LIPPI: Vierge à l'enfant

« Anal ys e • Le tableau figure un riche trône en marbre sc u lpté, posé sur une estrade circulaire , à l'inté­ rieur d'une galerie Renaissance ouverte sur un paysage.

Le siège est occupé par la Vierge, repré­ sentée sous les traits d'une jeune femme à la beauté suave et au regard très tendre, maternel.

Elle tient contre son sein l'Enfant Jésus qui, d'un mouvement vif et enfantin, se tourne brusque­ ment sur lui -même pour se dégager de l'é treinte maternelle et saisir la fine croix de roseaux que tient le petit saint Jean, le précurseur du Christ ; le geste de l'Enfant renvoie, bie11 évidemment, à la future Passion du Sauveur.

A gauche de la Vierge se tient saint Martin l'évêque : up.e niche abrite, derrière lui, sa mitre et son livre.

A droite, le peintre a figuré sainte Catherine avec l'instru­ ment de son supplice : un fragment de roue den­ tée, posé sur le sol.

Ces deux saints introduisent auprès de la Vierge deux dévôts en prière : Tani de Nerli et sa femme Nanni di Neri Capponi, les commanditaires du retable.

Filippino Lippi expr ime ici, de manière très nette, sa dette envers l'Antiquité classique , qui lui a inspiré les reliefs du trône et des pilastres.

L'œuvre dénote éga lement l'influence flamande, du moins dans le rendu des intérieurs et des détails.

La descript ion du paysage est par ailleurs tout à fait excep tionnelle : le pano r ama ouvre, à gauche, sur les collines toscanes et à droite, sur l e Borgo San Frediano, une rue de Florence .

Le grand palais figuré en raccourci n'est autre que la demeure des Nerli : dépeint devant la porte Ta ni, près d'un cheval harnaché, le command itaire salue sa famille, comme s'il s'apprêtai t à partir en voyage ou, au contraire, à retrouver les siens.

L'œu vre C Ce grand retable fut commandé par Tani de Nerli pour omer sa propre chapelle familiale , sise dans l'église florentine du Saint-Esprit.

Exécuté vers 1493-1494, le tableau se trouve toujours dans son lieu d'origine ; son magnifique cadran ancien, en bois sculpté et doré, est peut-être l'œuvre de sculpteurs qui ont travaillé à partir d'un croquis du peintre.

Lippi avait fourni en outre au commandi­ taire un dessin représentant saint Martin et les armoiries des Nerli, pour servir de modèle au vitrail de la chapelle.

Les commanditaire s et l'iconographie de la Pala Nerli + Tani de Nerli fut chargé de plusieurs travaux fête de Saint-Martin : ces deux événemen .ts pour·· j 'iiJ.!pQrt~t ~ pour le com pte de sa vill e dans les raient avoir motivé la présence des saints d errière vingt dernières années du xve sièc le.

Certains les commanditaires.

savants ont ctu reconnaître dans le personnage à Il existe d'a utres explications plus proba b les: et droite le commanditaire toscan, au moment où il plus sim ples à la présence de Catherine et Martin : .

quittait sa cité , le 5 novembre 1494 , pour se ren- elles sont d'ordre privé.

L'un des enfants -des dr e en France à la cour de Charles Vlll.

La corn - commanditaires s'appelait Catherine ; ~t Tani ~ - man de fut signée le jour de la fête de Sainte- Nerli appartenait à une confrérie dédiée à saint Catherine et l'ambassadeur rentra le jour de la Martin.

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