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Les débuts du «siècle de Louis XIV» LA FONDATION DE L'ACADEMIE

Publié le 14/09/2014

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louis xiv

Dans les années qui suivent, Le Brun dispose de tous les pouvoirs pour mener à sa guise les grands projets de décorations royales. Travaillant avec une équipe de peintres, de sculpteurs, d'ornemanistes, Le Brun est l'ordonnateur d'un projet esthétique global : sa tâche consiste à élaborer les cartons — ou dessins — à partir desquels travaillent les autres artistes, sous sa direction. Il lui faut aussi se préoccuper du mobilier, des tapisse­ries, des statues, du moindre lambris — de tout, en bref, ce qui doit constituer le théâtre du faste royal. Aussi a-t-on pu dire de Le Brun à cette époque qu'il agissait non seulement en artiste, mais en véritable ministre, en «Président-directeur général« des arts.

louis xiv

« Le Triomphe d'Alexandr e, tapisserie des Gobelins d'apr ès un carton de Le Brnn (Paris, musée du Louvre).

le Brun dirigea la créa tion artistique de 1661 à 1685 environ.

Contestation dans l'Académie : la querelle de la couleur Inspecteur de tout ce qui se réalise d 'impor­ tant en matière d'art en France , le peintre, qui trouve le temps de participer lui-même à la réalisatio n des grands ensembles de Versailles (ainsi travaille-t-il à la Grande Galerie, peinte ent re 1678 et 1684 ) et d' autres lieux (notam­ ment Je château de Sceaux), exerce par ailleurs sur les artistes un ascendant moral considé rable, par le biais de 11 Académie .

Toutefois , il serait faux de penser que le «cha ncelier à vie • fait régner sur l'institution une disc ipline de fer qui bride la liberté d'ini­ tiative et donc le talent des artistes.

Très vite , au sein même de l'Acad ém ie, une contesta­ tion s'instaure : en 1671 éclate la querelle sur l e • mérite de la couleur • .

Cette année- là , Philippe de Champaigne, peintre et portraitiste de talent, prononce une confé rence publique au sein de l'Académ ie : opposant Poussin à Titien , il affirme la supé­ riorité du pr emier, dont l' art est fondé sur le dessin , sur le second , au sty le trop dépendan t de la couleur.

Une telle distinction nous paraît bien vaine? Elle recouvre au XVII ' siècle une opposition profonde, entre les partisans d 'un La hiérarchie des genres Si le peintr e acqu iert, aprè s 1648 et en large partie grâce à l'Aca démie , un statut et donc un pre stige nouveau x, tous les genre s de peintures ne so nt cependant pas re gard és comme égale­ men t honorable s.

Un e hiérarchi e des genres s'instaure .

La na ture morte .

La peinture d 'objet s, celle de végétaux ou d'animau x mort s - ce que nous appelons nature morte et que l'é poque nomme plus joli­ ment «Vie immobi le » -, est la forme artistique la mo i n s prisée : c'est un «tra ­ vail méca nique •>, «Ce qu ' il y a de plus bas et de plus commun" , selon Fél ibien .

Les paysagist es.

Peindre un pay ­ sage résulte d 'une conception plus large.

Le pay sage contien t d 'ailleur s les élé ment s que le peint re de nature s art dans lequel p riment des qualités sensuelles capab les d'engendrer l'émotio n (à l'insta r des peintures vénitiennes ou flamande s) et ceux qui en tiennent pour des œuvres s'adressant avant tout à l'intelligence et à la raison (comme les tableaux de Poussin).

Jusqu'à la fin du siècle, la question divise les artistes.

Le camp des •coloristes • est mené par un homme remarquable, l' historien Roger de Piles.

En 1666 , le duc de Richelieu ava it joué à la paume et perdu contre le roi une admirable collec tio n d'œ uvr es classiques; il recouru t à Piles pour se constituer une nouvelle collec- mortes iso le, les végétaux , des a nima ux, désormais vivants, parfo is de petits per ­ so nnages.

La complexité des composi­ t ions f ait leu r rela tive noblesse.

La peinture d'histoire .

Mais la pein­ ture par excellence est la peint ure d 'his­ toire , c' est- à -dire celle qui illust re des s ujets empruntés à la vie des souverains, à la religion ou à la mytho logie.

Cette pein ture -là peu t se d onner pou r fin l'é lé ­ vation morale du spectateur, elle réun it tou te s les composa n tes des autres genres, mais elle rep résente en o utre des hommes et des femmes .

«Et comme la fig ure de l' homme est le plu s parfai t ouvrage de Dieu sur la Terre , il est certain a u ssi que celui qui (peint) des figures hum aine s, est beau coup plu s excellen t que tou s les autres" , écrit Félibien.

tian, faite exclusivement d'œuvres du maître flamand Rubens.

C'est ainsi que Piles en vint à s'intéresser aux peintures , grasses de touches et riches de couleurs , d'un artiste au style e ntièreme nt opposé à cel ui •des (arraches et de Monsieur Poussin• que rev en­ diquait Félibien en 1648.

Or, en 1699, Roger de Piles est admis à siége r comme conseiller honoraire au sein de l'Académie.

L'institution, qui, par son évolut io n future , allait donner prise au reproche d'im mobilisme - d'•aca dé­ misme• -, ne pouvait, à cette date, mieux marquer sa capac ité à évoluer.. »

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