L'oeuvre de Debussy
Publié le 22/02/2012
                             
                        
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Précédant Pelléas et parfois l'annonçant, avaient paru en moins de dix ans, avant 1902, les Ariettes oubliées d'oùdate sa collaboration musicale avec la muse verlainienne, les Cinq Poèmes de Baudelaire, le premier recueil des Fêtesgalantes, le Quatuor à cordes, les Proses lyriques, les Chansons de Bilitis, le Prélude, la Sarabande et la Toccatapour le Piano et les Trois Nocturnes pour orchestre (Nuages, Fêtes, Sirènes).
                                                            
                                                                                
                                                                    Debussy avait ainsi indiqué le sens destrois morceaux : "Le titre Nocturnes veut prendre ici un sans plus général et surtout décoratif.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il ne s'agit donc pasde la forme habituelle du Nocturne, mais de tout ce que ce mot contient d'impressions et de lumières spéciales.Nuages, c'est l'aspect immuable du ciel avec la marche lente et mélancolique des nuages, finissant dans une agoniegrise, doucement teintée de blanc.
                                                            
                                                                                
                                                                    Fêtes, c'est le mouvement, le rythme dansant de l'atmosphère avec des éclatsde lumière brusque, c'est aussi l'épisode d'un cortège (vision éblouissante et chimérique) passant à travers la fête,se confondant  en elle ; mais  le fond  reste, s'obstine  et c'est  toujours  la fête et son  mélange  de musique,  depoussière lumineuse participant à un rythme total.
                                                            
                                                                                
                                                                    Sirènes, c'est la mer et son rythme innombrable, puis, parmi lesvagues argentées de lune, s'entend, rit et passe le chant mystérieux des Sirènes."
C'est pendant la flânerie d'un soir d'été que Debussy s'arrêta à la devanture de la librairie Flammarion, et arrêta sonregard sur le Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, qui venait de paraître.
                                                            
                                                                                
                                                                    Poussé par un élan profond, le musicienpénètre dans la librairie et achète le livre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Rentré chez lui, il le lit avec avidité, et à mesure qu'il avance dans salecture, il se  sent  charmé,  puis conquis,  et finalement,  il se  rend  compte,  avec la puissance  soudaine d'unerévélation, que c'est le texte qu'il lui faut pour composer l'opéra dont il rêve.
                                                            
                                                                                
                                                                    Aucun doute, c'est bien là la poésieintense et communicative  qui se mêlera  le mieux  à sa  musique,  ce sont  ces paroles  sibyllines,  cette simplicitéprofonde, ce divin mystère ambiant que sa musique animera, et dont elle prolongera le pouvoir d'expression.
Les poètes sont les détecteurs de l'insaisissable ; ils aperçoivent autour de nous des choses qui demeurent invisiblesà nos yeux.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ils ajoutent aux couleurs du prisme des nuances dont nos sens sont privés.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le théâtre de Maeterlinckbaigne entièrement dans la poésie du mystère universel, atmosphère glauque et lumineuse où tout paraît étrange,féerique  et solennel.
                                                            
                                                                                
                                                                     Sur le drame  flotte un voile ténu  de brume et  de rêve, au  travers duquel chaque  parole,chaque geste prend l'importance d'une action fatale.
                                                            
                                                                                
                                                                    Et la musique de Debussy propage à l'infini cette essence depoésie, la répandant comme un parfum  qui gagne jusqu'à l'âme.
                                                            
                                                                                
                                                                    Comme lorsqu'il était enfant,  Claude le musiciendisposait délicatement les ailes diaprées des papillons tout au long des murs de sa chambre, ainsi, devenu grand, ildisposa des harmonies rares, des tonalités exquises, en fit une moire sonore qu'il glissa sous la ligne des phrasesavec une étonnante  divination poétique.
                                                            
                                                                        
                                                                    On  ne connaît  pas d'opéra  où la musique  se fasse à  ce point poésie,s'infiltre dans les mots, les amplifie, les illumine, arrache du cOeur du poète tout ce qu'il rêva de mettre dans sonOeuvre et que la parole ne sut tout à fait exprimer.
Les jeunes générations sont parfois comme une foule qui attend une annonciation.
                                                            
                                                                                
                                                                    Heureux alors celui qui vient avecune formule artistique exprimant l'esprit de l'époque, heureux le génie qui trouvera la parole dégageant l'âme et lesdésirs de la jeune humanité montante.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans ses paroles, dans sa musique, dans ses dessins, il donnera l'essor à unemultitude de jeunes cOeurs, libérés par la formule magique, impatients de battre et de brûler d'enthousiasme.
Jusqu'à  la révélation  de Pelléas,  la jeunesse  musicale n'avait longtemps  vécu "qu'en  chuchotant  autour d'unechambre fermée"  comme dit le vieil  Arkel à Mélisande.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est  Claude Debussy qui lui ouvrit grandes les portes  del'avenir, en lui montrant  le chemin  pour retrouver  la tradition  française.
                                                            
                                                                                
                                                                     Et cette  jeunesse  lutta, dans un élanpresque unanime, pour la pérennité du chef-d'Oeuvre unique, duquel on ne peut rapprocher, dans toute la musique,malgré  leurs différences  évidentes de genre  et de  langage,  que le Boris  Godounov  de Moussorgsky,  en tantqu'exploration et interprétation des âmes humaines.
Après  Pelléas, apparaissent,  en 1903, les  Estampes  et l'Isle joyeuse,  pour piano, le  deuxième  recueil des  FêtesGalantes et les  Trois Chansons de France.
                                                            
                                                                                
                                                                    Puis,  en 1905, voici la Mer, nouvelle révélation qui va surprendre lesdebussystes eux-mêmes par sa puissance.
Debussy aimait avec ferveur  la mer,  qu'il a souvent  évoquée  dans ses Oeuvres.
                                                            
                                                                                
                                                                     Chaque année, il passait  sesvacances auprès "du bruit innombrable de la mer disait-il qui conseille impérieusement de ne pas perdre son temps".Alors qu'il composait sa symphonie magnifique, il écrivait à Messager : "Vous ne savez peut-être pas que j'avais étépromis à la  belle carrière de marin, et  que seuls les hasards de l'existence  m'ont fait bifurquer...
                                                            
                                                                                
                                                                    Néanmoins, j'aigardé pour la mer une sincère passion." Nul artiste n'avait encore réussi à capter la vie marine, sa magie multiple,cette vie d'ondes et de mouvements irréguliers, profonds, ininterrompus, comme la vie même de nos pensées et denotre âme.
De 1906 à  1911, Debussy écrit,  pour le piano, les  deux séries de  ses Images, les  douze Préludes et  Children'sCorner, spécialement composé pour sa petite fille qu'il adore.
                                                            
                                                                                
                                                                    Pour les voix : les Trois Chansons de Charles d'Orléans,pour chOeur  a cappella,  le Promenoir  des deux  amants  et les  Trois  Ballades  de Villon.
                                                            
                                                                                
                                                                     Pour l'orchestre,  il serenouvelle encore avec le vaste triptyque des Images, dont les deux volets : Gigues et Rondes de Printemps sontséparés par Iberia, celle-ci comprenant elle-même trois parties.
C'est au début du mois de février 1911 que Debussy accepta d'écrire la partition du Martyre de Saint Sébastien,pour collaborer à l'Oeuvre de D'Annunzio, qui devait être représentée au mois de mai de la même année au Théâtredu  Châtelet.
                                                            
                                                                                
                                                                     C'était un laps  de temps  trop court  pour que Debussy  se sentît  à l'aise  dans son travail..
                                                                                                                    »
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