RUYSDAEL Jakob van : CHAMP DE BLÉ SUR LE ZUIDERZEE

« RUYSDAEL Jakob van CHAMP DE BLÉ SUR LE ZUIDERZEE 1662-1663 Peintre hollandais Analyse ♦^ La toile figure un champ de blé, vu de haut. Au centre sinue une route menant à un village dont on distingue au loin quelquesédifices: la tour d'une église et la silhouette d'un moulin à vent. Le lieu aété identifié comme un coin de campagne sur le golfe du Zuiderzee, près de Naarden, en Hollande.Au premier plan, un groupe de bergers mène paître des vaches : le coup de pinceau est ici rapide et dense.

Un ciel nuageux, présage d'orage, plombe la composi tion,conférant àl'ensemble unetonalité sombre. Ruysdael a peint, comme à son habitude, d'aprèsnature,s'attachant àrendre fidèlement la moindre nuance lumineusede ce paysage modelé par les ombres.

Les couleurs sont fortes, téné breuses, étendues avec de larges coups de pin ceau, de manière à évoquer la puissance de la nature.

Sans doute Ruysdael a-t-ilconfié l'exécu tion des personnages à un spécialiste,comme cela se faisait alors chez les paysagistes. picto COLL. THYSSEN-BORNEMISZA 457a MADRID XVIIe siècle Huile sur toile 45 x56 cm L'œuvre U Le tableau appartenait àl'origine àun cycle de quatre paysages, parmi lesquels sans doute leCou cher de soleil sur un champ de blé près de la côte (Rotterdam, musée Boymans van Beuningen). L'œuvre, restaurée pourtant en 1958, est en assez mauvais état de conservation :elle aeffectivement souffert d'interventions antérieures. Plusieurs retou ches sont visibles au fond ; quant aux animaux figurés au premier plan, ils ont été repeints àune époque inconnue. Conservée en France depuis la fin du XVIIIe siècle, la toile fut vendue aux enchères chez Christie's, àLondres, en 1872. Réapparue sur le marché des antiquités d'Amsterdam, elle y fut acquise par le baron Heinrich Thyssen-Bornemisza en 1934. Les van Ruysdael : une famille de paysagistes hollandais Jakob van Ruysdael - le plus connu, proba blement, de tous les paysagistes hollandais du xviie siècle - fut formé à la peinture par son père Isaak et son oncle Salomon (1600-1670). Ce der nier, qui jouissait d'une certaine réputation, rési dait à Haarlem depuis 1616 : il forma également son propre fils, Jakob Salomon, qui devait se Du même peintre : PICTO 457 e Nardini Editore, 1995.Liriade pour l'édition française, 1995. consacrer à son tour à la peinture de paysage. Jakob hérita de son oncle lapropension aux cou leurs foncées et son goût de la tension émotive : ildevait évoluer vers un art plus réaliste après son installation en 1655 à Amsterdam, où il eut l'occasion de se familiariser avec l'œuvre de Rembrandt. Photo © coll. Thysser Bornemisza, Madrid. »