L'Amérique au rythme du swing, l'Europe à celui des persécutions

« classiques, elle crée la base du Modern Dance, dans la mesure où le rythme corporel du danseur, symbolisé par le pouls et la respiration, devient le fondement de ses 150 oeuvres.

Ses chorégraphies des années 30, comme "Incantation" (1931) et "Frontier" (1935), ouvrent la voie à une danse qui se rapproche des émotions de l'homme moderne. En Allemagne, le compositeur et pédagogue munichois Carl Orff fonde en 1924 sa première école de gymnastique rythmique avec Dorothee Günther, puis développe à partir de 1930 son "oeuvre scolaire": des actions de base telles que le jeu, le chant et la langue offrent une nouvelle approche de la musique et du mouvement.

Des instruments simples, tels que les clochettes, les tambourins et les xylophones, doivent encourager les élèves à composer et improviser dans le cadre d'une éducation musicale élémentaire.

Il développe également sa conception personnelle d'une musique revenant à ses sources primitives, liées au corps et à la dimension rituelle Les chefs d'orchestre de renommée mondiale. Depuis 1922, Wilhelm Furtwängler est le chef d'orchestre du Philharmonique de Berlin.

Le 25 novembre 1934, un jour où il doit diriger comme d'habitude, la tempête gronde.

Le public s'arrache le "Deutsche Allgemeine Zeitung" pour y lire l'article de Furtwängler intitulé "Le cas Hindemith".

Un an auparavant déjà, le chef d'orchestre, préoccupé par le danger que courent les artistes juifs, s'était adressé au ministre de la Propagande Joseph Goebbels.

Il intervient désormais pour Paul Hindemith dont il avait donné la symphonie "Mathis le peintre", six mois auparavant, malgré de vives résistances. Furtwängler démissionne alors de son poste et écrit dans une lettre d'adieu à son orchestre: "Je n'oublierai jamais l'époque où nous avions le droit de travailler ensemble!" Son collègue Arturo Toscanini, chef d'orchestre depuis 1930 à Bayreuth et au festival de Salzbourg, et qui séjourne essentiellement aux États-Unis, signale son opposition au fascisme et à la persécution des juifs dans le Reich allemand depuis 1936 en refusant de diriger en Allemagne, en Italie et en Autriche.

Toscanini avait été déjà la cible d'attaques fascistes en 1931 en Italie.

Il ne rentrera dans son pays qu'en 1946 pour travailler à la Scala de Milan. "Musique dégénérée". Lors des journées musicales du Reich qui se déroulent du 22 au 29 mai 1938 à Düsseldorf, les nazis se vengent des artistes avant-gardistes qui ne leur sont pas favorables.

Des "spécialistes" se réunissent pour la session "Musique et racisme".

L'exposition "Musique dégénérée" dirigée par le conseiller d'État Hans Severus Ziegler, vise la grande majorité des artistes; elle réunit des caricatures sournoises et des morceaux de musique extraits de leur contexte. L'exposition tourne en ridicule les acquisitions modernes de la musique germano-autrichienne.

La revue spécialisée "Signale" publie les noms des compositeurs mis au ban de la société: Alban Berg, Paul Hindemith, Ernst Krenek, Arnold Schönberg, Franz Schreker et Kurt Weill, pour ne citer que les plus célèbres.

C'est justement à Düsseldorf qu'avaient été jouées au cours des années précédentes de nombreuses oeuvres 2. »