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OPERETTE (ou opéra bouffe)

Publié le 22/08/2011

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Petit opéra (mot attribué à Mozart). L'opérette française est une forme simplifiée de l'opéra-comique. Elle mêle les passages chantés, les couplets chantés ou dansés. Le ton de l'opérette, contrairement à celui de l'opéra-comique, est toujours populaire, léger et gai, même s'il inclut des éléments parodiques et satiriques. Créée par Hervé, l'opérette fut brillamment illustrée par Offenbach (La Belle Hélène).

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moins irrévérencieux, avec plus de sentimentalité et beaucoup de moralité dans ses livrets, sentiments rarement exprimés dans les oeuvres de Meilhac et Halévy.

Ces derniers vont pourtant lui écrire Le Petit Duc (1878), pièce qui domine par sa qualité toute sa production.

On peut citer, parmi ses nombreuses compositions, Les Cent Vierges (1872), La Fille de Mme Angot (1872) et Girofle-Girofle (1874).

Contemporain et ami de Lecocq, Emmanuel Chabrier ajoute deux opérettes au répertoire de l'époque : L'étoile et Une éducation manquée.

Par ses audaces musicales, il a légué des oeuvres majeures et suscité l'admiration de grands compositeurs comme Debussy et Poulenc.

LE XV SIÈCLE Dans les années 1900, André Messager imprime un style nouveau, plus raffiné, mais où la tradition populaire se perpétue malgré tout Touche à tout de talent, chef d'orchestre, il révèle Pelléas et Mélisande, de Debussy, compose des ballets et des opérettes : Les Mes Michu (1897), Véronique (1898), Monsieur Beaucaire (1919) et Coups de roulis (1928).

Des compositeurs comme Reynaldo Hahn (Ciboulette, 1923; Mozart 1925, sur un livret de Sacha Guitry; Le Temps d'aimer, 1926; Brummel, 1931; ô mon bel amour, 1933, avec Arletty en vedette) et Claude Terrasse (La Petite Femme de Loth, 1900) marquent l'opérette du début du xx' siècle.

Ln ANNÉES FOLLES Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'opérette est à l'unisson des années folles et de leur insouciance, ce qui n'est pas sans conséquence sur la qualité des productions.

Le contenu est le plus souvent grivois, et les auteurs n'hésitent pas à faire des rimes de potache (par exemple, «Les Portugais sont toujours gais, qu'il fasse beau, qu'il fasse laid!»).

La qualité musicale, quant à elle, est également bien faible.

Un auteur comme Maurice Yvain obtient pourtant de beaux succès sur les Boulevards (Ta bouche, 1922; Là-haut 1923; Pas sur la bouche, 1925, remis à LUIS MARIA» Luis Mariano Eusebio Gonzàlez est né à Irtin, en Espagne, le 13 août 1914.

Fils d'un mécanicien espagnol réfugié en France après la guerre civile de 1936, il entre au conservatoire de musique de Bordeaux et affronte la scène du palais de Chaillot pour la première fois en 1943.

Sa rencontre, la même année, avec Francis Lopez va être décisive pour la suite de sa carrière.

Il tient le rôle principal dans La Belle de Cadix au Casino Montparnasse : l'opérette, qui était prévue pour quelques dizaines de représentations, tiendra l'affiche deux ans.

En 1952, il connaît à nouveau un triomphe avec Le Chanteur de Mexico.

Alors que le goût pour l'opérette décline en France dans les années 1960, les spectacles dans lesquels il se produit remplissent néanmoins les salles de concert (Le Prince de Madrid, 1969).

Il meurt le 14 juillet 1970 après avoir assuré la création au théâtre du Châtelet d'une opérette de Francis Lopez, Caravelle d'or.

l'honneur au cinéma en 2003 par Alain Resnais).

Le compositeur Henri Christiné connaît, lui, • D'oervr e .enoset son heure de gloire en _UME uni l is Hi ' , lm 1919 avec culli:cmll Phi Phi et en 1921 avec Dédé, pièces dont les rôles principaux sont tenus par des acteurs-chanteurs issus du café- concert, tel Maurice 4 Chevalier qui, dans Dédé, incarne un vendeur de chaussures tenant boutique en chantant un air emblématique de l'époque : Dans la vie, faut pas s'en faire! Ares 1945 Un nom résume presque à lui seul l'opérette des années de l'après-guerre et jusqu'au début des années 1970 : Francis Lapez (1916-1995).

Il imprime une nouvelle orientation à l'opérette.

