Devoir de Philosophie

MENDELSSOHN.

Publié le 17/10/2012

Extrait du document

mendelssohn
MENDELSSOHN. 1809-1847 AVANT- PROPOS Il y eut un temps — un temps pas tellement lointain — où FÉLIX MENDELSSOHN n'était plus guère, pour les mélomanes "à la page" — à la page de ce qu'il convient de trouver toujours valable ou audible — qu'un musicien presque de seconde zone, n'ayant qu'une seule oeuvre à son actif : l'Ouverture (célèbre) du "Songe d'une Nuit d'Été". Tout au plus pouvait-on ajouter à ces auditeurs: 1. - Les virtuoses du violon, pour qui le "Concerto" de Mendelssohn restait cheval de bataille. 2. - Les "heureux époux ", pour qui une sortie de cérémonie nuptiale ne pouvait se passer de la "Marche Nuptiale de Mendelssohn". 3. - Les pianistes à petites mains, qui faisaient valoir avec les plus jolis doigts la "Chanson de Printemps" de Mendelssohn : cette chanson-là fait encore l'orgueil des albums de nos aïeules ! Que pouvait-on reprocher à Mendelssohn ? D'avoir été un classique ? D'avoir été un romantique ? Non point, mais d'avoir coulé dans un moule classique — celui de la symphonie, du quatuor ou de la sonate — uns pensée romantique. Et surtout d'avoir évité à cette pensée romantique les "tempêtes" du genre. L'art de Mendelssohn, florissant en un climat "beau-fixe ", mérite souvent le qualificatif de joli. Or, joli passa longtemps pour un mot péjoratif. En jugeant plus sainement les choses, notre temps donne à Mendelssohn une place et c'est justice — immédiatement au-dessous des plus grands. Sans doute son influence fut-elle assez limitée. Si, pour nous en tenir à ses contemporains, celle de CHOPIN est toujours vivante en ses trouvailles harmoniques (ce n'est pas pour rien que DEBUSSY révisait son oeuvre) ; si cella de LISZT l'est encore dans les violences lyriques de RICHARD STRAUSS, un MAURICE RAVEL prétendait qu'il s'était donné pour modèle de son "Concerto " pour les deux mains le "Concerto" de Mendelssohn, "Mais il est bien évident, en le rapprochant de SAINT-SAENS, que les fluctuations de la mode et du goût qui nous conduisaient depuis quelque temps déjà à la recherche d'un néo-classicisme expiatoire réhabiliteront un jour ses chefs-d'œuvre d'un artisanat supérieur au même titre que ceux qui, dans le domaine des arts plastiques, émerveillent déjà nos collectionneurs éclairés" disait E. Vuillermoz. Ces lignes sont de 1949. Nous sommes en 1968. Et nous en sommes à redécouvrir INGRES I... De 1829 à 1832, cela fait trois ans. Trois ans et trois grands voyages: l'Angleterre, l'Italie, la France. Voici Mendelssohn en route. Il est beau, spirituel, élégant, séduisant. Il danse à ravir. Il écrit à merveille. Il aquarellise en artiste. "Il est riche, riche, sans que sa fortune l'asservisse", dira Camille Bellaigue. Libre par elle, il sera libre d'elle. -31E L'Angleterre. - Il n'a qu'à y paraître pour être partout fêté. A l'envi, les salons de Londres s'ouvrent devant lui. Et s'il les déserte, c'est pour Edimbourg, où HOLYROOD (4) lui aurait inspiré, avec un petit écho de bag pipe écossais — encore qu'il n'aimât guère le folklore —sa "Symphonie Écossaise". En tout cas, c'est à Fingal qu'il recueille l'écho du thème essentiel de son Ouverture "La Grotte de Fingal" (5). Et l'histoire raconte qu'à son retour, il aurait suffi qu'il en évoquât le thème au piano pour que Fanny, qui l'interrogeait sur cette grotte, sût "ce qu'il avait vu "• Cette •Ouverture" est le premier "mouvement d'eau" de la musique. -)le L'Italie. - Venise. Rome. Naples. Le climat de Rome suffisait au bonheur de STENDHAL. Il suffit à inspirer à Mendelssohn une "Symphonie italienne" que couronne, en final, une vive Farandole Napolitaine. * La France. - La France ou Paris, qui le fera vivre "en plein tourbillon musical ". Le théâtre• celui de MEYERBEER et d'AUBER, fait plus que de le décevoir. Mais en compensation, il rencontre LISZT et CHOPIN. Et il applaudit cet Orchestre d'HABENECK (6) dont il dit : "qu'il est le triomphe même de notre capitale". Le festival du Rhin est alors la plus éclatante des manifestations musicales allemandes ou europ&eac...
mendelssohn

« De 1829 à 1832, cela fait trois ans.

