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Pierre-Auguste RENOIR: LA DANSE À LA CAMPAGNE

Publié le 22/12/2010

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919

 • La Danse à la campagne  • Huile sur toile 180 cm x 90 cm  • Signé en bas, à droite «Renoir «  • Peint en 1883  • Localisation : Paris, musée d'Orsay

auguste

« de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. L'ÉPOQUEOn a souvent rapproché La Danse à Bougival, La Danse à la ville et La Danse à la campagne, trois oeuvres peintesen grandeur nature et avec le même modèle masculin.

En fait, il ne s'agit pas d'un triptyque.

Le peintre n'avisiblement mis en correspondance que les deux derniers tableaux, au point qu'il les présenta à Bruxelles sousl'appellation Panneaux de la danse: l'hiver et l'été. LE SUJETIl a été clairement établi que le personnage féminin est Aline Charigot.

C'est donc à sa future épouse que Renoir aconfié le «rôle» de cette paysanne ou de cette demi-mondaine aux formes généreuses.

Dans les trois tableaux, lepersonnage masculin est Paul Lhote, un des meilleurs amis du peintre.

Ce couple qui tourne dans l'ivresse d'unemusique entraînante nous donne une certaine idée du bonheur.

Visiblement, l'homme et la femme se sont précipitéssur la piste, abandonnant un repas commencé.

On y sent l'atmosphère un rien canaille des guinguettes des environsde Paris.

L'oeil est attiré par le visage souriant de la danseuse, qui semble vouloir faire partager sa joie de vivre etde danser.

Un critique de l'époque note: «J'y vois un art accompli de peindre des visages que rougit le fard duplaisir, qu'assouplit la fatigue délicieuse...

» Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• La Danse à la campagne• Huile sur toile 180 cm x 90 cm• Signé en bas, à droite «Renoir »• Peint en 1883• Localisation : Paris, musée d'Orsay LA COMPOSITIONEn ce début des années 1880, Renoir croit de moins en moins aux idées impressionnistes.

Il est en effet en pleinemutation depuis le voyage qu'il a fait en Italie: «J'y aurai, je crois, gagné cette grandeur et cette simplicité despeintres anciens comme Raphaël.»Ce tableau, de facture classique, est le reflet de ses préoccupations.

Les contours sont nettement dessinés, lastructure est simple, centrée sur un sujet unique.

La lumière uniforme annonce la fameuse période « ingresque» dupeintre.

Même si le jeu de couleurs créé par a robe du modèle rappelle l'immense talent de coloriste de Renoir. L'HISTOIRELa Danse à la campagne, ainsi que les deux autres tableaux sur le même thème, furent acquis en 1891 par Durand-. »

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