Le joueur de luth de LE CARAVAGE

« Vers 1597 Peintre italien Analyse ~ Assis derrière une table, un jeune luthiste nous lance un regard doux et mélancolique.

Devant lui est ouverte une partition sous laquelle on discerne la couverture d' un autre texte musical ; sur le tout, un archet et un violon dont la crosse déborde sur l'espace du spectateur.

À la droite du jeune homme , un vase en verre incolore aux reflets lumineux contient un bouquet dont les fleurs, dans leur simplicité, semblent fraîchement cueillies.

Une chaude lumière jaune, celle d'une belle journée qui tire à sa fin , pénètre dans la pièce par une fenêtre située hors de l'espace visible , illuminant le haut des murs et se jouant légèrement dans les plis du drapé blanc « à l 'antique » du luthiste.

Les mains fuselées du musicien , presque féminines, effleurent les cor­ des de l'instrument : douce musique que ses lèvres , semble-t-il , traduisent en un chant mélan­ colique.

Au-delà de l'image représentée , cette toile renferme des significations cachées bien qu'immédiatement perceptibles : ainsi , le carac­ tère androgyne à peine voilé du jeune homme , lequel a parfois été décrit comme une femme , ou bien le rappel du côté insaisissable du temps qui passe , que dénotent les fruits périssables disposés sur la table , le feuillet corné, la poire cueillie d'un coup de baguette ou les figues éclatées .

Huile sur toile 94 x 119 cm L'œuvre [] Un e toile du Cara vage représentant un joueur de luth apparaît dans l'inventaire des biens du cardinal Del Mont e (fé vrier-mai 1627) et une autre dan s la collection Giustiniani , en février 1638.

La description de l'inventaire correspond à peu près certainem e nt à un tableau qui se trouve actuelle­ ment dans une collection privée, tout aussi authen­ tiqu e que celle de Saint-Pét ersbourg , et qui appartint jadi s à Vicenzo Giustiniani.

Cél ébrée en vers (comme représentation de sainte Cécile) par Giovan Mich ele Silos en 1673 , cette toile , que l'on peut dater des environs de 1597 , fut acquise par le musée de l 'Ermitag e e n 1808 , à Paris , au cours de la disper sion de la coll ection Giustiniani.

Caravage et le cardinal Del Monte + Le Joueur de luth, de même que Les Tricheurs, La Diseuse de bonne aventure (musée capitolin, Rome ), Méduse et Bacchus (Offices, Florence), Le Concert (Metropolitan museum, New York), figurait parmi les œuvres du Caravage que possédait le cardinal D el Monte, son protecteur et client.

Ce dernier joua un rôle important dans la formation intellectuelle du Caravage l equel, par l'entremise du prélat, était e n contact avec les membres l es plus en vue de la culture et de la haute société romaine.

Dans Le Joueur de luth, comme dans Le Concert, transpa­ raît l'intérêt que le cardina l portait à la musique et aux sciences.

On retrouve notamment sa curiosité pour la perspective , dans le raccourci des instruments de musique.

Le propre frère du cardinal , Guidobaldo Del Monte, travaillait d 'ailleurs à un traité sur la perspective , lequel fut publié en 1600 .

Précisément à l'époque où le Caravage fréquentait la maison de ce frère.

Du mêm e peintre : PICTO 293 à 306 Photo Nardini Editore.

© Nardini Editore , 1992.

VPC Larousse- L affont pour l'édition lrançaise , 1992 .

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