MANTEGNA Andréa : MARS ET VÉNUS

« MANTEGNA Andréa MARS ET VÉNUS 1497 Peintre italien Analyse ♦' Ilexiste différentes interprétationsde cette œuvre de Mantegna.

Le thème avancé en général depuis le XVIIIe siècle est celui du Parnasse (le tableau est d'ailleurs également connu sous ce nom), la montagne consacrée à Apollon et aux Muses.

En réalité, les personnages représentés sont « Mars et Vénus trompant Vulcain, Orphée qui joue de la lyre, neuf nymphes qui dansent et Mercure accompagné de son cheval Pégase ».

Le théâtrede cette rencontre est un jardin.

Vénus, déesse de l'Amour et de la Beauté, est nue au sommet d'un rocher en compagnie de Mars, le dieu de la Guerre. À leurs pieds, Cupidon, dieu de l'Amour, semble se moquer de Vulcain, le mari trompé par Vénus.

Tout à droite, Mercure, quifavorisa la liaison des amants, s'appuie contre Pégase. En arrière plan, Vulcain,dieu du feu et du travail des métaux, est représentédevant l'entrée de sa forge ; il semble faire un geste en directiondes amants, mais il s'adresseplus pro bablement à Cupidon qui le nargue. Mantegna, peintre à la cour des Gonzague, à Mantoue, évoque ce thème classique avec une sensibilité romantique qui donne une douceur MUSEE DU LOUVRE PARIS XVe siècle | Tempera sur toile 159 x 192 cm insolite à ses personnages habituellementmonu mentaux. Cet adoucissement de son art semble influencé par la peinture de son beau-frère, Giovanni Bellini, peintre très apprécié à la cour de Mantoue. L'œuvre O Le tableau fut commandé àMantegna, en 1497, par Isabelle d'Esté, duchesse de Mantoue, pour décorer lestudiolo qu'elle s'était fait construire dans le Palais ducal. Ce tableau est le premier d'une série de sept tableaux qui comprenait outre Minerve chassant les Vices du jardin de la Vertu du même Mantegna (également au Louvre), des œuvres du Pérugin et de Lorenzo Costa. Vincenzo Gonzaga, dernier héritier de cette illus tre famille, fut contraint de vendre sa prestigieuse collection en 1627. Une partie de ces œuvres, dont notre tableau, fut acquise par le cardinal de Riche lieu. Entré au Louvre, en 1801,Mars et Vénus yest demeuré depuis cette date. Le studiolo ^T Depuis l'Antiquité, le terme «studio »dési gne un lieu où les intellectuelsaimaientse retirer pour lire et réfléchir.Cette habitude redevint très à la mode chez les humanistes du Quattrocento qui imitaient les anciens.Lesexemples les plus significatifs sont ceuxde Federico da Montefeltro au Palazzo Ducale d'Urbino et celui de France - sco Iau Palazzo Vecchio de Florence. Le stu diolo d'Isabelled'Estéà Mantoue fut un des plus riches et des plus intéressants de la Renaissance. Princes ethumanistes se retrouvaient en ces lieux Du même peintre : PICTO 88 et 89 © Nardini Editore.

1993.

VPCLarousse-Laffontpour l'édition française 1993 privés pour méditer sur l'Antiquité, entourés d'objets et de textes liés à ce glorieuxpassé, ainsi que des plus belles pièces de leurs collections personnelles. Habituellement, ceschambres étaientdécorées de tableaux dont l'iconographie était choisie avec soin par le commanditaire.

Ces œuvres en effet devaient avoir un contenu moral. Les studiolos de la Renaissance peuvent être considérés comme les ancêtres de nos musées et galerie modernes. Photo R.M.N.. »