Avec davantage de spectacle, des décors bariolés et de nombreux chanteurs, il exploite une veine exotique qui rencontre un grand succès populaire, succès dû tout autant à sa musique et à ses mises en scène luxuriantes qu'à la voix de sa vedette, le chanteur basque espagnol Luis Mariano, ou celle de Tino Rossi (Méditerranée triomphe au théâtre du Châtelet de 1955 à 1957).

LE THÉÂTRE DU CHÂTELET Inauguré en 1862, le théâtre du Châtelet, avec ses 2 500 places, est alors la plus grande salle de spectacle de Paris.

C'est à partir de 1929 qu'il devient, dirigé par Maurice Lehman, la salle de l'opérette.

On y joue des pièces venues de Broadway et, après- guerre, les principales oeuvres de Francis Lopez.

À la même époque, Vincent Scotto (1876-1952), compositeur de chansons à succès (La lava bleue, Le Plus Beau Tango du monde), signe avec Violettes impériales (1948) un mélo musical dont quelques airs restent fameux.

Marguerite Monnot (1903-1961), venue elle aussi du monde de la chanson, compose deux opérettes de qualité : La P'tite Lili (1951), interprétée par Édith plat et Irma la Douce (1956), qui révèle Colette Renard, sur un livret d'Alexandre Bretton, journaliste au Canard enchaîné et virtuose de l'argot.

Il faut aussi citer Annie Cordy qui, avec Luis Mariano, a interprété, de 1961 à 1964, Visa pour l'amour et obtenu un immense succès dans Hello Dolly en 1972.

L'OPÉRETTE À L'ÉTRANGER La France n'est pas le seul pays où sont créés des spectacles musicaux mêlant des musiques légères et des histoires plus ou moins rocambolesques, et on trouve dans de nombreux autres pays des genres qui peuvent être apparentés à l'opérette.

L'OPÉRETTE VIENNOISE C'est peut-être elle qui a le plus de liens de parenté avec l'opérette française.

En effet, à Vienne, les danses populaires des Leder, à l'origine de l'invention des valses, vont également donner naissance à des oeuvres musicales inspirées des opérettes «à la française».

C'est, dit-on, après avoir assisté à une représentation du Mariage aux lanternes, d'Offenbach, que Johann Strauss fils conçut des opérettes en y incorporant des valses.

Il en composa une vingtaine dont La Chauve- Souris en 1874, qui se joue encore dans le monde entier.

D'autres compositeurs autrichiens, tels Karl Millocker et Franz von Suppé, continueront à exploiter cette veine typiquement viennoise.

Au début du xxe siècle (1905), l'opérette de Franz Lehàr, La Veuve joyeuse, triomphe à Vienne, puis dans le reste de l'Europe.

Rêve de valse (1927) et Les Trois Valses (1937), d'Oscar Strauss, ainsi que L'Auberge du cheval blanc (1930), de Ralph Benatzky, connaissent également un succès mondial.

LE SINGSPIIL Spectade musical de chansons populaires dont les racines remontent au nie siècle, le Singspiel, en Allemagne, a pris également la forme de théâtre musical.

Libre de toutes contraintes, il est souvent classé parmi les opérettes.

L'Enlèvement au sérail, de Mozart, est considéré par les spécialistes comme le chef-d'oeuvre du genre.

LA ZARZUELA Cette pièce musicale espagnole comportant, comme l'opérette française, des dialogues parlés, est une comédie de moeurs proche de la saynète, petite pièce de théâtre créée dans ce pays au Siècle d'or.

Les oeuvres majeures sont nées à la fin du xixe siècle.

On peut citer en particulier Verbena de la Paloma, de Tomas Breton (1894), La Revoltosa, La Gran Via, de Ruperto Chapi, sans oublier, de Federico Chueca, Agua et Azucarillos y Aguardiente (1897).

La zarzuela a connu jusqu'aux années 1960 un immense succès populaire, et les plus grands compositeurs espagnols - Albéniz (1860-1909), Manuel de Falla (1876-1946) - n'ont pas dédaigné de composer dans ce registre musical.

L'OPÉRETTE ANGLAISE Ses racines remontent au mir siècle, et elle comporte les mêmes ingrédients que l'opérette française : satire sociale et musique légère.

On doit à John Gay les oeuvres les plus achevées.

