La seconde vie de Cesaria Evora

L’année 1997 a signifié pour elle une reconnaissance plus large. Tandis que son nouvel album Cabo Verde fait merveille en Europe et aux Etats-Unis, la chanteuse a emprunté des chemins que ses pieds nus n’avaient encore jamais foulés. Elle a pu ainsi épancher son mal du pays en terre australienne, turque, grecque, Slovène, Scandinave, tandis que les Etats-Unis la retenaient pendant plus d’un mois. En France, outre ses passages remarqués à l’Olympia et au festival de Bourges, la parution d’une biographie (Cesaria Evora, la voix du Cap-Vert, Editions Actes Sud) atteste l’intérêt particulier que lui porte le public français. Son auteur, Véronique Mortaigne, journaliste au Monde, s’attache autant à évoquer l’itinéraire miraculeux de cette Édith Piaf tropicale qu’à explorer la réalité historique du Cap-Vert, ingrédient essentiel dans la genèse de ses chants. Pourtant, ni la gloire, venue si tardivement, ni l’effervescence médiatique

Cesaria Evora vient de très loin : du Cap-Vert,

l'archipel dont elle ne cesse de chanter la douceur de vivre ; mais aussi de l'obscurité où elle s ’était réfugiée pendant dix ans.

Avant que le succès ne la cueille à la faveur d’une rencontre et ne fasse d’elle une chanteuse populaire universellement célébrée.