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L'opéra italien

Publié le 10/11/2018

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LA QUERELLE DES BOUFFONS 1752 : une petite troupe italienne s'installe à Paris pour y donner une série d'opéras-bouffes. Au programme d'ouverture, le 1er août La Servante maîtresse, de Pergolèse (1710-1736). L'œuvre avait été créée en France en 1746, mais sans grand retentissement Six ans plus tard, elle divise Paris, la cour et, bientôt, l'Europe entière.

Le public français découvre en effet une musique légère et entraînante, aux antipodes de la tragédie lyrique empesée à laquelle l'avaient habitué Lully (1632-1687) et Rameau (1683-1764). La controverse s'installe. Louis XV défend l'opéra français; la reine goûte à l'exubérance italienne. Dans le camp du roi se rangent Mme de Pompadour, Rameau, Fréron et d'Alembert, tandis que la reine rallie Grimm, Rousseau, Diderot et les Encyclopédistes.

En 1754, Louis XV tranche en mettant fin par édit royal aux représentations des Bouffons. La querelle est enterrée. Certains ont vu dans cette lutte entre harmonie et mélodie, raison cartésienne et sensibilité romantique, les prémices de la Révolution. Ce qui est certain, c'est qu'elle a insufflé un peu de la verve populaire de l’opéra buffa dans l'art lyrique français, ouvrant ainsi la voie à l'opéra-comique et à l'opérette.

À LA PLACE D'HONNEUR

 

Dans l'histoire de l'art lyrique, l'Italie occupe une place à part : celle d'honneur. Elle a en effet légué à l'opéra sa langue favorite, son vocabulaire, son génie national et sa sensibilité. Mieux, elle lui a donné la vie. Tout au long du xviie siècle, du xvur et d'une bonne partie du XIXe, c'est l'Italie qui règne en maître sur l’opéra.

UNE NAISSANCE FLORENTINE

Florence, 1570 : le comte Bardi (15341612) tient salon : sa Camerata fiorentina est un cercle d'humanistes et d'artistes qui cherchent à s'éloigner de la polyphonie et du contrepoint pour faire primer le texte sur la musique. Ces fins esprits de la Renaissance, imprégnés de culture antique, pensent renouer ainsi avec la tragédie grecque. Parmi ces pionniers, un certain lacopo Péri (1561-1633) : il compose en 1598 ce qui a dû être le premier opéra de l'histoire, Dafne (mais dont la partition n'est malheureusement pas parvenue jusqu'à nous). Son Euridice (sur un livret de Rinuccini) est créée à Florence en 1600, à l'occasion des noces d'Henri IV et de Marie de Médicis, dans le cadre somptueux du palais Pitti, avec Péri dans le rôle d'Orphée. Cavalieri (1550-1602) et Caccini (1545-1618) réalisent des expériences similaires. Le recitar cantando, ou art de «réciter en chantant» sur fond de musique monodique, est né.

LES GRANDES SALLES QUI ONT FAIT L'OPÉRA ITALIEN

 

La Scala

Construit en 1778 par Giuseppe Piermarini, le teatro alla Scala est inauguré par i'Europa riconosciuta de Salieri. Sa scène a vu créer quelques-uns des plus grands opéras de l'histoire : Norma, Otello, Falstaff, Madame Butterfly, Turandot etc. Les plus grands chefs s'y sont succédé : Arturo Toscanini, Vittorio de Sabata, Antonio Ghiringhelli, Claudio Abbado ou Riccardo Muti. Détruite par les bombardements alliés en 1943, la Scala a été reconstruite à l'identique et réouverte trois ans plus tard. Elle compte 3 600 places, plus les 600 de la «petite» Scala.

« LES GRANDES SALLES QUI ONT FAIT L'OPÉRA ITALIEN Constru~ en 1778 par Giuseppe Piermarini, le teatro allo Scola est inauguré par I'Europo riconosduto de Salieri.

Sa scène a vu créer quelques­ uns des plus grands opéras de 11listoire : Normo , Otello, Falstaff, Madame Butterfly, Turondot etc.

Les plus grands chefs s'y sont succédé : Arturo Toscanini, Vrttorio de Sabata, Antonio Ghiringhelli, Claudio Abbado ou Riccardo Muti.

Détru~e par les bombardements alliés en 1943, la Scala a été reconstru~e à l'Identique et réouverte trois ans plus tard.

Elle compte 3 600 places, plus les 600 de la "petite" Scala.

la Feni'e Presque entièrement détruit en 1996, le théâtre de la Fenice (1 076 places) renaît de ses cendres en 2003.

et Rigoletto.

Le film de Visconti, Senso, commence avec une représentation du Trouvère où les nationalistes hostiles aux Autrichiens scandent leur slogan "VERDI!» (Vittorio Emonuele Re di ltolio) .

le Met Le Metropo/iton Theater de New York est le principal opéra nord-américain .

Inauguré en 1883, il se spécialise d'abord dans l'opéra allemand avant d'accueillir Toscanini au début du XX' siècle.

La Fille du For-West de Puccini y est créée avec Caruso (1910).

