SYMPHONIES de Honegger.

SYMPHONIES de Honegger. C’est une

forme qu’Arthur Honegger (1892-1955) n’aborda que parvenu à la maturité; il avait trente-huit ans lorsqu’il répondit par la Symphonie n° 1, en 1930, à la commande du Boston Symphony Orchestra près de fêter son cinquantenaire. Onze ans après seulement, il revint à la symphonie et donna alors quatre ouvrages importants en dix ans. Ce long intervalle n’est pas à interpréter dans le sens d’un échec de la première réalisation, au contraire; la Symphonie n° 1, brève, comporte trois mouvements; son style concertant d’une grande sobriété la rapproche de la musique de chambre. Ses éléments composants sont un tant soit peu hétérogènes. La Symphonie n° 2y pour cordes et trompettes (1941), destinée au Kammerorchester de Bâle, est tout à fait différente, bien qu’en trois mouvements également. C’est une œuvre à la fois puissante et gouailleuse, dont le crescendo passionné se termine par un apaisement lumineux déjà entrevu dans le Chant de joie. La Symphonie liturgique, n° 3, de 1945-46, marque un des points culminants de l’œuvre de Honegger. Bien qu’elle soit basée sur trois moments essentiels de la Prose des morts, et que son atmosphère soit celle du Requiem, elle n’a rien de grégorien; c’est une fresque large, forte, qui trahit l’angoisse qu’éprouve son auteur devant la