Le Petit Trianon

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ANTOINETTE ALE COUP DE FOUDRE SI Louis XV et son architecte Gabriel sont les véritables créateurs du Petit Trianon, c'est Marie-Antoinette, sa première « locataire )>, qui le rendra célèbre.

Trianon est devenu le symbole de cette reine particulière, comme imprégné de son style, aérien et sophistiqué .

En 1774 quand, peu après son avènement, Louis XVI lui offre le Petit Trianon, elle a immédiatement le coup de foudre.

Elle sent que ce lieu enchanteur sera le havre de paix et d'élégance où elle pourra se réfugier et fuir le rituel de la Cour qui, dans les premières années de son mariage, lui pèse tant.

SI elle raffole de la géométrie pure du pavillon, Marie-Antoinette se hâte de remplacer le mobilier Louis XV par ce qui va devenir le style Louis XVI, clair et léger.

Elle intervient également dans les jardins, auxquels elle donne des airs anglais métissés de chinoiseries.

Elle se plaît tant à Trianon que, très vite, elle a envie d'y imprimer son propre style.

Ce sera bien sûr le Hameau, un lieu bucolique tout à elle dédié.

Un petit bijou L'architecte du roi a dessiné le futur Petit Trianon en lignes droites, comme un pa/azw ita­ lien, à l'image du Pavillon fran­ çais, mais en plus vaste.

Cinq fenêtres par façade donnent à cette villa blanche une élé­ gance épurée.

L'esprit antique, qui connaît alors une grande vogue, transparaît dans les colonnes et les pilastres.

Mais la marque de Gabriel se situe ailleurs, dans cette légèreté qui caractérise le Petit Trianon .

Les plans originaux vont être modifiés et évoluer dès le mois de mai 1762.

Les travaux dure- ront plus de six ans, jusqu'en 1768 .

Le premier chantier est important.

Cent vingt maçons et soixante-quinze tailleurs de pierre y travaillent sous l'œil vigilant du maître.

Louis XV suit de très près toutes les étapes de la naissance de son Petit Trianon .

La mort de sa favorite, madame de Pompadour, très impliquée dans le projet, n'en­ trave aucunement le déroule­ ment des travaux .

Cette année­ là, en septembre 1764, le roi assiste à la pose du comble par les charpentiers.

Le plus gros est fait.

L'année suivante, il s'occupe de l'aménagement de la cour d'honneur, de la mise en place des grilles et des guérites qui serviront d'écrin au bijou qu'est devenu le Petit Trianon.

Un intérieur de rêve A partir de 1766, le roi peut s'at­ taquer à l'aménagement inté­ rieur .

Il accorde un soin particu­ lier à la rampe de l'escalier et à la bibliothèque botanique du rez-de -chaussée.

La décoration joue sur les thèmes de la na­ ture, afin de rappeler le cadre champêtre dans lequel a été ~EDITIONS ~:..ATLAS construit le pavillon .

Les boise­ ries sont sculptées de fleurs par un mattre du genre, Gui­ bert .

Les peintures au-dessus des portes, représentant des décors floraux, puisent aux mêmes sources d'inspiration .

Enfin, en 1768, Louis XV prend plaisir à meubler Je Petit Tria­ non de splendeurs choisies, avant d'y prendre son premier souper en juin 1769 .

Le roi est tombé amoureux de son Tria­ non, il y amène ses intimes, dont évidemment la nouvelle favorite , madamè du Barry.

Il y passe sa première nuit le 9 septembre 1770 .

Sa dernière initiative sera d'y adjoindre une chapelle, qui ne sera ter­ minée qu'après sa mort .

Ce Petit Trianon dont Louis XV a tant rêvé est devenu réalité.

Le délicat pavillon, considéré par les contemporains puis par la postérité comme le chef­ d'œuvre de Jacques Ange Ga­ briel, sera copié dans le monde entier.. »