PALMA LE VIEUX : SAINTE CONVERSATION

« I PALMA LE VIEUX SAINTE CONVERSATION Vers 1510 Peintre italien Analyse -^La Vierge est représentée assise au centre avec l'Enfant Jésus sur les genoux bénissant de la main le donateur en vêtements sombres age nouilléà ses pieds. Autour d'elle se trouvent plu sieurs saints dans des postures différentes. Àgau che, la blonde et opulente Madeleine, portant son vase de parfums, et saint Jean Baptiste vêtu de sa peau de chèvre, ledos nu et tenant son bâton. À droite, sainte Catherined'Alexandrie avec sa roue et la palme du martyre.Derrière la Vierge, on aperçoit l'entrée d'une exèdre,un bâtiment, environnée d'un groupe d'arbres et de buissons sombres se détachant sur le ciel bleu voilé de quelques nuages. Au fond, dans lelointain, se développe un paysage classique, avec ponts et tours. La scène est représentée de façon très natu relle :les formes monumentales etles riches vête ments sont rendus dans des tons clairs remarqua- P1CTO 185a COLL. THYSSEN-BORNEMISZA MADRID XV'-XVT6 siècles École vénitienne Huile sur bois transférée sur toile 105 x136 cm blementharmonisés.

Palma, deculturelombarde, développe ici larecherche d'effetsnaturalistes sous l'influence de la peinture vénitienne de Bel lini et de Giorgione.

Palma avait en effet fait son apprentissage à Venise et s'y était installé défini tivement avant 1510. L'œuvre D Le tableau provient de lacollection du procu rateur Francesco Priuli, à San Severo, àVenise. Sa présence est encore prouvée en 1656 au palais Priuli à San Polo. La « noble dame »Marina Priuli l'offrit en 1661 au Conseil des Dix. En 1808, il fut choisi pour les collections du prince Eugène de Beauhar- nais et transféré à la villa Pisani, àStrà. Ilpassa ensuite dans celle du duc de Leuchtenberg àSaint- Pétersbourg et enfin fut acquise en 1935 par le baron Thyssen. Palma et la leçon de Titien ^ On suppose que ledonateur représenté dans cetteSainte Conversation estFrancesco Priuli, en se fondant sur une affirmation de Francesco Sansovinoselon lequel le procurateur fut le mécène de Palma. D'autre part, à l'origine,la peinture était propriété de cette famille. Dans ses premières Saintes Conversations, Palma se montre puissammentattiré par l'art de Giorgione dont il adapte les sujets mythologiques en apportant une sorte de simplification aux réfé rences littéraires et philosophiques complexes du Du même peintre : PICTO 185 © NardiniEditore, 1995. Liriade pour l'édition française, 1995. maître deCastelfranco.

Cettesimplification visait à satisfaire le goût de la classe moyenne des négo ciants vénitiens partisans d'un langage accessible et immédiat. C'est à partir de la seconde décennie du xvie siècle que Titiendevientsa référence principale, notamment pour certaines de ses œuvres fonda mentales comme l'Amour sacré, l'Amour profane de la galerie Borghèse, avec un modèle de beauté mondaine et opulente que Palma reprendra pen dant toute sa carrière. Photo fondation Thyssen-Bornemisza, Madrid. »