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Léonard de Vinci

Publié le 17/01/2022

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Léonard de Vinci n'est pas seulement l'un des plus grands artistes de la Renaissance, il est aussi l'un des génies de l'humanité. Il s'intéresse à presque tous les domaines d'études connus jusqu'alors. Il se passionne notamment pour l'anatomie et la géologie, et l'un de ses plus grands rêves est de voir l'homme voler. Cependant, son perfectionnisme, son goût pour les expériences et la diversité de ses intérêts l'empêcheront d'achever un grand nombre de tableaux. Léonard de Vinci est né près de Florence, mais c'est à Milan qu'il réalise ses oeuvres artistiques les plus ambitieuses. Il passe ses dernières années en France, invité à la cour de François Ier où jamais aucun artiste avant lui n'avait été vénéré à ce point. Bien que nombre de ses projets soient restés à l'état d'ébauche, ses merveilleux dessins témoignent de façon éloquente de l'infinie puissance de son esprit inventif.

« la construction anatomique de l'image de l'homme.

Contrairement aux humanistes, Léonard s'intéresse à l'homme surtout en ce qu'il exprime ses sentiments par des actes, et son intérêt se porte aussi vers les animaux, les arbres, les fleurs, les montagnes et les plaines, les fleuves et les villes, les architectures publiques et privées, les divers modes d'habillement et d'ornementation, et enfin les instruments mécaniques utilisés par les hommes.

Et à la perspective linéaire des humanistes, Léonard ajoute la perspective picturale qui tient compte de l'air interposé entre l'objet et l'œil de l'observateur: il lui devient donc possible de représenter les phénomènes atmosphériques, la pluie, les nuages, la poussière, les fleuves, les poissons dans la transparence des eaux, les cailloux polis au fond des fleuves, les herbes ver­ doyantes sous la surface de l'eau, et enfin les étoiles du ciel; c'est l'univers entier que la peinture doit embrasser.

Mais pour représenter cet univers, le dessin traditionnel de l'humanisme ne pouvait suffire: il fallait une nouvelle « science >> de la couleur.

Et voici Léonard découvrant que la qualité de la couleur est d'autant plus belle qu'elle se rapproche davantage de la transparence des vitraux; il ébauche alors une théorie des couleurs complémentaires et des reflets afin que la couleur soit claire ou non suivant la distance du plan sur lequel elle apparaît; il distingue les différents carac­ tères de la lumière suivant qu'elle est universelle, individuelle ou réfléchie.

L'ombre intéresse Léonard plus encore que la lumière; il découvre que les ombres du blanc ne sont pas noires mais bleues, et que les ombres des autres couleurs dépendent de la couleur de la lumière.

Il sait qu'une surface de peinture rugueuse permet à la couleur de briller davantage qu'une surface lisse, que l'effet de lumière et d'ombre exige une forme arrondie et apparaît comme une vue lointaine, ce qui exige une touche divisée et même une disproportion de figures.

C'est dire que Léonard connaît les phénomènes de la nature et leurs rapports avec les représentations picturales aussi bien qu'un peintre du XIXe siècle, c'est-à-dire comme s'il avait eu derrière lui toute l'expérience des sciences de la nature telles qu'elles se développèrent à partir du XVIIe siècle.

Mais la peinture de Léonard ne concorde que partiellement avec sa connaissance du monde.

La Vierge aux rochers, du Musée du Louvre, est peut-être le tableau le plus caractéristique et le plus complet que Léonard nous ait laissé.

Nous pouvons y voir ce qu'il a inclus et ce qu'il a exclu de sa connaissance de la nature.

Il a profité de la perspective picturale pour créer le sentiment de l'atmosphère qui entoure les figures et pour enlever à la perspective linéaire cette sensation de vide où les figures semblaient ne pas respirer.

Mais ce sont toujours les figures hu­ maines qui constituent le sujet principal du tableau, et la nature entière avec ses effets variés ne sert que de fond- de grotte- pour les figures.

Pas de pluie, pas d'étoiles au ciel, pas de reflets de lumière ni d'éclairages particuliers, ni d'ombres bleues, ni de superficies rugueuses pour inten­ sifier la qualité de la couleur, ni de touches divisées pour briser la continuité des formes.

En pas­ sant de la connaissance de la nature universelle à la réalisation de J'œuvre d'art, Léonard limite donc considérablement son champ visuel.

Son intelligence se permet des envols prophétiques vers l'avenir, mais son imagination se détache moins de la tradition de l'humanisme.

Toutefois, un élément négligé par cette tradition devient protagoniste dans la peinture de Léonard: c'est la pénombre, la nuance, le dégradé.

Et la raison de l'importance nouvelle accor­ dée à la nuance est une raison artistique, non scientifique.

Léonard lui-même écrit ceci: « Celui qui fuit les ombres, fuit la gloire de l'art auprès des esprits nobles ».

« Guettez, sur les routes, vers le soir, les visages des hommes et des femmes lorsqu'il fait mauvais temps; que de grâce et de douceur ils contiennent!».

« Une grâce extrême d'ombres et de lumières s'ajoute aux visages de ceux qui sont assis sur le seuil des maisons obscures; les yeux de celui qui les contemple voient la partie ombrée de ces visages obscurcie par les ombres de la maison et, à la partie éclairée de ce même visage, s'ajouter la clarté que lui donne la splendeur de l'air».. »

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