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Mondrian et le néoplasticisme

Publié le 22/02/2012

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Les mots Nieuwe beelding désignent pour Mondrian une nouvelle image du monde traduite par l'appellation néoplasticismes. Celui-ci exprime une conception globale de la création qui concerne tous ses aspects. La revue De Stijl (Le Style) que dirige Théo van Doesburg, de sa création en 1917 à sa mort en 1931, en est le lieu d'expression. Cette revue a une influence décisive aux Pays-Bas où elle est créée comme en France, en Pologne et en Allemagne, en Italie, en Grande-Bretagne comme aux États-Unis. Elle marque les choix faits par le Bauhaus. Le premier numéro de la revue paraît en octobre 1917. L'introduction qui tient lieu de manifeste assure que la revue se propose de " préparer la possibilité d'une culture plus approfondie, fondée sur la réalisation collective de la nouvelle conscience plastique ".

« Schoermaekers et les peintres Theo Van Doesburg et Bart Van der Leck.

En 1917, il se joint au groupe "De Stijl",fondé par Van Doesburg avec Van der Leck, Huszar, et les architectes Oud, Wils et Van Hof ; la revue "De Stijl"devient la tribune des idées du groupe ; dans les premiers numéros, Mondriaan publie ses conceptions sur un artnouveau.

Malgré cette étroite collaboration avec ses amis néerlandais, il regagne Paris à la première occasiondonnée : au mois de février 1919 il s'y trouve de nouveau, en 1921, il s'installe dans un atelier 48, rue du Départ, oùil restera jusqu'en 1936.

Les années parisiennes se passent dans un travail assidu, sans événements extérieurs : en1920, Léonce Rosenberg publie le traité théorique : "le Néo-plasticisme", dans lequel Mondrian (qui, depuis 1919,écrit son nom à la française, avec un seul a) expose ses idées sur l'art en général et sur ses innovations.

LéonceRosen-berg lui donne également l'occasion d'exposer, en 1923, ses oeuvres avec celles de ses amis du Stijl.

En1925, la rupture avec "de Stijl" se produit à cause d'une différence de principes entre lui et Van Doesburg.

La mêmeannée voit la traduction en allemand de son traité du "Néo-plasticisme" sous le titre "die neue Gestaltung" publiéepar la Bauhaus.

Cette publication répand son nom dans un cercle plus large ; des expositions, où ses oeuvresfigurent parmi d'autres, à Weimar en 1924 aux États-Unis en1926 et à Paris en 1930, organisée, celle-ci, par Cercleet Carré sous la direction de Michel Seuphor y contribuent aussi.

Mais le public connaissant ses oeuvres et sesinnovations révolutionnaires reste très restreint.

Le seul changement extérieur pendant les années parisiennes estson déménagement du 48, rue du Départ maison qui sera démolie en 1936 au 278, boulevard Raspail.

En 1938, peuaprès les journées critiques de Munich, Mondrian quitte Paris pour Londres : ses amis, Gabo, Barbara Hepworth, BenNicholson, l'y accueillent et lui procurent un domicile, 60, Park Hill Road, à Hampstead.

Mondrian y vit la déclarationde la deuxième guerre, qu'il avait prévue à Paris.

En 1940, il se rend à New York, sur l'invitation de son ami HarryHoltzman.

Ses amis américains Holtzman, Glarner, Sweeney s'occupent de lui ; ils lui trouvent l'appartement 353,East 56 th Street, où il vécut jusqu'en 1943.

De l'automne de 1943 à sa mort, il habita 15, East 59 th Street.Comme à Paris, il vivait dans la réclusion, dans le calme de son atelier.

En 1942, la galerie Diedensing organisa uneexposition réservée uniquement à ses oeuvres la seule qu'il eût pendant sa vie ; une exposition dans les mêmessalles, en 1943, montre ses oeuvres récentes parmi d'autres.

Vers la fin du mois de janvier 1944, ses amis letrouvent gravement malade, dans son appartement ; transporté au Murray Hill Hospital, il y meurt le 1er février1944, âgé de près de 72 ans.

En revanche, le développement de sa vie artistique présente un aspect bien différent.Dès ses débuts, une voie s'annonce dans ses oeuvres qui va le conduire vers un dépouillement, vers une puretétoujours croissante ; chaque oeuvre nouvelle est un pas vers un but à atteindre.

Cette voie droite, parcourue selonune nécessité intérieure, est la marque d'une grande personnalité, d'un grand artiste.

Dès ses premières oeuvres despaysages peints selon le goût de l'école de La Haye une rigidité, une austérité peu habituelles annoncent le pionnierfutur.

