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L'architecture islamique

Publié le 18/11/2018

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Les bâtisseurs musulmans réservent une place centrale au décor architectural. Celui-ci ne se limite pas aux revêtements rapportés. Il s'intégre aux structures elles-mêmes, que ce soit dans les édifices en pierres de taille de certaines régions du Proche-Orient ou dans les bâtiments en briques cuites du monde turco-iranien dans lesquels la disposition des briques selon un schéma élaboré présente un objectif décoratif.

 

Certains éléments architectoniques sont eux-mêmes dotés d'une fonction ornementale comme les absides transformées en niches aveugles

 

ou encore comme les muquarnas, systèmes d'alvéoles droits ou sphériques qui correspondaient à une véritable technique de construction, mais qui ont peu â peu perdu toute utilité technique jusqu'à devenir un simple thème décoratif.

EXPRESSION MAJEURE D'UNE GRANDE CIVILISATION

 

L'architecture islamique est l'expression majeure d'une culture riche, un élément de cohésion qui s'est répandu sur une aire considérable. Du Maghreb à l'Extrême-Orient, de l'Espagne à l'Afrique profonde, cette architecture multiple se caractérise par une très grande sobriété des lignes et un foisonnement extrême des détails architecturaux.

UN ART LIÉ À LA FOI MUSULMANE

La référence constante à la religion est l'un des fondements de la civilisation musulmane. C'est autour de la mosquée que gravite la vie de la communauté. Celle-ci a dès l'origine une fonction politique car les prières du vendredi s'achèvent par un appel à la bénédiction divine du souverain en place. On comprend alors pourquoi les califes ont mis tant de soins à embellir l'aspect de ces monuments. Les grandes mosquées et les édifices religieux qui leur sont associés ont ainsi rapidement bénéficié des efforts créateurs des centres de pouvoir. C'est dans ces types de monuments que l'art islamique a su faire œuvre originale.

La mosquée, batiment type

DE LA CULTURE ISLAMIQUE

 

La mosquée, de l'arabe masjid

- « lieu où l'on se prosterne devant Dieu » -, est de loin l'édifice le plus typique de l'islam. Toujours orientée en direction (qibla) de La Mecque, vers laquelle les musulmans se tournent pour prier, la mosquée comprend un vaste espace qui doit pouvoir contenir toute la communauté des croyants d'un lieu donné.

L'architecture des mosquées s'inspire de celle de l'oratoire du prophète Mahomet à Médine. Lors de l'édification de la mosquée de Médine en 706, à l'endroit même où le Prophète avait vécu, les architectes ont reconstitué les grandes lignes de sa demeure.

Son plan général s'inscrivait à peu près dans un quadrilatère. L'ensemble était doté d'une cour et d'une vaste salle dispensatrice d'ombre et de fraîcheur et formait un espace clos.

• Depuis lors, chaque mosquée est bâtie sur un plan de construction identique. Elle comprend le plus souvent une cour bordée d'arcades dans laquelle une fontaine permet les ablutions, une salle de prières hypostyle divisée en plusieurs nefs dont la nef centrale, la plus importante, aboutit au mihrab.

1- Le  mihrab est une niche d'où l'imam dirige la prière. Il évoque la présence du Prophète et indique la direction de la prière. C'est l'endroit le plus décoré de la mosquée.

Le minbar est la chaise de l'imam, le prédicateur, ou du représentant du pouvoir.

• L'endroit le plus symbolique de la mosquée reste le minaret du haut duquel le muezzin appelle les fidèles à la prière cinq fois par jour

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« • Cette évolution se traduit par un changement radical des matériaux et des techniques de construction.

La tradition antique de la pierre bien taillée et du bel appareil cède la place à la construction en briques cuites .

La légèreté et la cohésion des briques avec le mortier rendent celles -ci particulièrement propres à l'édification de voûtes qui pallient , pour la couverture des salles de mosquée , la pénurie de bois de charpente .

