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Paul Klee - Vie et oeuvre

Publié le 17/01/2022

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Paul Klee appartient à ces pionniers d'un nouvel art, nés aux environs de 1880, et sa renommée, depuis sa mort en 1940, ne cesse de grandir. Comme il se développa lentement, qu'il commença par les plus petites choses, ainsi qu'il le dit, il ne lui resta guère plus de vingt ans de travail réellement créateur, — le temps qui va de son appel au Bauhaus de Weimar jusqu'à sa fin, survenue à Berne. C'est en ces deux décennies que se composèrent les oeuvres dont l'ensemble forme pour le monde, le concept Klee, — des oeuvres qui, en dépit de leur modeste format, « tiennent « à côté des grands tableaux d'un Picasso, d'un Braque, d'un Mir6, dans n'importe quelle collection d'art, car elles sont entièrement différentes : on les dirait nées sur une autre planète. Créations achevées, qui reposent sur l'agencement sans faille des moyens picturaux dont il est l'inventeur, et qui pénètrent en outre, par delà, dans des domaines demeurés jusqu'ici fermés à la peinture : la musique et la poésie et encore la philosophie. Pourquoi, demandait Klee, le peintre ne serait-il pas aussi poète et philosophe ? Pour arriver à peindre comme il rêvait de le faire, pour parvenir à s'exprimer dans la complexité qui est celle du poète, du musicien et du philosophe, il eut un long chemin à parcourir.

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« deuxième à celui du dynamique.

Reposer sur la terre et voler ! Mais toutes les voies se rencontrent dans Sescréations, il est vrai, s'écartent de l'image optique mais n'y contredisent pas du point de vue de la totalité.

Bienavant le philosophe Heidegger, Klee découvre donc une « quadrature » du moi et du toi, de la terre et de l'univers.Pour naître, toute oeuvre d'art est, bien entendu, tributaire des moyens de représentation.

Pour Klee, le devoir dupeintre est de les développer.

On fait fausse route, à son avis, en partant des formes dernières de la nature : luipart des formes initiales, il procède par genèse, comme la nature.

Pour lui le tableau est « genèse », et la Genèse del'Écriture une heureuse parabole de l'art.Klee fait naître les formes, mais non point de façon arbitraire : en tant qu'êtres vivants, elles doivent correspondre àl'essence de la réalité, elles doivent en un certain sens répondre à la réalité.

Il pense, comme Goethe, que « quelqueloi inconnue dans l'objet correspond à quelque loi inconnue dans le sujet ».

L'instinct et la main de l'artiste obéissentdonc à une loi commune de la nature et de l'art.

Il n'existe pour lui aucune discussion entre concret et abstrait :tout se ramène au « comment » de l'objet.Abstrait, Klee ne l'est jamais, même pas dans ses tableaux apparemment abstraits, ou « absolus », comme il aimait àdire.

Mais il n'est pas non plus concret (objectif) ; et si nous apercevons chez lui des données concrètes, ellesrésultent simplement de l'association qui, d'elle-même, naît de la « quadrature » élaborée au cours du travailcréateur.

Car, moyennant quelque imagination, toute création d'un certain niveau peut être mise en rapport desimilitude avec des créations que la nature nous offre communément.

Klee admet d'ailleurs cette association et,après achèvement, il identifie chacun de ses travaux par une donnée de fait : il ne dit pas « Accent en rose », mais« Tissu vocal de la chanteuse rose argent ».

Cela ne signifie pas un retour à la nature.

Le peintre est lui-même lanature et s'y incorpore.L'oeuvre d'art est devenue, au XXe siècle, un « phénomène spéculatif », et dans les tableaux de Klee, le conscientest aussi à l'oeuvre.

Mais c'est l'inconscient qui prévaut ; c'est lui seul déjà qui est attiré par la découverte desmoyens picturaux, par les signes, par les chiffres.

La raison n'intervient qu'au moment où le tableau prend un visage.«A présent, il me regarde », disait Klee.

Il y a une grande part de syntaxe, mais l'intuition demeure l'élément décisif.« Nous construisons et construisons toujours », écrivait Klee dans un prospectus du Bauhaus, « et cependantl'intuition est toujours une bonne chose.

On peut, sans elle, faire quelque chose de valable, mais on ne peut pastout.

L'art aussi laisse assez de champ à la recherche exacte pour s'y donner carrière, mais l'intuition ne saurait seremplacer ».« Le génie est le vice dans le système », estimait-il, et il soulignait par là avec pertinence la différence entre l'art etla science.

S'il en était autrement, comment y aurait-il, par delà les multiples interprétations de l'art, un derniermystère ? « L'art joue, avec les choses dernières, un jeu qui s'ignore et il les atteint pourtant...

Le cosmos formelmanifeste une telle similitude avec la grande création, qu'un souffle suffit pour que l'expression du religieux, lareligion devienne un fait ».Klee nous a laissé quelque 9.000 travaux, 3.500 dessins, environ 5.500 feuilles en couleurs et peintures de chevalet.Il ne se répétait jamais et chacun de ses travaux, il le créait comme un exemple de sa conception du monde et del'art, qui ne cessait de se renouveler dans son oeuvre.. »

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