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Les arts de la famille indienne

Publié le 17/01/2022

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Depuis la découverte, remontant à un quart de siècle, à Mohendjo-Daro et Harappâ, dans le bassin de l'Indus et au Pandjâb de grandes cités contemporaines de la civilisation mésopotamienne, l'art de l'Inde débute par un préambule où déjà se manifestent quelques constantes de l'art indien. Les sceaux gravés d'une écriture jusqu'à présent indéchiffrée et ornés de représentations animales d'un dessin souple et vivant, sont une des productions les plus caractéristiques de cette culture. Quelques pièces en ronde-bosse d'un modelé puissant annonçant l'habileté indienne à rendre le corps humain et son amour du nu, que favorise le climat. Cette vigueur n'est d'ailleurs pas exclusive de souplesse.

« cette conclusion que le salut est condi­ tionné moins par des actes rituels que par tous les actes de notre Yie.

Point de Dieu, point de culte; voilà une doctrine qui, de prime abord, ne semble guère favorable à une éclosion artistique.

Il y a loin pourtant du dogme à la pratique et de la prédication d'un réformateur à l'application qu'en fe­ ront ses disciples.

Lea eolonnea d'Açoka Le plus grand souverain de la dynastie Maourya qui, après la rapide incursion d'Alexandre dans le bassin de l'Indus, réa­ lisa à son profit l'unification de la majeure partie de l'Inde du Nord, fut aussi un grand souverain bouddhique.

La propagande acti­ vement menée par Açoka pour diffuser la doctrine .

du Bienheureux, se traduisit, en particulier, par l'érection de colonnes ou l'utilisa ti on de colonnes préexistantes, pour y faire graver des édits à la gloire du Bouddha et de sa Loi (Voir littérature in­ dienne).

Ces colonnes sont surmontées de chapi­ teaux où s'unissent curieusement une in­ Ouence étrangère et le tempérament indien.

Le plus célèbre, celui de SArnAth.

est sur­ monté de trois avant-trains de lions ados­ sés, traités à la manière achéménide.

Le type du chapiteau campaniforme est égale­ ment importé de Perse.

Mais le tailloir qui s'interpose eritre les deux est sculpté · en bas-relief de quatre animaux d'une belle liberté de mouvement, modestement dissi­ mulés à 'une place inférieure, comme si l'artiste, respectueux de l'art académique et officiel, avait pudeur de ses libres impro­ visations.

Les Stoûpa S'il faut en croire la légende, le Bouddha Hurait lui-même entrouvert la porte à l'ido­ lâtrie un jour qu'on lui demandait com­ ment ·il convenait d'honorer ses reliques.

Il décrivit alors le Stoûpa, immense tumu­ lus surmonté d'un · parasol et entouré d'une balustrade.

Les corps des plus anciens Stotlpa affectent la forme d'une calotte hé­ misphérique pleine , mais, par la suite, soit dans l'lude, soit dans le~ pays indianisés, cet aspect évolue, l'hémisphère s'étrangle à la base, s'allonge en forme de cloche, les parasols se multiplient, s'empilent en dis­ quel' de plus en plus étroits vers le haut et sont surmontés de nos jours au Siam et au Cambodge, d'une pointe effilée.

A partir du III" siècle avant notre ère soJtt édifiés successivement, en différents points de l'Inde, des Stoùpa, à balustrade de pierre, manifestations d'un style unique malgré les caract éristiques locales : à Sânt­ chî, dans l'Inde Centrale, dont le nom sert à désigner tout ce premier art bouddhique ; à Bhârhout, à Bodh-Gayâ, dans le bassin du Gange, lieu saint entre tous pour les bouddhistes, puisque c'est là que le Boud­ dha s'est élevé à un mode supérieur de connaissance, (la bodlti); à AmarAvaU, sur la basse Krishnâ (côte sud-orientale).

La ~eulpture du atyle de Sântcbî Des bas-reliefs sont sculptés au début sur les piliers des balustrades des stoûpa , puis à la fin ct à l'apogée du style, au ,~, siècle avant notre ère, sur les portes du grand stoûpa de Sântchî où la ronde-bosse se dégage .

Ces premières manifestations du génie sculptural indien offrent certes quelques maladresses, qui sont rachetées par une verve vigoureu se et un sens trè s juste de l'observation .

Rien de guindé dans cet art religieux à ses débuts.

Certes, le langage use de con­ ventions iconographiques : par exemple, un pieux scrupule interdit de représenter le Bouddha sous son aspect humain.

On se contente de l'évoquer par des symboles : un vase de lotus rappell e la pureté de sa naissance; l'arbre, son illumination, alors qu'il méditait assis sous un figuier sacré , à Bodh-Gayâ; la roue, son premier sermon à Bénarès, .JÙ il a, dit-on, « mis en mouve­ ment la roue de la Loi »; le stotlpa, sa mort, son entrée dans le Nirvâna total.

!\lais l'artiste s'adonne ;::.vant tout à la joie de conter, comme ses contemporains , les auteurs de djâtaka (récits des vies anté­ rieures du Bouddha) (voir littérature).

Il parvient effectivement à capter notre inté­ rêt en nous présentant toute l'Inde d'alors : les foules des villes où se heurtent entre les maisons aux balcons de bois piétons et voitures, les ermitages forestiers, la muette adoration des animaux dans l'exubérance végétale de la jungle.

Il ne s'applique sans doute pas cons­ ciemment à la recherche de la beauté, mais il l'atteint parfois grâce à son observation et à sa compréhension des formes humaines et animales : en dessinant les paons plein d'élégance de Sântchî ou en jetant auda. »

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