• Les deux grandes mosquées abbassides de Samarra et d'Abou-Doulof reprennent les archétypes omeyyades nouveaux comme la ziyâda , vaste enceinte protégeant l'édifice sacré, le minaret -ceux de Samarra figurent sans doute parmi les plus anciens- et le plan en « T » qui se traduit, dans la salle de prières , par une nef (allée ) médiane plus large que les autres , perpendiculaire à une autre nef longeant le mur qib/a .

• Le décor architectural connaît aussi une évolution notable qui se traduit par une tendance à la stylisation des motifs antiques hérités des Omeyyades et par l 'introduction d 'un répertoire nouveau composé de niches de formes variées , d ' arcs polylobés , de placages en stuc et de motifs géométriques obtenus par la disposition des briques .

DIFFUSION DES ARCH~TYPES MOYEN-ORIENTAUX • Dès le IX' siècle , la culture des califes se diffuse dans les provinces de l'Empire dont certaines , comme l'Andalousie avec Cordoue et l 'Ifriqiya (actuelle Tunisie) avec Kairouan , deviennent des centres politiques et culturels quasi indépendants .

Les deux mosquées de Cordoue et de Kairouan const ituent • La Gronde Mosquée de Cordoue, de type basilical, s 'inspire de celle de Damas .

Son originalité réside dans la liberté des arcades qui ne font plus partie d'un mur , les piliers et les arcs n 'étant liés par aucune maçonnerie de remplissage .

Le mihrab se distingue également : un arc en fer à cheval , large et rayonnant , l'entoure dans sa partie supérieure ; ses voussoirs, décorés de mosaïques jaunes , vertes et rouge cuivre, sont à leur tour contenus dans un cadre rectangulaire où s 'alignent des lettres d 'or sur fond azur .

• La Gronde Mosquée de Kairouan est la première construite au Maghreb .

Plusieurs fois rebâtie, elle date dans sa dernière mouture de 836.

Elle se caractérise par la sobriété de son style et la souveraine ordonnance de son espace .

La large étendue de la salle de prières s'ouvre sur une vaste cour qui peut accueillir une armée de combattants de la foi.

Le mihrab est revêtu de panneaux en marbre sculpté formant des treillis .

L'OIIGINAUft DE LA PEISE • Le déclin du pouvoir des califes abbassides s'accompagne d 'une multiplication des centres politiques et culturels avec l'essor de dynasties plus ou moins importantes , notamment en Perse , qui devient le foyer d 'une résistance active .

• l:hérrtage culturel persan s'affirme alors avec force sur une aire dépassant largement les front ières de l 'Iran actuel.

!:arrivée des nouveaux conquérants turcs, les Seldjoukides , puis mongols ne mettra pas fin à cette floraison créatrice .

LES MONUMENTS SELDJOUKIDES ET MONGOLS (1050·1258) • Le type classique de la mosquée persane se caractérise par une cour centrale sur laquelle s 'ouvrent un à quatre iwans , énormes espaces voûtés issus de la tradition persane préislamique.

Les parties intermédiaires sont recouvertes de voûtes ou de coupoles .

Ce type de plan n 'a pas la flexibilité structurelle des mosquées hypostyles classiques , mais ses façade s sur cour permettent le développement d 'un décor de surface plus audacieu x.

• Les transformations , à l'époque seldjoukide , de la mosquée du Vendredi à Ispahan illustrent le développement de ce type de mosquées .

À l'origine hypostyle , celle-ci se dote au x n• siècle de quatre grands iwans axiaux qui se dressent sur chacune des façades sur cour , formant le plan cruc iforme persan .

La charpente est remplacée par une multitude de coupoles, dont des coupoles à systèmes de niches et d 'alvéoles qui donneront naissance aux fameux muquarnas , ou «stalactites ».