Le Met devient alors une grande scène ...

italienne, qui attire les grands noms de l'art lyrique de l'époque (Tebaldi, Callas, Del Monaco, Corelli).

Entièrement reconstruit et moderni sé en 1966, le Met contient aujourd'hui 3 BOO places.

LUCIA Dl LAMMERMOOR (DONIZETTl) Dramma trogico en trois actes sur un livret de Cammarano , créé triomphalement en 1835 à Naples .

En Écosse, à la fin du XVI~ s iècle, Lucia (sopra no) aime en secre t Edgardo (ténor), ennemi juré de son frère Enrico (bal)'ton).

Poussée à un mariage qu'elle refuse, elle sombre dans la folie.

La célèbre scène de la folie du troisième acte est un morceau de bravoure auquel Maria Callas a su rendre grâce.

NORMA (BELUNI) Tragedio lirico en deux actes sur un livret de Romani d'après Soumet.

Créé à la Scala de Milan en 1831 (accue il mitigé ).

Dans la Gaule occupée, la prêtresse Norma (soprano) aime le proconsul romain Pollione (ténor) , qui lui a donné deux enfants mais s'est épris de son amie Adalgisa (sop rano ).

La cavatine du premier acte (Casto diva) est l'un des airs d'opéra les plus célèbres, magnifiquement interprété par Maria Callas (enregistrement de 1954 ).

RICOLETTO (VERDI) Opéra en trois actes sur un livret de Piave d 'après Victor Hugo (Le roi s'amuse).

Créé triomphalement à la Fenice de Veni se en 1851.

Rigoletto (bal)'ton héroïque ), vieux bouffon du f--------------r--------------1 duc de Mantoue, séquestre sa fille Gilda campagnes .

Son précurseur est Giovanni Verga (184(}-1922), dont Covallerio rusticano est transposé quatre fois à l'opéra, notamment par Mascagni .

En populaires mélodramatiques , virtuoses que bel canto, moins subtiles que le chant romantique.

C'est ce qui lui vaudra d'être déconsidéré au point de prendre un sens péjoratif .

Giacomo Puccini (1858-1924) est un cas limite du vérisme, dont il repousse les limites .

Dans La (1896) et Tosco (1900), la passion est brute, les petites gens broyées le poids de leur condition ou de l'histoire.

Mais Puccini a entendu Wagner : l'orchestre est sublimé , le leitmotiv apparaît, les chromatismes attisent la tension dramatique .

Dan s le même temps , la séparation entre airs et récitatifs s'estompe pour laisser la place à un chant continu et quasi porlondo.

Avec Madame Butterfly (1904} , Puccini innove encore en introduisant des éléments de musique japonaise (Debussy n'est pas loin).

L:opéra italien n'est pas mort après Puccini.

Mais Ferrucdo Busoni (1866- 1924), qui compose un Doktor Faust (inachevé à sa mort) tourmenté et hors XX' siècle sera surtout celui des grandes redécouvertes : le bel canto est réhabilité avec les voix immenses de Maria Callas et de Joan Sutherland, et une génération de chels «baroqueux » enthousiastes tire de l'oubli les premières œuvres du répertoire qu'ils dirigent sur instruments d'époque.

LES 10 OPÉRAS INCONTOURNABLES LE COURONNEMENT DE POPPlE (MONTEVERDI) Drommo musicale en un prolo gue et trois actes sur un livret de Busenello , d 'après Tacite .

Créé en 1642 à Venise.

Néron (castrat soprano) aime Poppée (soprano) et décide de répudier Octavie (soprano ), contre les conseils de Sénèque (basse).

Pour que Poppée soit enfin couronnée, il faudra acculer le philosophe au suicide , et le mari trompé Othon (castrat soprano) à l'exil.

LA SERVANTE MAITRESSE (PER,OWE) Opéra -bouffe (intermezzo) en deux actes sur un livret de Gennaro .

Créé en 1733 à Naples .

Uberto (basse), vieux garçon, est victime de la tyrannie de sa servante Serpina (soprano).

Il décide de se marier .

Serpina invente alors un stratagème pour se faire épouser par son maitre .

fWJ'Tlm•emaJ en sur de d 'après Beaumarchai s.

Créé (et très mal i en 1816 .

La belle (soprano) promise à --"---' Lin vieux barbon , Bartolo (basse-bouffe) .

Grâce à l'entremise du rusé barbier Figaro (bal)'ton), elle pourra épouser le comte Almaviva (ténor léger ).

La premi ère version enregistrée par Claudio Abbado fait autorité .

( soprano lyrique ) , qui aime en secret le duc (bal)'ton ).

Quand Gilda est enlevée , Rigoletto veut tuer le duc, mais c'est sa fille qui mourra.

Le grand air du troisième acte (La donna è mobile) est devenu un «tube » de l'art lyrique.

Le trio Callas-Di Stefano·Gobbi fait des merveilles sous la baguette de Serafin (1955 ).

LA TRAVIATA ERDI Opéra en trois actes sur un livret de Piave d'après Dumas fils (La Dame aux camélias).

Créé à la Fenice en 1853 (rejeté par le public).

