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MASACCIO

Publié le 25/06/2012

Extrait du document

Ce processus de reconstruction, si instinctif chez Masaccio, se poursuivra dans ses oeuvres suivantes. La Vierge de la National Gallery de Londres, la tragique Crucifixion, le Martyre des saints Pierre et Jean, l'Adoration des Mages du polyptyque exécuté à Pise en 1426- 1427 alors que son ami Donatello travaillait lui-même dans cette ville, indiquent le nouveau style de Masaccio inspiré tout justement par Donatello, et qui empruntait quelques solutions aux audacieux basreliefs de Nicola Pisano, par exemple le groupe de chevaux et de palefreniers de l'Adoration des Mages qui semble reproduire les chevaux à la pâture sculptés dans le second tableau de la chaire de Sienne. Style fait aussi des conceptions de la Renaissance pour la perspective linéaire, de proportions harmonieuses, de rapport entre les figures et l'espace, toutes qualités qui, dans une construction où domine le rythme de l'action picturale, perdent le caractère d'une science et acquièrent la valeur de l'expérience.

« au temps de son adolescence pleine d'aspirations et de curiosités, parmi les exemples impression­ nants de la grande peinture du XIVe siècle et des personnalités contemporaines: peintres, orfèvres, sculpteurs, admirables architectes, fils du XIVe siècle et pères de la Renaissance imminente.

Il est facile d'imaginer l'émerveillement des yeux, de l'esprit, de l'âme du jeune Masaccio devant un tel spectacle de vie et de puissance artistique.

Parmi les principaux Giotto surtout, Or­ cagna, Lorenzo Monaco, Fra Angelico, Brunelleschi et parmi les moins importants Gherardo Starnina, Spinello Aretino, Nardo di Cione, Arcangelo di Cola da Camerino attirèrent son re­ gard, frappèrent son intelligence par leurs styles et coloris différents qui reflétaient tantôt la tra­ dition gothique et l'école siennoise, tantôt l'école purement florentine, tantôt certaines influences septentrionales.

UNE autre donnée certaine est qu'en 1422, il fut inscrit à la corporation des médecins et apothicaires de Florence où, à la suite de cette inscription, il s'installa définitivement à l'âge de vingt et un an, après plusieurs autres séjours florentins sur lesquels nous n'avons pas de ren­ seignements mais qu'il faut considérer comme longs et fréquents.

Sa formation n'aurait été ni si rapide, ni si complète sans un contact vivant et renouvelé avec ce centre vital de la civilisation artistique toscane qu'était Florence: Masolino da Panicale, indiqué par Vasari et par d'autres sources comme maître de Masaccio, était alors sculpteur dans l'atelier de Ghiberti, Filippo Bru­ nelleschi procédait au renouvellement de l'architecture et aidait celui de la peinture en fixant les lois de la perspective linéaire, Donatello, à cette même époque, développait ces principes à sa façon en les appliquant à la sculpture.

La formation de Masaccio se fit au milieu des exemples et des, enseignements de ces éner­ giques créateurs d'œuvres d'art, où la recherche théorique ou expérimentale de la nouveauté ne nuisait pas à la conception de l'antique, le moderne étant et devant être pour eux le résultat d'un effort tendu vers la recherche des principes posés dans l'antiquité connue et inconnue; c'est ce que démontre le texte des Commentaires de Loren·w Ghiberti, fondamental pour la connais­ sance de la structure artistique au XVe siècle.

MASACCIO appartenait à l'équipe glorieuse des novateurs archaïques, ou classiques dans cette acception du mot, pour qui l'étude des influences subies des manières dérivées perd son importance, car leur évolution fut toujours ou presque toujours déterminée par leur aptitude à assimiler, d'une manière personnelle, les prémices et les données qui les aidaient dans leurs recherches.

Les prémices de l'évolution de Masaccio vont de la peinture de Giotto à celle de :Masolino.

Les données sur lesquelles il s'appuie solidement comprennent les principes de pers­ pective introduits par Brunelleschi et les solutions plqstiques de Donatello et celui-ci, en ce qui concerne le problème de la plasticité intégrale déjà pressenti par Giotto et repris par la Renais­ sance, doit être considéré comme le maître dont l'influence a été déterminante.

Les œuvres authentiques qui restent de Masaccio sont au nombre total de dix-neuf: quel­ ques tableaux et neuf fresques à désigner dans l'ordre suivant: la Vierge et l'Enfant entre deux saints (environ 142 1 ; Montemarciano, à l'Oratoire) ; la Madone avec l'Enfant, sainte Anne et un chœur d'anges (env.

1423; Florence, aux Offices); Nativité (env.

1424; Berlin, au Musée Friedrich); Profil de jeune homme (env.

1425; Boston, au Musée Gardner); le polyptyque pour le Carmine de Pise (1426- début de 1427) dont il reste: la Vierge, l'Enfant et des anges (Londres, à la Galerie nationale), la Crucifixion (Naples, au Musée national), Saint Paul (Pise, au Musée civique), Saint André (Vienne, Collection Lanckoronski), Quatre figures de saints (Berlin, au Musée Friedrich), l'Adoration des Mages (Berlin, au Musée Friedrich), le Martyre des saints Pierre et Jean (Berlin, au :Musée Friedrich), la Sainte Trinité (env.

1427; église Santa Maria Novella à Florence); Adam et MASACCIO « LI Dlnin d• CésGT », grou/JI central, détail.

( Eglis1 du Ctmnin~, Florm ...

) MASACCIO « Crucifixion.

» (Musil nt11W..Ol de Nopùs.) III. »

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