Ces derniers deviendront les principau x éléments décoratifs des surfaces concaves comme l'intérieur des coupoles , les iwans , mais aussi des pendentifs .

• Ce plan persan de la cour flanquée de quatre iwans se répand dans tout le monde islamique , notamment en Égypte, en Anatolie et en Inde.

Il ne se limite pas aux mosquées , étant également appliqué aux écoles coraniques, ou madrasas.

Ces monuments de prosélytisme sont créés en Iran par les Seldjoukides sunnites vers la fin du X l' siècle pour stopper la progression chiite , puis introduits en Mésopotamie , en Syrie et en Égypte .

Les Seldjoukides ont érigé de très nombreuses madrasas en Turquie, notamment à Konya , Sivas , Kayseri et Erzeroum .

• Le concept du mausolée connaî~ à la même période, un développement sans précédent.

d 'une tour en briques connaît de multiples variantes .

Le Gunbad-é Kabous , construit en 1006 à Gurgan , en Perse , en est l'un des plus beaux e xemples .

• Certains mausol ées sont coiffés d 'une coupole.

Il en est ainsi du tombeau des Douze Imams , à Yazd , d'époque seldjoukide , surmonté d'une coupole à trompes.

En 1308 , à Zaravé , le mausolée mongol de Shaykh Abd'as 'Sama s Isfahani inaugure la coupole à muqarnas qui sera reprise à Damas, au Caire et jusqu'en Inde .

L' APOC~E DES TIMOURIDES ET DES Sù~IDES (1258·1800) • Dans l'ensemble, les édifices timourides et séfévides restent fidèle s au style architectural formel des Turco-Mongols .

Ils présentent toutefois une innovation : la tendance à la verticalité qui passe par la généralisation du portail monumental (pishtaq) flanqué de minarets jumeaux.

dont la mosquée séfévide du Shah à Ispahan constitue un exemple typique .

• !:inauguration de la coupole à double coque révolutionne le mode de couverture des mosquées .

Le fameux tombeau Gu r-é Am ir, qui est achevé en 1404, en est un exemple: la coupole , couronnant la salle funéraire , est elle-même coiffée d 'un énorme dôme outrepassé .

Ce bulbe externe , dont la seule fonction est visuelle , est entièrement revêtu de céramique bleue qui brille au soleil.

• Les édifices timourides et séfévides témoignent aussi du triomphe de la céramique polychrome , résultat des progrès importants dont a bénéficié cette technique.

Autrefois concentrée sur les points marquants de l'édifice (mihrab , qib/a , iwans , pishtaq et coupole}, l'ornementation revêt désormais le monument dans son entier .

• Les muqarnas de dimensions variables , en bois , plâtre , brique et pierre, constituent un autre motif privilégié du décor architectural de cette époque .

• Les mosquées ottomanes, particulièrement celles érigées à Istanbul et à Edirne (Andrinople), comptent parmi les réalisations les plus parfaites de l 'architecture islamique.

Contrairement aux mosquées classiques et persanes , elles présentent un immense volume intérieur qu'elles trouvent principalement dans la hauteur .

Elles offrent ainsi un vaste espace unifié sous une coupole centrale , précédé d 'une cour à portiques qui abrite une fontaine monumentale , et entouré de minarets élancés.

·C'est dans cette savante combinaison Son chef -d'œuvre est la Selimiye, une mosquée élevée à Edirne sous le règne de Selim Il, fils de Soliman .

!:édifice de plan carré est coiffé d'un immense dôme central de 31 rn de diamètre, encadré par quatre demi-coupoles et quatre minarets de 71 rn de haut.

• !:oppo sition entre les demi -sphères pesantes des dômes et les flèches élancées des minarets anime également les grandes fondations princières contemporaines dont l'originalité est de regrouper , selon une ordonnance rigoureuse, madrasas , hôprtaux, oratoires , mausolées et cuisines pour les démunis.

