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Petite étude du Combat de Carnaval et Carême

Publié le 17/03/2012

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OEuvre de 1559, faite par Bruegel l'Ancien. Plus de cent cinquante personnages sur ce tableau de 1,18 m sur 1,64 conservé à Vienne (Autriche). OEuvre à la fois encyclopédique et symbolique.

1. Principes de construction

Le cercle, avec comme élément ce9ltral le puits, les personnages tournant autour. Le premier cortège suit Je Prince Carnaval, avec en queue la procession de lépreux et le bonhomme Hiver qui brûle. Le second, au sortir de l'égl ise, à droite, suit Dame Carême. Ces deux cortèges divisent le tableau en deux parties, suivant une diagonale qui va du coin supérieur gauche au coin inférieur droit. Deux époques s'opposent, unies dans Je même tableau mais distinctes sur le plan temporel: le Carnaval, qui va de l'Epiphanie au Mardi-gras.

« Ca rnaval qui cé lè bre l'arri vée du printemps.

Mais à ces oppositions traditionnelle s s'ajoutent des oppos itions plus contemporaines.

On a pu voir, dans le personnage de cett e femme qui puise de l'eau fraîche dans un puits, av ec à ses pie ds un panier de légumes verts, une allégorie du protestanti sm e qui recomm and e un «reto ur au x sou rces » c'e st à dire aux Ecritures.

Le fidèle doit lire la Bible, revenir directement à la parole de Dieu.

Para llèlement , ce po rc qui, de l 'autre côté de la marge lle , mange des dét ritu s, sera it le cathol ique qui se vautre dans l 'ordure.

Lecture politique qui nous perm et de découvr ir une visio n beaucoup plus polémique de la fête.

On retrouve, au détour de cette scè ne, les guerres de religion qui ont profondément marqué le siècle.

Mais attention: Bruegel n e n'est ja m ais clairement revendiqué comme protestant , dans cette Flandres occupée -et parfoi s martyri sée - par l es souverain s espagnols - et catholiques (Ma rg u erit e de Parme , demi-sœu r de Philippe II d'Espag ne, fils de Charles Quint, gouvernait en 1559 les Pays Bas comme régente).

Certains ont cru retro uver dans plu sieur s éléments du ta bleau, d 'ailleurs, un e charge contre le p rote sta nti sme.

Cette vision polémique est à mett re e n relatio n avec la nature même du Carnaval, telle qu'on la voit da ns l'ext ra it de Moli ère.

D' un côté, la fêt e lic en cieuse t raditionnell e et païenne: un monde renversé, où la créat ure humaine se dégu ise en animal, un tumulte rythmé, un concours mass if de peuple, une occupation totale de la rue, une cohé sion du groupe.

Et en même temps, des élém ents de changement, de révo lte: les hara ng ues des orateu rs , la condamnation des « collecteurs » de l ' impôt, le dés ir de briser toutes les barrièr es sociales et les interdi ts, grâce à l' impunité offerte par le masque.

Ain si, la fête , chez A riane Mnouchkine, dérap e et finit en révo lte contre l' imp ôt.

On att aquait d'ailleurs les co l le cte ur s, les sous-fifr es, pour« avertir» Je roi que des serviteurs le vo laient et le trompaient.

Il était incon cevable d'ima giner que le roi lui-mêm e éta it à la source de cette pressi on fiscale insu pportRb l e.

Cet aspe ct subve rs if du Carn ava l, considéré de plus comme un e fête vulgaire et obscène, éloigna peu à peu les notables: à pa rtir du 18e s iècle , le Ca rnava l n 'éta blit plus de pont entre les clas ses soc iales.

Les notables app récien t les op éras , les salons, les bals, assistent au x joutes nautiques , mais ne se mélan ge nt plus au peup le.

Le Ca rnaval y perd de sa force subver sive .

Pour la fète qui dérape: voir Le carnaval de Romans , de Lero y-Laduri e.

No te : les révoltes contre 1' impôt furent nombreuses so us Loui s XIII et Louis XIV, avant 1680, d'autant plus que le pou voir maintenait une énorm e pression fisca le sur la classe des labour eurs , mé taye rs , fermiers qui n'étaient pas les plus pauvre s, mais qui étaient les plus taxés.

De 1660 à 1680, nivea ux recor ds de la dîme, et crues de la taille , qui finançaient les gue rres.

Ex.

1558 , r évo l te des Sabo tiers ; 166 2, gue rre de Lustucru dan s le Boulonn ais, 600 prisonniers envoyés aux galè res (les paysans avaient espé ré en va in, à la faveur de la pai x, une baisse de la taille).

Ariane Mouchkine re nd bien ce fait: une répress ion royale «te rroriste » (L.

Bély) et impitoyable.

4.

Figur e cen trale du fo u L e couple que nous voyons de dos, au centre du tableau de Bruege l, est une sorte de r ep rése ntatio n du spect ateur.

Il est guid é par le fou , qui est, soit une personnification populaire de Pâques, soit un signe de dé rision : dans la fête , il fa ut so it ne pas cherc her de sens profond, soit le cher ch er à l' invers e de ce qu' il sem ble êtr e.

Ainsi , le fo u n ous incite rait- il à visite r Car ême pour mieux revenir ve rs Carnav al? O n re tr ouve le thème médiéval de la vérité dévo ilée par le fou, de la pa ro le inver sée qui nou s fait ret rou ve r le sens : le fou tient à la main un flambeau allumé, en plein jour.. »

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