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Sandro Botticelli

Publié le 17/04/2012

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L'un des chefs de file de la Renaissance italienne dans le domaine de la peinture, Sandro Botticelli, de son vrai nom Alessandre di Mariano dei Filipepi, est né à Florence en 1445 et y est mort le 17 mai 1510. Il développe un style personnel caractérisé par une élégance d'exécution, un sens de la mélancolie et un trait assez épais. Fils d'un tanneur, il effectue son apprentissage de la peinture auprès de Fra Filippo Lippi et Antonio del Pollaiolo, mais il a également été influencé par Verrocchio. Il passe presque toute sa vie à travailler pour les grandes familles florentines, notamment les Médicis (voir en particulier son "Adoration des Mages", 1477, un tableau mettant en scène certains membres de la famille). Intellectuel brillant du cercle de Laurent de Médicis, Botticelli est influencé par le néoplatonisme chrétien qui tente de réconcilier les vues chrétiennes et classiques. Cette influence est mise en évidence dans ses deux tableaux les plus fameux: "Le Printemps" (1478) et "La Naissance de Vénus" (1482). Il a également réalisé bon nombre d'oeuvres d'inspiration purement religieuse, en particulier le célèbre "Saint Sébastien" (1474). En 1481, Botticelli est l'un des artistes choisis pour décorer la chapelle Sixtine du Vatican. Il y peint "Le Retour de Moïse" et "La Tentation du Christ". Après l'expulsion des Médicis de Florence, autour de 1490, et à la suite des admonestations à l'austérité du dominicain fanatique Savonarole, Botticelli éprouve une grave crise mystique. Ses dernières oeuvres, comme "La Piéta", reflètent une dévotion religieuse intense

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« l'Enfant qui l'aide à écrire un psaume au milieu des anges.

Non moins beaux sont les anges du Couronnement ( 1490), qui dansent une ronde céleste et jettent des fleurs, tandis qu'à leurs pieds surgissent quatre figures de saints, solennelles et pensives.

Un autre tableau d'autel complexe est la Madone de Saint-Barnabé.

Tous deux ont des prédelles historiées avec une exquise sensi­ bilité.

L'une des compositions les plus tragiques de Botticelli est la Pietà de Munich (environ 1498), où nous voyons le Christ inanimé sur les genoux de sa Mère qui s'est évanouie entre les bras de saint Jean, tandis que les saintes Maries pleurent sur la tête et les pieds du Rédempteur.

· Il existe de ce tableau une version postérieure, plus recueillie et plus convulsive, au Musée Poldi­ Pezzoli.

Des fresques, il reste à Florence le beau Saint Augustin à l'église des Ognissanti (1480) et la frémissante Annonciation (1481), endommagée elle aussi, qui était autrefois à San Martino.

Dans la chapelle Sixtine, il peignit (1481-1482) trois scènes étonnantes par leur expression dramatique, dans lesquelles il a représenté de nombreux personnages de la cour de Sixte IV : les Tentations de Jésus au-dessus du Sacrifice du lépreux; la Vie de Moïse avec l'épisode idyllique des Filles de Jethro; la Punition de Coré, Dathan et Abiron révoltés contre la Loi.

Certaines des figures de papes, entre les fenêtres, sont de Botticelli.

Peu de portraits isolés de Botticelli valent ceux des peintures citées, car il préférait mon­ trer ses personnages en action.

Le plus beau est celui de l'Homme à la médaille, aux Offices (environ 1 465).

Après le supplice de Savonarole, l'esprit de Botticelli s'assombrit de plus en plus; son art idyllique et pathétique mua au tragique.

Son dernier chef-d'œuvre de caractère profane est la Calomnie d'Apelle, aux Offices (environ 1495), admirable par sa clarté narrative, son énergie dynamique, son élégance rythmique, sa délicatesse chromatique, et où apparaît l'une des ex­ pressions les plus tragiques de l'art italien avec la figure du Remords.

Les scènes de la Vie de Vir­ ginia (Bergame) et de Lucrèce (Boston), peintes aux environs de 1498, sont pleines d'énergie violente et nerveuse.

Au cours de ces années, douloureuses pour lui comme pour Florence, il se consacra à l'il­ lustration de la Divine Comédie (Berlin et Vatican), commentant chaque épisode par des dessins d'une grande finesse d'interprétation, toutefois sans savoir faire ressortir les figures dominantes ni trouver de composition synthétique, sauf dans le Triomphe de Béatrice.

C'est de 1501 qu'il faut dater la Nativité de Londres, lumineuse d'esprit mystique et symbolique.

Dès lors, Botticelli, las et souffrant, ne peint plus que de petits tableaux avec une spiritualité de plus en plus dou­ loureuse et une exaspération linéaire de plus en plus marquée, comme la Communion de saint Jé­ rôme (New-York), le Christ au jardin des Oliviers dans la chapelle royale de Grenade, la vision sym­ bolique de la Collection Fogg où la Madeleine implore convulsivement le Crucifié pour que Florence soit délivrée des fléaux qui l'accablent.

Ses dernières œuvres, vers 1504, sont quatre scènes de la vie de saint Zénobius à Dresde, à Londres, à New-York, où l'artiste, à son déclin, semble revenir à des formes et à des coloris élémentaires, les peuplant d'épisodes d'une violence dramatique extrême.

Les Madones et les tableaux d'autels des dernières années sont des œuvres de disciples, divers de manières et d'habileté.

CARLO GAMBA. »

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