• Le génie de l'architecture ottomane réside dans sa capacité à fondre des apports puisés à des sources multiples et variées en un langage artistique original.

Celui-ci a connu une vitalité et exercé une influence importantes , principalement dans les provinces de l'Empire turc.

Parmi les principales mosquées ottomanes construites hors de Turquie se distinguent la mosquée de Soliman le Magnifique (1554} à Damas, la mosquée Sidi Mahrez (1675} à Tunis et les mosquées d 'Ali Bettetin (1622 } et de la Pêcherie (1660} à Alger .

LA SPLENDEUR DES MAMELOUKS D 'ÉGYPTE • Il faut réserver une place à part à l'architecture islamique en Égypte à l'époque mamelouke (1250-1517} .

Anciens mercenaires turcs d'origine servile , les sultans mamelouks l 'ont utilisée pour légitimer leur pouvoir .

• Ainsi pour ces « esclaves-sultans » sans foi ni loi, le meilleur moyen de montrer avec éclat leur p iété de façade est de construire des mosquées, des hôpitaux et des madrasas accompagnées de leur mausolée .

Engloutissant des fortunes , ils agrandissent Le Caire, leur capitale, et la couvrent de monuments religieux de prestige tant dans la vieille ville que dans le cimetière des Califes .

• !:architecture des Mamelouks reste fidèle à certaines traditions locales , comme l 'utilisation de la pierre de taille et le recours à des plans basilicaux.

Elle intègre aussi , de façon homogène et cohérente , des apports multiples, principalement turcs et omeyyades.

• Ce style s 'illustre particulièremen~ au Caire , à travers la construction de complexes qui associent mausolée et madrasas , salles à coupoles et édifices à cour à plusieurs iwans .

!:exemple le plus abouti de ce type de « mad rasa funéraire » est l'ensemble du sultan Qalâ 'ûn (1284-1285) .

L'APOGÉE DE L'ARCHITECTURE INDIENNE • !:architecture islamique en Inde s'est principalement épanouie sous les Moghols .

Souverains turcs pénétrés de culture persane , ils y ont développé un style syncrétique qui privilégie les formes persanes (coupoles , iwans , revêtements muraux polychromes ...

), tout en e xploitant les techniques et de nombreux détai ls des traditions indiennes locales .

Le mausolée d 'Akbar marie par exemple les arcs et les dômes persans avec les tchattri et les formes indienne s.

• Même les grandes mosquées, construites dans la plus pure tradition persane classique (iwons , minarets cylindriques , coupole s bulbeuses ...

), comme la mosquée de la Perle à Agra (1646}, révèlent une facture ~=!!~~~=!!=!p roprement 11:1~..,""'.>1 autochtone avec leurs portes monumentales , leurs hautes fenêtres et leur salle de prières à trois coupoles devant une =~ ....,;;-.

immense cour .

• !:architecture moghole n'a pas apporté de nouveautés majeures à l'art islamique, en dehors de l'introduction du socle qui surélève l'édifice, de l'emploi de la couleur blanche et de l'usage du marbre.

Elle a toutefois produit des œuvres parfaites aussi bien par leurs proportions que par le fini du travail des sculpteurs de pierre indiens.

Il en est ains i du Taj Mahal, édifié par Shah Jahan pour son épouse Mumtaz Mahal , morte en 1630 , qui immortalise à lui seul la dynastie des Moghols .

L'AICHITEOUIE ISLAMIQUE CONTEMPORAINE • Marqué par la transformation de la quasi-totalité du monde islamique en colonies ou en protectorats européens, le XIX' siècle est considéré par les historiens de l'art islamique comme une époque de décadence marquée par une occidentalisation des formes et un repli sur un passé désuet.

• Les techniques modernes s'efforcent de redonner un souffle aux tradrtions islamiques à travers la construction de considérée à ce jour comme l'édifice religieux le plus haut d u monde.. »

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