POLYPHONIE de Paul KLEE

« POLYPHONIE 1932 Peintre suisse Analyse ~ L'imagerie à thèmes musicaux , dont relève Polyphonie ou encore Fugue en rouge , constitue un des motifs les plus importants de l'art de Klee et de sa vision du monde.

La musique avait aussi été un modèle pour les architectes du Bauhaus (école d'architecture et d'art fondée en 1919 à Weimar, où Klee enseigna), qui aimaient la struc­ ture rigoureuse et précise des compositions musi­ cales .

La traduction d'un espace neuf prend une importance de premier plan dans les années trente et à la même époque Klee réalise ses premiers tableaux «divisionnistes ».

Dans ces œuvres, ce n 'est plus la combinaison des lignes et des plans qui crée l'espace mais la lumière.

De petites touches de couleurs différentes émaillent la surface de l'œuvre baignée par une lumière changeante ; de la couleur naît la lumière, de la lumière le mouvement et du mouvement l 'espace .

Grâce au traitement très libre des for­ mes ainsi qu 'à l'invention de signes qui évoquent la nature sans en reproduire l'apparence , Klee élabore un langage de signes qui sont à ses yeux la clé de la réalité.

Signes et techniques sont intimement liés et Klee est très attentif aux techniques qu 'il utilise .

Sa peinture qui , au pre­ mier regard , paraît improvisée et même enfan­ tine, est à l'inverse très soigneusement étudiée pour que l 'œuvre ne s'altère pas avec l e temps.

La représentation visible d 'une réalité qui n 'est pas encore visuellement aboutie fait de l'art figuratif la clé et le moyen d 'expression d' une nouvelle réalité, une vision qui peut être aussi une interprétation et qui devient véritablement une «vision du monde ».

Polyphonie date de 1932.

Bientôt les nazis , qui ont imposé la ferme­ ture du Bauhaus , s'acharneront contre Klee dont dix-sept œuvres seront exposées à l'exposition d'« art dégénéré » organisée en 1937 à Munich .

XIr- :Kr siècles Tempera sur toile 66,5 x 106 cm L ' œuvre C Polyphonie a été exécutée en 193 2 et est expos ée au Kunstmuseum de Bâle qui poss ède une collection très complète d 'œuvres de l'artist e.

Citons entre autres exemples Composition de 1914, Villa R d e 1919 , Sonorité ancienne de 1925 , Ad margi­ nem de 1930 , Ad Parnassum de 1932, Agglomérat de baraques 1932 , Nuit bleue de 1937 et Chant d 'amour sous la nouvelle lune de 1939.

« L ' art ne restitue pas le visible: il rend visible ».

En 1920, Klee publie à Berlin un essai qui paraît sous le titre Schèipferische Konfession (« Confes ­ sion créatrice » ).

L ' artiste y expose dans le détail sa conception de l 'art, la signification de ses recher­ ches, et y précise notamment le sen s qu'il c onvient de donn er à la réalité.

«Autrefois on décrivait les choses visibles sur la terre , celles qu 'on aimait voir ou celles que l'on aurait aimé voir.

Maint enant la réalité des objets visibles est répandue et, en général, nous avons la conviction absolue que le visible est en r elation avec la totalité de l'univers , qu'il n'est qu'un aspect iso lé de l'univers où sont en latence une quantité infinie d 'autres vérités plus importantes .

Les choses prennent une signification plus large , très diff é rente des expériences rationnelles d'hier .

On tente de traduire l'aspect fortuit des chos e s ».

Et e ncore dans une note du Journal dat é e du 17 juillet 1917: « L ' aspect transitoire des choses n'e st qu'une allégorie .

Ce que nous voyons n 'est qu'un e facette, une possibilité , une aide .

La vérité se trouv e dans le fond non visible.

» Du mêm e peintr e .

PIC TO 936 et 938 .

P hoto Emanuel H offman-Founda t ion, Kunstmuseum © Nardini Editor e, 1991 .

VPC Larousse-Laffont pour t'édition française , 1991.

07-17. »