Trois ans et trois grands voyages: l'Angleterre, l'Italie, la France.

Voici Mendelssohn en route.

Il est beau, spirituel, élégant, séduisant.

Il danse à ravir.

Il écrit à merveille.

Il aquarellise en artiste.

"Il est riche, riche, sans que sa fortune l'asservisse", dira Camille Bellaigue.

Libre par elle, il sera libre d'elle.

* L'Angleterre.

-Il n'a qu'à y paraître pour être partout fêté.

A l'envi, les salons de Londres s'ouvrent devant lui.

Et s'il les déserte.

c'est pour Edimbourg, où HOLYROOD (4) lui aurait inspiré, avec un petit écho de bag pipe écossais- encore qu'il n'aimât guère le folklore- sa "Symphonie Écossaise".

En tout cas, c'est à Fingal qu'il recueille l'écho du thème essentiel de son Ouverture "La Grotte de Fingal" (5).

Et l'histoire raconte qu'à son retour, il aurait suffi qu'il en évoquât le thème au piano pour que Fanny, qui l'interrogeait sur cette grotte, sût "ce qu'il avait vu".

Cette "Ouverture" est le premier "mouvement d'eau" de la musique.

* L'Italie.

-Venise.

Rome.

Naples.

Le climat de Rome suffisait au bonheur de STENDHAL.

Il suffit à inspirer à Mendelssohn une "Symphonie italienne" que couronne, en final, une vive Farandole Napolitaine.

* La France.

-La France ou Paris, qui le fera vivre "en plein tourbillon musical".

Le théâtre· celui de MEYERBEER et d'AUBER, fait plus que de le décevoir.

Mais en compensation, il rencontre LISZT et CHOPIN.

Et il applaudit cet Orchestre d'HAB EN ECK (6) dont il dit: "qu'il est le triomphe même de notre capitale ".

Le festival du Rhin est alors la plus éclatante des manifestations musicales allemandes ou euro­ péennes.

Porté unanimement à cet honneur, Mendelssohn dirige celui du printemps de 1833 à Dusseldorf (en 1850, c'est à Dusseldorf que s'installera Schumann, et c'est du pont de cette ville qu'en 1854, il se jettera dans le Rhin).

Le triomphe de ce jeune maître de vingt-quatre ans a été tel qu'on lui offre une très exceptionnelle situation: celle de Musikdirector de la ville: il ne s'agit de rien de moins que d'y réformer : église, théâtre, concert, musique.

Tâche si écrasante (il faut lutter contre tant de mauvaises habitudes) qu'elle mettra sa santé en danger.

Onomancie: Félix signifie heureux.

Est-ce que le bonheur que son nom lui promet lui serait infidèle? Pas du tout.

Si Dusseldorf est impossible, LEIPZIG (7) avec son Gewandhaus, la salle de concert la plus célèbre d'Europe, où se produit un orchestre qui passe pour le meilleur orchestre européen, Leipzig l'appelle.

Il dit oui.

Il s'y installe en 1835.

Comme pour battre sa coulpe, Dusseldorf fait un tel triomphe à son oratorio "Paulus" qu'on prendra l'habitude de dire, pour désigner 1835, 'Tannée Paulus".

Il épouse en 1837, le 28 mars, la beauté blonde et transparente qu'il aime: Cécile Jeanrenaud, fille d'un pasteur d'origine française.

Ils auront cinq enfants.

Le couple exemplaire de la musique, c'est souvent Robert et Clara Schumann; celui que forment Cécile et Félix vaut celui-là- avec moins de romantisme ...

"Mourir jeune et pleuré des dieux", disait l'antique sagesse.

A 28 ans, Mendelssohn n'en a plus que dix à vivre.

Mais ces dix ans sont des années d'une activité débordante et d'une débordante fécondité.

Leipzig reste la cité de Bach.

Mendelssohn se dévoue pour que son culte s'y établisse.

On y reprend "La Passion selon Saint Matthieu".

Il la dirige, bien sûr.

Et il écrit.

Et il voyage.

Il est à Londres, à Cologne, à Berlin surtout, où il est sur le point de se fixer: Frédéric-Guillaume veut se l'attacher à tout prix.

Mais il se doit au Gewandhaus et à ce Conservatoire leipzigeois qu'il a fcndé.

En 1846, il termine "Élie", oratorio-frère de "Paulus" auquel Birmingham fait le même triomphe que Dusseldorf avait fait à "Paulus".

Mais, d'Angleterre, il est rentre épuisé.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles