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Roberto Matta 1911 Le Prophéteur

Publié le 10/08/2014

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matta

« Le monde de la morphologie psychologique donne forme à nos pensées les plus débridées. C'est un Enfer-Paradis où tout est possible. Le désir enfoui au plus profond de nous-même peut s'y réaliser comme par magie. Il y a des objets qui ressemblent à des « personnages «, des étoiles, des arbres et une architecture, libres d'obéir aux lois de notre désir commun et auxquels les lignes de force et les auras qui les entourent confèrent une unité. La panique qui s'était emparée de l'espace et du temps au moment du cubisme s'amplifie ici. Les détails de l'étoile la plus lointaine peuvent devenir aussi apparents que ceux de la paume de votre main. Les objets trouvent une extension dans le temps : la métamorphose de la chenille en papillon peut être observée d'un seul coup d'oeil. Des objets qui ne seraient visibles qu'au microscope sont révélés ici. D'autres, qui contiennent de nou­velles formules mathématiques, apparaissent. «

« J'étais très jeune, tout à fait inexpérimenté et les surréalistes me dirent que j'étais surréaliste... Je les rencontrais et j'étais si ignorant, si inintéressant pour eux. Puis ils regardèrent mes dessins et me dirent : tu es surréaliste! Je ne savais même pas ce que cela voulait dire. Je les rencontrais aux Deux Magots, j'étais timide et ils parlaient de choses auxquelles je n'avais jamais pensé, notamment de la révolution... J'étais comme Jésus au temple avec les docteurs de la loi, un petit enfant. Ils me donnèrent une croyance, de l'affection et un apprentissage du verbe être. «

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« monde, ses différents moi, les autres, les luttes pour nager à travers toutes ces identités.» Matta est né à Santiago du Chili.

Issu d'une famille hispano-franco-basque, il fait ses études secondaires chez les jésuites; plus tard, son sentiment sera d'avoir vécu dans une ambiance second Empire.

A dix-huit ans, il s'inscrit en architecture à l'université catholique de Santiago; puis, passé à la section peinture, il réalise pour son diplôme cent quarante-sept nus en autant de lieux représentant des religions différentes.

C'est déjà le Matta fantasque qu'on connaîtra par la suite.

Il obtient à vingt et un ans son diplôme.

C'est en 1933 qu'il décide de rompre avec tout, soupçon­ nant que là où il avait vécu n'était pas la «vraie vie».

Il s'embarque alors pour la France; pour la première fois, il est sans famille, sans curés ni petits-fils de famille.

A Paris, il arpente la ville, dessine dans les musées, avec l'impression réjouissante de tout découvrir.

Il cherche aussi du travail, et en trouve chez l'architecte Le Corbusier.

Il prend du temps pour voyager en Europe, rencontre le poète espagnol Fede­ rico Garcia Lorca, et plus tard, en 1936, le peintre Magritte.

Il participa également comme «jeune homme à tout faire » à la réalisation du pavillon espagnol de !'Exposition univer­ selle de 1937, et se trouva donc en contact avec Picasso* qui travaillait sur place à Guernica.

En bref, le jeune homme avait l'impression d'être au seuil d'un monde inconnu et surprenant.

En outre, découvrant un numéro des Cahiers d'Art consacré à l'«objet», il fut fasciné à l'idée que depuis plus de vingt ans des artistes étaient sortis de la peinture et de la sculpture pour fabriquer, assembler ou présenter, tout simplement, des objets.

Objets qu'on retrouvera, traités à sa façon, dans ses tableaux.

Stimulé par toutes ses découvertes, le jeune Matta se mit à dessiner abondamment, et fut encouragé par quelques pro­ ches à montrer son travail.

Profitant d'un mot de recomman­ dation de Garcia Lorca, il se présenta à Dali, qui l'envoya chez André Breton, le chef du surréalisme.

Breton perçut dans ses dessins la veine surréaliste, et lui en acheta deux.

Dès lors Matta fréquenta le groupe surréaliste, qui le considé­ rait comme un adepte, sans qu'il sache vraiment de quoi il en retournait.. »

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