Le Ballon de Vallotton

« LEBALWN 1899 Peintre français d'origine suisse Biog raphie Félix Vallotton naît à Lausanne le 28 décembre 1865.

En 1875, il entre au collège cantonal de Lausanne où il suit les cours du peintre Guignard.

Il se rend ensuite à Paris et s'inscrit en 1882 à l'académie Julian où il renco ntre Denis, Vuillard et Bonnard.

Il est reçu au Salon de 1885 et entreprend un voyage en Autriche et en Italie ; il visite Vienne, Trieste et Venise.

De 1891 à 1897, il pratique la gravure sur bois, technique qui convient à son goût pour les oppositions nettes d'aRlats colorés et pour la précision du dessin .

A partir de 1892, il appartient au groupe des nabis ; il est particulièrement lié à Vuillard qui restera un ami proche toute sa vie.

L'année suivante, Vallotton expose pour la première fois au Salon des Artistes indépendants.

Le cycle de xylogravures Six instruments de musique, ainsi qu'un ensemble de cartons et de lithogra­ phies, témoignent de son goût pour les arts décoratifs.

En tant que graphiste, Vallotton contribue à plusieurs revues, dont La Revue blanche.

En épousant en 1899 Gabrielle Rodrigues­ Henriques, née Bernheim, il entre dans le milieu des marchands de tableaux parisiens.

Il renonce petit à petit à son activité de graveur sur bois et privilégie la peinture.

Mais il s'essaye aussi à la littérature et écrit un roman, La Vie meurtrière, où il met en scène un homme qui porte malheur à tous ceux qui l'approc hent, et publie plusieurs textes sur la peinture.

En 1912, il refuse la Légion d'honneur en même temps que Bon­ nard et Vuillard.

À partir de 1919, Vallotton traverse une période d ifficile.

Dépressif et neurasthénique, il ne supporte plus les mon­ danités.

Après une brève maladie suivie d'une opération, Félix Vallotton meurt à Neuilly le 29 décembre 1925.

© Nardini Editore, 1993.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française 1993 xrxe.:xxe siècles Huile sur carton collé sur bois 48 x 61 cm Analyse ......, Le Ballon est relativement atypique dans la production de Vallotton.

Ce sont en effet ses scènes d'intérieur et ses descriptions grinçantes de l'intimité bourgeoise qui ont fait sa célébrité.

Rien de tel ici : un enfant joue au ballon dans un jardin, deux silhouettes éloignées s'avancent sous les frondaisons, l'ombre et la lumière se dispu­ tent l'espace.

L'intérêt de cette œuvre tient surtout à sa conception formelle dont l'audace contraste avec le choix d'un sujet anodin.

Parmi les multiples hommages rendus à l'art japonais par les nabis, celui-ci est peut-être un des plus fidèles.

Le point de vue surélevé adopté par le peintre fait dispara­ ître le ciel et réduit l'espace aux deux dimensions de la toile.

L'oblique affirmée qui domine la composition, la simplification des formes traitées en aplats colorés, et l'effet mat des couleurs, à l'essence partiellement absorbées par le carton, renforcent le caractère décoratif du tableau.

Le paysage est réduit à deux zones colorées, le vert sombre du gazon et l'ocre de l'allée.

Véritable tache de couleur et de lumière parmi les tons assourdis du paysage, la petite fille qui court derrière sa balle rouge est aussi l'unique objet en mouvement dans cette scène où le temps paraît suspendu.

Au fond, les silhouettes immo­ biles donnent de la profondeur à la scène.

L'œuvre C Cette œuvre, appelée aussi Coin de parc avec enfant jouant au ballon, est signée et datée en bas à droite F.

VALLOTTON 99.

Elle figure dans le Livre de raison de Vallotton à l'année 1899, n° 415.

Légué par le collectionneur Carle Dreyfus au musée d'Art moderne en 1953, Le Ballon est reversé au futur musée d'Orsay en 1977.

Depuis l'ouverture du musée en 1986, cette œuvre figure en bonne place dans les salles consacrées aux nabis.

24-34. »