NORHAM CASTLE À L'AUBE de TURNER

« NORHAM CASTLE À L'AUBE Vers 1845 Peintre anglais Analyse ...., Le château ici représenté est celui de Nor­ ham, sur la Tweed, fleuve qui marque la frontière entre l'Angleterre et l'Écosse; un lieu que Tur­ ner aimait particulièrement comme en témoi­ gnent les nombreuses œuvres, croquis, aquarelles et toiles qui le représentent sous divers points de vue.

L'œuvre ici présentée résume le parcours de l'artiste; c'est l'une des vers ion s les plus révolu­ tionnaires et les plus libres sur ce thème .

On y voit clairement le charme d'un paysage qui, pour Turner , illustrait de façon romantique la beauté sublime de la nature.

Pour rendre cette sensation intime , le peintre n'hésite pas à utiliser la technique de la peinture à l'huile comme s'il s'agissait d'aquarelle.

Ainsi le château, fluide ombre blanche à peine reconnais­ sable, se fond-il dans le fleuve tandis que les digues deviennent deux simples taches symétri­ ques entre le ciel et l'eau.

Les couleurs n'ont donc pas une fonction descripti ve mais bien plutôt suggestive ; elles nous parlent de façon sentimentale et intime.

Une œuvre semblable n'aurait jamais pu être exposée au regard sévère des membres de la Royal Academy et, bien conscient de ce fait, le peintre la garda soigneuse­ ment par devers lui jusqu 'à sa mort.

me siècle Huile sur toile 91 x 1 22 cm L'œuvre C Selon certains critiques, Turner aurait réalisé cette œuvre entre 1845 et 1850; selon d'autres, la date oscillerait entre 1835 et 1840.

La première de la longue série d'œuvres consacrées au même sujet remonte à 1797: il s'agit d'une aquarelle qui fut exposée à la Royal Academ y l 'anné e suivante.

On connaît bien d'autres versions de 1802, de 1820 et de 1825, et un groupe d'esquisses réalisées d'après nature en 1831.

Le British Museum conserve des aquarelles de 1816 et de 1835.

Une autre vue de Norham Castle, de 1831, fut gravée en 1834 par William Miller pour illustrer The Provincial Anti­ quities of Scotland Les dessins de 1801, que Turner inséra dans son Liber studiorum, firent l'objet d'études et suscitèrent de nombreuses copies et gravures.

L'œuvre ici présentée appartenait , nous avons vu pourquo~ à la collection personnelle de l'auteur qui la légu a à l'État brit anniqu e à sa mort en 1856 .

Depuis lors, elle a figuré dans de nombreuses exposi­ tions européennes et internationales.

Un livre d'études du siècle dernier + La modernité de la personnalité et de l'art de William Turner cachent une format ion classi­ que insoupçonnable.

Turner fut un grand admi­ rateur de la peinture française du xvn e siècle, · notamment de Poussin et du Lorrain.

Il se mon­ trait particulièrement séduit par la grande sensi­ bilité aux lumières qui caractérise une bonne partie de l'œuvre de ce dern ier.

Tout comme le Lorrain, il conservait ses propres dessins le s plus ' significatifs et en tira it des gravur es pour compo­ ser un Liber studiorum.

Ma is si le recueil du' Lorrain avait pour fonction de garantir l'a uthen­ ticité de ses vues à une époque où foisonnaient les copies , celui de Turner était un véritable livre d'études où étaient consignées les diverses façons de traiter le paysage au cours des ans.

La publica­ tion du livre de Turner commença en 1806 avec les encouragements de Frederick Wells .

Du même peintre : PICTO 626 à 631 ., Photo Tat e Ga llery Publications .

1 Cl Nardini Ed~ore, 1993.

VPC larousse-laffont pour l'éd~ion frança, se 1993 22-25. »