différentes écoles philosophiques, comme Épicure ou Chrysippe, sont représentés à la fin de leur vie sur le modèle du portrait de Platon : le grand âge est preuve de sagesse et le contraste entre la faiblesse du corps et la force de l'esprit constitue un élément fondamental de ces représentations.

• On fait aussi sculpter des portraits d'écrivains, comme celui d'Homère, pour décorer les bibliothèques.

À l'époque hellénistique tardive et surtout à Rome, les personnages représentés seront des plus variés.

• Devenu dès lors un genre majeur, le portrait se multiplie.

Tandis que les copies de bustes de « grands hommes » sont utilisées pour la décoration des maisons et des jardins, propriétaires terriens et riches commerçants commandent leur propre portrait.

LES STATUETTES DE GENRE ALEXANDRINE · C'est à d'autres sujets que renvoient les nombreuses statuettes de bronze, alexandrines et d'époque hellénistique pour les plus anciennes, dont la production se poursuit à l'époque impériale, en Égypte et dans d'autres régions de l'Empire.

Il s'agit de sujets de genre pittoresques : lutteurs des rues, musiciens, etc.

LA SCULPTURE ROMAINE PRAXIrtLE, 'RAND MAITRE i:Hermllphrotlite endormi illustre • De la conquête de la Grèce (196-146 Du 1v' s1tm une sensualité ambiguë qui n'est plus av.

J.-C) jusqu'au Haut-Empire, le goût • Le grand sculpteur du IV' siècle celle de Praxitèle.

pour la sculpture grecque domine LE PORTIIAIT CHEZ LES ROMAINS • La notion de portrait apparaît lentement dans la civilisation romaine.

!:image de marbre ou de bronze, qui est consacrée dans le sanctuaire hellénistique, ne reproduit pas les traits du donateur, même si elle le représente.

• La coutume du portrait officiel qui s'impose à Rome fait apparaître des influences hellénistiques au cours du Ill' siècle av.

J.-C.

·À partir du u• siècle av.

J.-C., les portraits romains sont de caractère différent, le visage est tendu, vif et inquiet, dans la tradition hellénistique de Pergame.

• Enfin, un style réaliste caractérise les effigies de la fin de la République : les traits sont plus profondément creusés, comme ceux des hommes âgés.

!:objectivité, qui apparaît comme le seul souci de la représentation, invite à penser que ce type de portrait, à vocation funéraire, est la reproduction du masque de cire modelé sur le visage du défunt ·Au 1" siècle av.

J.-C., l'avènement de l'Empire et de la dynastie julio-claudienne confirme l'utilisation du portrait comme élément de propagande officielle : en 46 av.

J.-C., le Sénat consacre à Jules Cés11r une statue en bronze destinée à trôner au sommet du Capitole.

!:inscription qui accompagne la statue affirme que le conquérant de la Gaule est un demi-dieu.

• Réservé à l'aristocratie, le privilège d'exposer les portraits des ancêtres fait naître une tradition iconographique respectueuse des traits personnels, face aux idéalisations de l'art grec.

• À l'époque julio-claudienne, le réalisme impérial introduit des innovations : la position de l'empereur, au-dessus du commun des mortels, impose l'abandon d'un réalisme trop cru.

Le décor de la villa des Pisons, à Herculanum, illustre l'aboutissement de cette utilisation d'une culture déjà considérée comme classique, qui mêle portraits de grands hommes de l'histoire hellénistique, portraits de philosophes et répliques d'œuvres classiques.

Ainsi, à la fin du 1" siècle av.

J.-C., le renouveau du classicisme atteint aussi l'art du portrait.

LE PORTIIAIT AUX Il' ET Ill' SltCLES · Les portraits de l'empereur Trajan ne marquent pas d1nnovation stylistique, mais insistent sur l'expression de l'humonitos, la valeur morale particulièrement chère aux empereurs de la dynastie des Antonins.

• Avec H11drien, l'hellénisme marque un retour.

Une innovation technique fait son apparition : la pupille, autrefois est reste Praxitèle.

!:artiste athénien au sein de l'aristocratie romaine.

buste du prince réhabilite la sculpture en marbre, • C'est ainsi que l'essentiel des créations montre un chef faisant peindre ses statues par Nicias.

classiques et hellénistiques nous sont énergique, Ce choix s'explique par les sujets traités connues par des copies romaines.

un homme qui exigent une douceur du modelé Toutefois, dans deux domaines, habité par étrangère au rendu qu'autorise le bronze.

le portrait et le bas-relief historique, un idéal esthétique et philosophique Avec Praxitèle, en effet, le corps féminin les Romains ne se sont pas contentés que souligne le port de la barbe, �d�ev�ie:: n�t �un11_o�b�je�t�d� 'é�tu � d�e_:es� s�en� t�ie�l.

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LE MARBRE • C'est le marbre des Cyclades qui permet la naissance et le développement de la grande sculpture grecque au VIl' siècle av.

J.-C.

Ce n'est pas la seule pierre utilisée.

Dans des régions où il n'y a pas de marbre, ou par souci d'économie, les artistes utilisent souvent dans la sculpture comme dans l'architecture, des calcaires et des tufs calcaires qu'on mêle sous le nom de pôros.

• En Méditerranée, le marbre est relativement répandu et les carrières sont nombreuses autour de la mer Égée.

Toutefois, tous les marbres ne se prêtent pas de manière égale à la sculpture.

Leur couleur et leur structure -taille et cohésion des cristaux -diffèrent Les sculpteurs grecs préfèrent le marbre blanc.

!:usage de marbres colorés ou veinés ne se développe qu'à partir du IV' siècle av.

J.-C.

et surtout à l'époque impériale.

À cette période, les appliques de marbre blanc des figures, sur fond de calcaire bleu d'Éleusis, produisent des effets confiés d'ordinaire à la peinture.

C'est probablement à l'époque de César que débute l'exploitation systématique des carrières de marbre d'Italie à Luni-Carrare.

Pline l'Ancien souligne alors la supériorité, pour la sculpture, du marbre blanc de Paros et de Carrare.

L'île de Naxos, la plus grande des Cyclades, possédait également des gisements de marbre très appréciés.

LES BAS·REUEFS • Les Romains excellent également dans les bas-reliefs à sujet historique, poursuivant ainsi la tradition de Phidias.

De nombreux sarcophages sont ainsi ornés de combats entre Romains et Barbares .

• le chef-d'œuvre de cette tradition est sans conteste la colonne Trajane dont le projet a été l'œuvre de l'architecte Apollodore de Damas.

Haute de 38 rn environ, elle est recouverte de dix-sept tambours de marbre sculptés en spirale qui relatent les campagnes de Trajan contre les Daces.

Œuvre sans égale, elle montre avec finesse et une précision quasi documentaire la réalité des guerres antiques.

Hymne à la toute-puissance de l'empereur, elle est installée au centre du forum de Trajan, au cœur de Rome.

• La décoration des stèles de l'Ara Pocis Augustoe (9 av.

J.-C), édifié à Rome par le Sénat pour célébrer la pax romano instaurée par Auguste, constitue un autre sommet de la sculp ture romaine : celles-ci mêlent des compositions naturalistes (feuilles d'acanthe) à une scène montrant la famille impériale.

• Les œuvres en bas relief ne se sont pas limitées à la glorification des puissants : les stèles funéraires, notammen t, sont ainsi souvent décorées de sculptures en bas relief.. »

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