my secret garden

« Le son y tient aussi une place importante.

Il accentue, par exemple, le cas grave du père du narrateur qui est à l'hôpital.

En effet, nous entendions les cris stridents de la machine et les battements du cœur du père, qui symbolisaient la vie qui s'écoulait minute après minute, et nous laissait entrevoir la mort inéluctable du père. Pour accentuer des paroles, les 3 acteurs parlaient parfois ensembles.

La façon de parler était très importante notamment pour le psychologue, qui étant bourré, bafouillait dans sa chambre d'hôtel.

La voix de Laurent Sauvage m'apparaissait un peu rythmée, saccadée..

quant à celle d'Anna Tismer un peu aigu, un peu enfantine d'une certaine façon malgré son rôle parfois« dur ». Mais la scène, où le son nous apparaît dans toute sa force est celle où l'actrice fan du führer chante à sa gloire.

Une scène puissante mettant en avant la folie hitlérienne. Pendant tout le spectacle, la gestuelle a son importance non seulement les grands déplacements tel ceux de la femme portés sur le viol qui fait des roues, des sauts ou encore l'abandon des personnages « détruit » pour le psychologue ...

mais encore les mouvements de mains qu'aura le narrateur pendant tout le monologue, ou quand Anne Tismer se tient le ventre pour se réconforter, ou les mouvements de sports pour illustrer les propos du narrateur sur les gens qui font du »sport » près de la piscine, le salut du Reich … Tout ces mouvements renforcent le texte et nous aident à comprendre. Au début, il y avait peu d' accessoires seulement 3 micros. Les accessoires prennent leur importance dans la scène finale, où les personnages défont petits à petits le mur des souvenirs et extraient des boites les objets liés à ses souvenirs.

Dans la scène finale, un enfant est projeté : écho lointain qui nous rappelle l'ignorance, le temps heureux de l'enfance avant que tout soit déballé. L'ouverture des boites peut être assimilée à la recherche du pardon car le narrateur demande à Anne Tismer, l'actrice qui joue sa femme, de l'aimer , de lui dire que tout cela n'est pas de sa faute … Cette pièce montre l'horreur du IIIème Reich du coté non des juifs, mais des la génération allemande suivant ce Reich qui n'auront pas participé a cette catastrophe mais en subiront quand même les conséquences : culpabilité , recherche du pardon, secret de famille inavouable … L'effet de cette pièce sur le spectateur est multiple car nous condamnons les partisans d'Hitler et ceux qui ont ignoré sa folie mais en même nous ressentons de la compassion pour ces dernières car quoique ait été leur crime : il n'en reste pas moins que ce drame a détruit leur vie et leur famille.. »