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Les Ptolémées face aux animaux sacrés

Publié le 03/10/2013

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Cette magnifique stèle, haute de soixante-douze centimètres, aujourd'hui au musée du Caire, provient de la « maison

 

d'Atoum « à Ermant, où, depuis Nectanébo ll, était inhumé le taureau sacré Boukhis, considéré à la fois comme la manifestation de Montou et comme le ba vivant de Rê. Réalisée en 181 avant J.-C. à l'occasion de la mort de l'animal, cette stèle représente Ptolémée V Épiphane (205-180 avant J.-C.) offrant le signe du champ verdoyant, symbole d'éternité, à Boukhis et manifestant l'hommage du roi et de son épouse au taureau divin, mort en l'an XXV de leur règne.

« gides ou Ptolémées -au pou­ voir, n'a pas limité ce phéno­ mène, bien au contraire.

La politique de rénovation religieuse des premiers Lagides A lors que la brève deuxiè­ me domination perse (343-332 avant J.-C.) s'était ca­ ractérisée par une répression violente de la part des enva­ hisseurs, qui mataient ce qu'ils considéraient comme une révolte de leur ancienne satrapie, l'installation des Ma­ cédoniens sur le trône d'Égyp­ te pouvait faire figure de véri­ table libération.

Mais, si la re­ prise du pouvoir par les Perses avait effectivement comporté sa part d'exactions, de des­ tructions, en particulier de temples, et de violences gra­ tuites, il est difficile d'en éva­ luer l'ampleur exacte, dans la mesure où la plupart de nos sources à ce sujet proviennent de Grecs, qui avaient tout inté­ rêt à ternir la mémoire des Perses, qu'ils avaient battus et finalement remplacés sur les rives du Nil.

Ainsi, tout com­ me Cambyse, premier conquérant perse de l'Égypte, Artaxerxès Ill s'est-il vu taxer par la tradition d'outrages impardonnables, comme celui du meurtre des taureaux Apis et Mnévis ou encore du bouc sacré de Mendès.

Dans cette perspective, les La­ gides, suivant la politique d'Alexandre le Grand, se sont posés en libérateurs du pays et en restaurateurs des tradi­ tions égyptiennes mises à mal par la deuxième domination perse.

Par souci de propagan­ de et pour faire accepter un pouvoir qui, après tout, n'était pas plus légitime que le précédent, les Lagides ont ainsi clamé haut et fort leurs actions en faveur de la restau­ ration religieuse et en par­ ticulier envers les animaux sa­ crés si vénérés.

On peut citer par exemple Ptolémée Il, qui, suivant la stè­ le dite de Mendès, aurait non seule- ment donné l'ordre de« répa­ rer les dégâts que les barbares maudits avaient causés » dans la maison du Bélier de Men­ dès, mais se serait déplacé en personne pour s'assurer de la bonne marche des travaux de­ mandés.

Les Lagides, successeurs des pharaons P lus encore, les Lagides ont tout fait pour se couler dans le moule pharaonique afin de rendre leur pouvoir incontestable auprès des Égyptiens, et plus particuliè­ rement des personnes in­ fluentes, comme les prêtres.

En endossant les pouvoirs des pharaons, ils en ont aussi héri­ té les obligations, et d'abord celle d'assurer le culte -indis­ pensable selon les concep­ tions égyptiennes à la bonne marche de leur pays - des di­ vinités représentées sur terre par des sta­ tues mais aussi, pour certaines, par de vérita- bles manifestations vi- sibles, par l'intermédiai­ re d'animaux vivants, comme les taureaux Apis, Mnévis ou Bou- khis, le bélier de Men-. »

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