Les Débuts du jazz
Publié le 17/01/2022
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Déterminer les origines précises du jazz fait encore aujourd'hui l'objet de polémiques. Tout le monde s'accorde à dire qu'il est né à La Nouvelle-Orléans, dont les musiciens furent ses premiers grands interprètes.
«
africaine.
En l'absence presque totale de témoi
gnages historiques, il est difficile de retracer avec
certitude ces traditions, mais il paraît probable
que l'utilisation de la gamme pentatonique -une
gamme composée de cinq notes et dont la parti cularité est de faire disparaître la différence entre
le mode majeur et le mode mineur - trouve son
origine dans la musique africaine.
Le rapport au
rythme , plus libre et plus fluide , est lui aussi sans
aucun doute issu de cette tradition africaine.
Un ragtime enragé
Il existe des récits à propos de "ménes trels noirs»
datant du x1x· · siècle , mais où rien n'est dit de leur
jeu.
La première forme d'une musique noire éla
borée dont la connaissance est réellement attes
tée est le ragtime, une manière de jouer du piano
avec un rythme saccadé , qui connut une grande
vogue à partir des années 1900.
Le plus grand
compositeur de ragtime fut Scott Joplin (1868 -
1917) dont la musique reste toujours très appréciée.
Scott Joplin n 'est pas né à La Nouvelle-Orléans et
n'y a jamais fait de longs séjours, mais le rythme
contagieux de ses airs exploitait le même terreau
musical qui vit naître le jazz.
Storyville et
l'effervescence créatrice
Il existe des témoignages écrits et des photogra
phies de groupes de jazz dans les années 1890 .
La
Nouvelle-Orléans offrait alors aux Noirs de nom
breuses occasions de jouer et d'inventer de nou
veaux styles de musique: par exemple , la fête du
Mardi gras donnait lieu chaque année à un grand
débordement de créativité populaire ; le quartil'r
réservé de Storyville, ouvert en 1898 emp loyait
des musiciens ; les clubs du port étaient bondé>s
de marins ; les cérémonies qui , comme les fUIH :·
railles , nécessitaient une musique solennelle pour
accompagner la procession vers le cimetière et
un rythme plus appuyé sur le chemin du retour.
La population noire résidant à La ouvelle-Orléans
a elle-même des origines très variées: certains
habitants peuvent retracer leur lignée jusqu 'aux
'
"The Lady sings the Blues " est une phrase qui résonne dans nos mémoires grâce à l'émouvante voix "' de Billie Holiday.
~ Comme Bessie Smith, & elle exprime dans ~ ses ballades toute "' la difficulté des Noirs à vivre dans une société blanche.
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~Au cours des années 1920 , grâce à Bessie Smith , notamment , le jazz révèle son "âme " passionnée.
Les tribulations et les souffrances des Noirs se reflètent dans sa musique.
Avec elle , ses musiciens apprirent la modestie et la réserve.
colons français, et nombre d'entre eux sont issus
du brassage entre Noirs et Blancs.
Tous les débats
relatifs aux origines du jazz s'estompent quand il
s'agit de ceux qui transformèrent ces influences
en un nouveau style de musique.
On sait peu de
choses sur ces hommes, sinon que deux d'entre
eux, le cornettiste Buddy Bolden (1877-1931) et le
trompettiste Freddie Keppard (1890-1933), avaient
le don de tirer un son particulièrement puissant
de leurs instrum ents.
La musique qu'ils invent è
rent utilisait la même formation que les fanfares: un instrument de bass e (so uvent un tuba ), parfois un banjo ou une guitare , e t un instrument à per
cussion; enfin, des instruments mélodiqu es, comme la trompette , le trombone et la clarinette.
Trompettistes , trombonistes et cornettistes
jouaient
dans un style libre , en entremêlant les
lignes mélodiques.
Il revenait en général à la trom pette d'exécuter la mélodie principale , au trom
bone de suivre la ligne de basse et de conduire
aux changements harmoniques; quant à la clari nette , elle se détachait de J'ensemble, flottant au dessus de la mêlée.
i Le jazz, irrésistible , se répand à travers A l'Europe.
Les petits groupes , de Blancs et de Noirs, se multiplient.
Ainsi , le groupe français , le Quintette du Hot Club (à droite) , avec Django Reinhardt et Stéphane Grapelli.
Bien que leur succès commercial ne vaille pas celui des big bands des années 1930, ces petits groupes ont une large audience.
Le résultat sonore était extrêmement sédui
sant et fit rapidement des adeptes.
C'était alors ce
que les gens avaient envie d'entendre , pour se
détendre et pour danser.
Les harmonies étaient
très simples , mais utilisaient les blue notes (les
notes caractéristiques du blues , des quartes aug
mentées) , qui donnaient à cette musique une
E coloration toute nouvelle .
.S! al ? Un simple divertissement .~ "' :3 À partir de 1914, La ou velle-Orléans se distingue
! par un style de jazz parfaitement reconnaissable.
3: Celui-ci peut être joué avec toutes sortes d'instru-
ment et est interprété par des musiciens aussi
bien noirs que blancs.
Le mot « jazz " (parfois jass , un terme à connotations sexuelles) s'impose
pour
désigner ce style nouveau , probablement
en raison de la nature libre et facile de cette
musique , du fait qu 'elle n 'est pas écrite et des
liens de ses musiciens avec Storyville.
Le jazz est
populaire, et n'a pas la prétention d 'être autre
chose qu 'un simple divertissement , si brillants
que puissent
être nombre de ses interprètes..
»
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