Robert Le Lorrain, un sculpteur romantique

« sentée avec un dauphin dans une pose nonchalante et alan­ guie plus emblématique du classicisme du siècle précé­ dent et de l'art de Girardon qu 'annonciatrice d'un mouve­ ment artistique novateur .

Néanmoins , la réputation du sculpteur est faite .

En 1702, Le Lorrain aide son maître Girardon à décorer le tombeau de son épouse, inhu­ mée dans l'église parisienne de Sainte-Marguerite.

Devenu sculpteur du roi, il travaille sur le chantier du château de Marly et sur celui du palais de Versailles, où, de 1707 à 1710, il participe sous la direction du peintre Robert de Cotte à la décoration de la chapelle en collaboration avec les meil­ leurs artistes de son temps .

Protégé des Rohan ...

soubise Le 5 février 1708, Le Lorrain passe un contrat avec la puis­ sante famille de Rohan-Soubi­ se pour décorer la cour de l'hôtel de Soubise, situé à Pa­ ris dans le quartier du Marais .

Les sculptures exécutées à cette occasion n'ont malheu­ reusement pas résisté au temps, mais ce chantier est le premier d'une longue série très fructueuse dont l'artiste va être chargé par ses protec­ teurs .

Armand-Gaston de Rohan-Soubise, devenu évê­ que de Strasbourg en 1704, lui commande la décoration de sa résidence du palais de Saver­ ne, puis celle du palais épisco­ pal de Strasbourg .

Chargé de réaliser six statues, cinq grou­ pes, vingt-cinq bustes, des tro­ phées et des armes, le sculp­ teur trouve là l'occasion de donner libre cours à sa créati­ vité, aidé par de nombreux assistants, qui, selon ses ins­ tructions, exécutent le travail dans un style large . et souple, donnant aux personnages des expressions variées et d'une fraîcheur étonnante .

Le cardinal, qui possède éga­ lement à Paris, à côté du palais de son père, le magnifique hô­ tel de Rohan, confie la décora­ tion de la façade à Le Lorrain .

Celui-ci va être consacré comme l'un des plus grands sculpteurs français du xvm · siècle grâce au bas-relief, fort célèbre , des Chevaux du Soleil à l'abreuvoir .

Réalisé entre 1734 et 1738, et surmontant la porte ~EDITIONS ~ATLAS LES TRIBULATIONS DE> Longtemps, la statue de Galatée -aujourd'hui conservée aux États-Unis, à la National Gallery of Art à Washington - a été considérée comme perdue et manquait à l'appel des autres morceaux de réception à l'Académie royale de peinture et de sculpture, tous conservés au Louvre .

Or les archives du musée attestent qu'après avoir été déposée avec le reste des collections de l'Académie dans les magasins du musée de Versailles entre l'an V et l'an X de la République, cette œuvre a été remise à·un certain monsieur Maréchal, soi-disant petit-fils du sculpteur Le Lorrain, en échange d'un médaiUon de Louis XIV réallsé par François Girardon.

Restée dans cette famille pendant plusieurs générations, la statue fut rachetée par un antiquaire, qui la revendit aussitôt à un riche collectionneur américain, Samuel H.

Kress.

C'est ce dernier qui en a fait don au musée de Washington, dont elle est l'un des plus beaux fleurons.

de l'écurie, ce groupe gigan­ tesque fi'gure l'attelage du char divin d'Apollon émergeant de nuages, dans une composition organisée en demi-cercle au­ tour d'un cheval s'abreuvant.

Tout y est prétexte à mouve­ ment : un animal qui se cabré, un autre qui se retourne pour boire dans une coquille, les rayons du soleil suggérés dans un angle .

Peu après avoir terminé ce chef-d'œuvre à la dynamique extraordinairement équilibrée et réussie, Robert Le Lorrain est victime d'une attaque d'apoplexie et doit s'arrêter de travailler .

Il mourra cinq ans plus tard, en 1743.

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