La sculpture narrative
Publié le 14/03/2012
Extrait du document
L'usage de la sculpture comme support d'un message ou d'une histoire est aussi ancien que l'art lui-même. Les parois peintes des grottes et des cavernes qui servaient d'abris aux peuplades primitives recèlent de nombreux symboles. Les murs des chambres mortuaires des pyramides égyptiennes et ceux d'énormes tumulus artificiels sont garnis de gravures représentant des épisodes de la vie du disparu. Les Assyriens du Ville siècle av. J.-C. sculptaient des frises géantes, qui racontaient l'histoire de leurs victoires les plus célèbres. Au Parthénon, cependant, les frises représentent les différents rites du culte athénien. Dans le passé, l'art religieux faisait appel à la sculpture pour donner un tour spécialement éloquent à l'information. A des époques plus récentes, c'est l'art séculier qui utilise cette discipline, dans une même intention.
«
A gauche: Relief trouvé à Persé- polis, en Iran, représentant un lion attaquant une licorne.
De nombreuses scènes narratives ornant les façades ou les murs de certains bâtiments s'inspirent d'a necdotes d'origine religieuse ou mythologique.
le père lutte déjà, et le plus jeune fils gît ina
nimé. Le groupe représente donc les trois
phases d'une même action.
Dans la sculpture narrative, la disposition
des membres et du torse doit être spéciale
ment étudiée pour rappeler l'envol, l'exalta-
Ci-dessous: Retable de l'église Saint-Ulrich (construite entre 1475 et 1604) à Augsbourg.
L'artiste y sculpta une charmante Nativité.
Ci-dessous, à droite: Le Départ des volontaires de 1792, surnommé la Marseillaise, de François Rude: une oeuvre complexe empreinte de patriotisme, vibrante de mouvement, actuellement incorporée dans l'Arc de Triomphe de l'Etoile.
tion, la danse, la soumission et bien d'autres
attitudes qui ponctuent l'action.
La colonne
trajane, érigée en 113 ap.
J.-C, pour com
mémorer les faits d'armes de l'empereur Tra¬
jan, représente des scènes de batailles.
François Rude (1784-1855), un des plus
grands sculpteurs de l'ère napoléonienne, a
consacré la majeure partie de son oeuvre à la
représentation d'épisodes mouvementés de
l'histoire; il est l'auteur d'un des panneaux
de l'arc de Triomphe, intitulé Le Départ des
volontaires de 1792, connu sous le nom de La
Marseillaise.
Des scènes de foule, plus ou moins passion
née, occupent les façades d'un grand nombre
de bâtiments officiels de la Renaissance au
début du XXe siècle.
Leur but n'est pas uni
quement décoratif; elles évoquent des faits
marquants de la vie de rois, ou d'hommes
politiques, ou encore les victoires des armées.
Les monuments commémoratifs, dits monu
ments aux morts, ont proliféré après la Pre
mière Guerre mondiale, mais ces oeuvres ne
sont pas toujours d'une grande valeur artisti
que.
Vers les années 1930, le gouvernement améri
cain commanda de nombreuses sculptures ar
chitecturales pour lutter contre le chômage
dû à la crise économique. Des immeubles of
ficiels furent ainsi ornés de reliefs illustrant
différentes branches de l'industrie et du com
merce, ou rappelant des épisodes de l'histoire
locale.
Les sculpteurs modernes expérimentent de
nouvelles formes et matières, et des volumes
inédits. La reproduction d'événements histo
riques ou de scènes narratives ne les intéres
sent plus guère.
Actuellement, l'aspect narra
tif de la sculpture semble, peut-être momen
tanément, passé de mode..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Au temps de l'«Humanisme» : l'essor de la prose narrative (1530 -1570)
- LANGAGES TOTALITAIRES : Critique de la raison (et) de l’économie narrative, 1972. Jean-Pierre Faye
- TRAITÉ DE LA PEINTURE ET DE LA SCULPTURE de Richardson père et fils
- DISCOURS SUR LE DESSIN ET LA SCULPTURE. (résumé et analyse)
- L’opéra de Sydney (1973) Arts de l’espace (Sculpture urbaine)