Dans le grand paysage, "La Foret à Oele" de 1907, ce style, qui tend à une simplification des lignes et descouleurs, atteint son premier sommet.

Mais, peu après, à Domburg, une transformation essentielle s'opère :Mondrian découvre la palette du Fauvisme, prend contact avec les courants de la peinture internationale et sort del'horizon étroit de l'école néerlandaise.

Mais, dans le domaine fauve aussi, Mondrian sait sauvegarder son caractère :il simplifie la vision et la technique fauves, arrive à une monumentalité, une rigueur qu'on chercherait en vain parmiles maîtres expressionnistes : à l'opposition des Fauves, son but ne fut pas l'expression des émotions violentes : ils'acharnait à rendre l'écho grandiose de la nature majestueuse.

La subjectivité prononcée marque de l'écoleexpressionniste lui fut inconnue : ses vues des dunes en portent témoignage.

Le Fauvisme fut une époquepassagère pour Mondrian, comme pour nombre d'artistes français de sa génération.

Son premier contact avec leCubisme, lors de son premier séjour parisien, signifia pour Mondrian plus qu'une nouvelle technique : il découvrit unenouvelle vision.

Les oeuvres cubistes de Picasso et de Léger, qui le passionnaient, ont dégagé en Mondrian despossibilités qui lui étaient auparavant inconnues.

L'objectivité, la discipline austère et rigide du Cubismes'accordaient à merveille avec ses propres recherches de pureté et de simplicité.

Mondrian a suivi la voie duCubisme jusqu'à ses limites : il est allé beaucoup plus loin que les Cubistes.

Ses tableaux comme les deux versionsde la nature morte ou les études d'arbres sont de véritables "abstractions cubistes".

Cette période atteint sonapogée avec les deux grandes peintures de 1915 et de 1917, composées exclusivement d'un rythme de ligneshorizontales et verticales, inspiré du rythme du ressac ; pourtant ses tableaux presque abstraits gardent deuxcaractéristiques du schéma cubiste : la réduction de la couleur et la composition centripète.

A ce stade, la voie dela simplification, du dépouillement du Cubisme ne pouvait mener plus loin.

En 1917, le contact avec Van Doesburg etVan der Leck apporte un nouveau changement, qui sera un pas en avant sur le chemin vers la simplification, vers larecherche des valeurs universelles et élémentaires.

Par le contact des trois peintres, une réaction quasi chimiques'est produite, qui aboutit à une nouvelle peinture : la composition totalement abstraite à base des seuls élémentssuivants : la ligne droite, l'angle droit (donc la ligne horizontale et la ligne verticale), les trois couleurs primaires(jaune, rouge et bleu) et les trois non-couleurs primaires (noir, blanc et gris).

Il est parvenu à ce nouveau style enHollande, et il a travaillé pendant toutes les années de son deuxième séjour parisien à le perfectionner.

En 1919,Mondrian est à Paris, en 1920, il y publie sa théorie dans l'opuscule "le Néo-plasticisme".

Les années suivantes sepassent dans un travail acharné pour maîtriser cette nouvelle manière, la purifier et la simplifier encore.

Laproduction artistique de Mondrian pendant cette période n'est pas grande quant au nombre de tableaux, mais elleconstitue une série convaincante et rayonnante de chefs d'oeuvre.

L'harmonie et la splendeur de ses tableaux nefait que croître.

Vers 1933, l'année fatale de l'Europe, une austérité grave s'annonce dans ses tableaux, la couleurcède sa place aux rythmes linéaires.

Les toiles pendant son séjour à Londres continuent cette tendance sombre :c'est seulement après son arrivée à New York que sa peinture se rajeunit : sous l'influence de la grande métropoleet dans la certitude pressentie de la victoire sur la tyrannie et l'oppression, il se sent capable de retrouver lacouleur et les rythmes joyeusement mouvementés, la série de ses dernières oeuvres naît dans ce climat, etl'alternance des petits rectangles et des bandes coloriés, qui prennent la place des lignes noires de la périodeprécédente, en donne la résonance heureuse.

La Victory Boogie Woogie, apogée de cette période, reste inachevéepar la mort de l'artiste.

De ses premiers tableaux jusqu'à son dernier chef-d'oeuvre inachevé, Mondrian a parcouruune voie droite, sans fléchir, dans un ascétisme exemplaire.

Il a toujours perfectionné son art, malgré la pauvreté etla solitude.

Cette droiture le place dans le rang des héros de l'humanité.

Sa devise : "toujours plus loin" provient d'un. »

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