Sa pièce, The Reggaes Opera (L'Opéra des gueux 1728), qui relève d'une forme de théâtre chanté, est une critique politique et sociale qui inspira de nombreux artistes, en particulier Bertolt Brecht et Kurt Weill lorsqu'ils composèrent L'Opéra de quat'sous exactement deux sièdes plus tard.

AUX ÉTATS-UNIS Le plus célèbre compositeur d'opérette est Victor Herbert (1859-1924), qui compose une quarantaine d'oeuvres, dont The Red Mill (1906) et Naughty Mariette (1910).

On retiendra également les noms de Rudolf Frimi (1879-1972), auteur de Rose Marie, et de Sigmund Romberg (1887-1951).

LA COMÉDIE MUSICALE Dans les années 1930, la production américaine évolue vers la comédie musicale, qui appartient à la famille des opérettes par sa composition : intrigue au service de la musique et de la danse, alternance de voix parlées et chantées, chorégraphies - danser et chanter en même temps n'est d'ailleurs pas la moindre difficulté pour les artistes.

La comédie musicale triomphe à Broadway.

lrwin Berlin (1888-1989) incarne le genre.

Il compose 2 000 chansons, une quinzaine de comédies musicales et monte 70 revues.

Sa pièce la plus jouée 7 - fut Annie du Far West (1946).

D'autres compositeurs célèbres écrivent pour Broadway : it yp George Gershwin (Tip Toes, 1925), Jérôme Kern (Show Boat 1927) et Frederick Loewe (My Fair Lady, 1956).

La comédie musicale est aussi «portée» par Hollywood, et ce dès les débuts du cinéma parlant.

On peut évoquer les films d'Ernst Lubitsch - Parade d'amour (1929), Une heure près de toi (1932), La Veuve joyeuse (1934), tous avec Maurice Chevalier -, ceux de Mark Sandrich, qui popularise le fabuleux couple Fred Astaire-Ginger Rogers (Top Hat 1935; En suivant la flotte, 1936...), et Vincente Minnelli : Un Américain à Paris, 1951; Tous en scène, 1953; Brigadoon, 1954, avec Gene Kelly.

Ce dernier, brillant danseur et chorégraphe, coréalise avec Stanley Donen Chantons sous la pluie (1952).

West Side Story (1961) et La Mélodie du bonheur (1965), de Robert Wise, flair (1979), de Milos Forman, et New York, New York (1977), de Martin Scorsese, sont des réussites majeures.

En France, Les Parapluies de Cherbourg (1964) et Les Demoiselles de Rochefort (1967), réalisés par Jacques Demy, avec le compositeur Michel Legrand, sont emblématiques du genre.

Le spectacle de scène n'a pas pour autant disparu, et New York et Londres n'ont cessé d'accueillir des comédies musicales novatrices (flair, en 1967, fait appel à la pop music tout en épousant les préoccupations de la jeunesse sur la guerre du Vietnam) ou plus proches des réalités sociales, telle la violence urbaine (West Side Story, avant le film, a été joué au venter Garden).

Les Français Alain Boublil et Claude-Michel Schônberg y réalisent de francs succès (Miss Saigon, 1989, Martin Guerre, 1997).

En France, après Starmania (1979) et La Légende de Jimmy (1990), de Luc Plamondon et Michel Berger, des spectacles comme Notre-Dame de Paris (1998), Les Dix Commandements (2000) ou encore Roméo et Juliette (2001) laissent espérer un renouveau durable de la comédie musicale d'expression française.

LE «THÉÂTRE MUSICAL» Alors que les échanges entre comédie musicale et cinéma restent soutenus (adaptation au cinéma en 2004 du Fantôme de l'opéra, succès en 1988 à Broadway, inversement celle du film Bagdad Café sur scène pour 2005, ou encore la version scénique des Demoiselles de Rochefort en 2003), l'opérette traditionnelle conserve son public (reprise de La Vie parisienne en 2004) ou est « revisitée» comme La Périchole en 2000, dans une version «swing» de Jérôme Savary.

Jérôme Savary, homme de spectacle d'une inventivité rare, directeur de l'Opéra-Comique et «gardien du temple» de l'opérette, ambitionne d'explorer tout le patrimoine musical français en montant aussi bien des oeuvres d'Offenbach que des spectacles où s'illustrèrent Mistinguett, Maurice Chevalier ou Joséphine Baker.

Parallèlement, le terme d'opérette s'efface tout doucement au profit de «théâtre musical», car le genre évolue, s'étoffe, s'enrichit pour donner des spectacles populaires mêlant comédie, revue musicale et opéra-bouffe.. »

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