Pointillistes et divisionnistes

Pointillistes et divisionnistes

Matisse, en allant rencontrer Signac sur la Côte d'Azur en 19(04, est frappé par sa technique qui capture si habilement la lumière. Il s'en imprègne ouvrant ainsi la voie à l'art contemporain.

Seurat et Signac, deux peintres charnières de l'art moderne, théoriciens du néo-impressionnisme, apportent à l'art de leur temps une vision de la peinture résolument nouvelle, le pointillisme et le divisionnisme. Leur influence dépasse alors les frontières, après la Belgique, elle touche le groupe Die Brücke en Allemagne, influence Kandinsky et les expressionnistes. En Russie, Malévitch retient leurs leçons, à Vienne, Klimt s'en inspire, tandis que les futuristes italiens adoptent les vibrations de couleurs de Signac pour exprimer le mouvement.

Entre 1880 et sa mort en 1891, Georges Seurat, ouvre une nouvelle voie, celle du néoimpressionnisme. Il engage une réflexion théorique sur la lumière et la couleur que les impressionnistes avaient ressentie d'instinct. Deux peintures illustrent cette nouvelle réflexion : Une baignade, Asnières (1884) et Un dimanche après-midi à l'Île de la Grande-Jatte (1885). Le divisionnisme est né, issu de la fragmentation des touches de couleurs pures qui, juxtaposées, créent un mélange optique. Il se poursuit dans Le Cirque avec les théories sur les arabesques.

Signac, théoricien de cette peinture, auteur de l'ouvrage fondamental D'Eugène Delacroix au néo-impressionnisme, met en application ses recherches sur le pointillisme avec une grande rigueur jusqu'à frôler l'abstraction. Avec ses amis Cross, Angrand et Luce, il s'oriente vers^une touche plus large donnant davantage l'aspect d'une mosaïque. Matisse s'en inspirera, dans son célèbre tableau Luxe, calme et volupté.