Paris, 1850 : Violetta (soprano ), courtisane atteinte de la tuberculose , aime Alfredo (ténor), fils de bonne famille .

Le scandale éclate : elle devra se sacrifier pour qu'il sauve la f ace .

Maria Callas tr ouve lâ l'un de ses plus beaux rôles.

Les enregistrements en public à Milan (1955) et Lisbonne (1958) sont entrés dans la légende .

ToscA (PucciNI) Mélodrame en trois actes d'après Victorien Sardou.

Créé en 1900 .

Rome, juin 1800 : Mario Cavaradossi (ténor ), peintre bonapartiste, est l'amant de la pieuse et possessi ve Tosca (soprano ).

Entre eux, l'ignoble Scarpia (bal)'ton dramatique), chef de la police politique , sadique et fourbe .

Opéra immortalisé par le trio Callas-Di Stefano-Gobbi.

Opéra en quatre tableaux sur un livret de Giacosa et lllica d'après Murger (Scè nes de la vie de bohème).

Créé (san s grand succès) à Turin en 1896.

Paris, Noël1830 : Rodolfo (ténor lyrique ) mène la vie de bohème dans une chambre de bonne glaciale.

Il s'éprend de sa voisine Mimi (grand air du premier tableau :Si, mi chiomono Mim1) .

Mais celle-ci se meurt.

Si l'enregistrement dirigé par Toscanin i est historique, puisque c'est lui qui créa l'opéra (à vingt-neuf ans) , Pavarott i et Freni sont flamboyants sous la baguette de Karajan.

en 1904 .

Japon, début du XX' siècle : Cio Cio San (soprano) aime Pinkerton , officier américain (ténor), qui ne voit en elle qu'une geisha de passage.

li l'abandonne à son désespoir .

L:enregistrement dirigé par Serafin en 1958 , avec Renata Tebaldi et Carlo Bergonzi , est une version de référence .

LES VOIX DE LA GLOIRE De son vrai nom Carlo Broschi (1705- 1782) , il a été considéré par certains comme le plus grand chanteur de tous les Né à Naples dans une famille de la petite noblesse , castré vers l'âge de sept ans, il devient l'élève du gran d Nicola Porpora.

Il débute sur scène à quinze ans.

Naples, Rome, Bologne, puis Venise, toutes les grandes villes d'Italie et bientôt les cours d'Europe sont sous le charme de sa voix exceptionnelle (on d~ qu'il possédait trois octaves et demie et pouvait tenir une note plus de une minute) et de sa beauté .

en 1922 à (Italie ), cette débute sur 1943 dans de 1946 , elle •narticirlP au gala de de la de Milan .

_ .__....._..Bientôt évincée par la Callas , dont on fera sa grande rivale , elle conquiert la scène du Met à New York.

Pianiste de formation , elle se distingue par une grande rigueur musicale et un timbre exceptionnel.

MARIA CALLAS Née à New York en 1923, Maria Kalogheropoûlos débute à quinze ans Covallerio et et dans un répertoire extrêmement :......

.....

-• varié ..

En 1955 , La Trovioto donnée à la Scala (direction Giulini , mise en scène Visconti) reste un moment mythiqu e de l'histo ire de l'opéra.

Cantatrice hors du commun, inoubliable dans les rôles-titres de Normo, Tosca ou Lucia , elle a remis le bel canto à l'honneur, compensant une technique parfois imparfaite par une expressivité théâtrale inouïe.

Diva par excellence, f emme d e passion , la Callas brûle sa vie et perd sa voix en 1965 pour ne jamais la retrouve r.

La "solitaire de l'avenue Georges-Mandel » s'éteint à Paris en 1977.

Née à Sydney en 1926, l'autre grande figure de proue du b el canto contribue (avec son mari , le chef Richard Bonynge) à sortir ce genre du mépris dans lequel on le tenait depuis le début du siècle.

Virtuose excellant dans Bellini, Rossini et Donizetti , elle brille aussi par sa longévité, puisqu'elle monte sur scène jusqu'en 1990 .

t '· Né à Naple s en 1873 , il commence le chant à l'église et dans les tavernes.

Ce ténor d 'exception , ovationné à r la Scala de Milan et à Paris avant de devenir l'une des "stars" du Met, reste comme l'inve nteur d 'une nouvelle technique 1-------------i de chant profondément lié à l'écriture PETIT LEXIQUE Chromatisme : procédé mélodique de progression par demi-tons.

Madrigal : pièce vocale polyphonique d'inspiration profane.

Monodie : fait de chanter à une seule voix.

Polyphonie : fait de chanter en superposant et décalant les voix (contrepoint).

Rédtatif : forme de chant proche de la déclamation, avec accompagnement musical réduit.

vériste .

TITO GOBBI Né en 1913 près de Venise, il triomphe sur les scènes de Rome et de Vienne.

Ses talents de comédien et son extraordinaire présence sur scène suffisent à faire oublier que sa voix de bal)'ton n'est ni la plus limpide ni la plus puissante .

Quarante ans durant il accumule les rôles , inoubliable en Figaro , Don Carlos ou Scarpia.

Il s'éteint à Rome en 1984.. »

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