Devoir de Philosophie

TCHAÏKOVSKI.

Publié le 17/10/2012

Extrait du document

TCHAÏKOVSKI. 1840-1893 AVANT- PROPOS Lorsqu'on veut retracer la biographie d'un artiste, il semble tout naturel de se pencher en premier lieu sur sa correspondance. Avec Pierre TCHAIKOVSKI, la chose est facile car dans ce domaine, le musicien est particulièrement prolixe. Il écrivait souvent plus d'une quinzaine de lettres par jour, et l'un de ses amis a prétendu en avoir reçu quatre mille. Et pourtant, malgré leur multitude, ces documents ne nous dévoilent qu'un portrait incomplet sinon pétri de contradictions. Le compositeur lui-même en est conscient lorsqu'il avoue : "Certaines de mes lettres, écrites sous le coup d'une violente émotion, mises à part, je ne suis dans aucune autre jamais moi-même". Physiquement, TCHAIKOVSKI est élancé et distingué. Selon la mode de l'époque, il porte la barbe, et les lorgnons qu'il ne quitte presque jamais l'aident à corriger une légère myopie. Moralement, le compositeur porte en lui le poids de la dépression qui le ronge : "Regretter le passé, espérer l'avenir, n'être jamais satisfait du présent..." Cela est toute sa vie. Une mère qu'il idôlâtre, mère prématurément disparue, laissera une blessure que le temps n'atténuera jamais complètement. L'image maternelle le poursuit sans cesse et refrène en lui le désir de connaître d'autres femmes. Seule la nécessité de fonder un foyer le poussera au mariage. Mais son épouse hystérique, pour laquelle il ne ressent aucun sentiment profond, lui devient vite insupportable. Une grande affection, cependant, l'aidera à surmonter les déceptions d'une carrière difficile. Madame von MECK est cette lumière qui éclairera sa vie, non en tant que femme, mais comme confidente ou conseillère. Toutefois, la pension que lui alloue généreusement cette amie sincère ne saurait lui faire oublier les échecs répétés qui jalonnent son existence. En survolant cette vie, il est difficile de ne pas songer à un autre musicien, allemand celui-là, qui dut lui aussi lutter contre une neurasthénie aiguë. Je veux parler de SCHUMANN (1). Comme SCHUMANN, mais à un moindre degré, TCHAIKOVSKI, excellent élève, attiré tout jeune par la poésie, se lance contre son gré dans une carrière de juriste. Sans doute attache-t-il plus d'importance à la musique des vers qu'au sens même des mots. Comme SCHUMANN encore, la maladie mentale l'incitera à accomplir de nombreux voyages, non par soif de connaissance, mais à cause de son instabilité. Comme Shumann enfin, il trouvera dans l'eau glacée d'un fleuve le plus sûr moyen de mettre fin à ses jours, tentative, qui, elle aussi, aboutit à un échec. Est-il personne aujourd'hui qui ne connaisse le ballet de "Casse-Noisette" ou le Concerto Nol pour piano et orchestre" ? Comment ces pages si célèbres purent-elles susciter à leur auteur autant d'adversaires ? Guy ER ISMAN, l'un de ses biographes répond : Le goût, c'est sur ce terrain que s'affrontent admirateurs et détracteurs de TCHAIKOVSKI." Le grand BEETHOVEN lui-même n'a-t-il pas écrit à côté de pages sublimes une certaine "Marche sur les ruines d'Athènes" dont la réussite est tout à fait contestable ? Comme sa vie, la musique de TCHAIKOVSKI posera toujours une question. Saurons-nous jamais y répondre ? C'en est fini de la vie facile. Le dandy à l'allure fringante a fait place à un homme pauvrement vêtu. mais déterminé. Il lui faut assurer sa subsistance. Lorsqu'on lui propose le poste de professeur d'harmonie au Conservatoire de Moscou (1866) il accepte avec joie. Malgré la quiétude d'une situation stable, notre ami est en proie à l'obsession de la mort. L'image de sa mère le hante sans cesse, une trop grande ardeur dans le travail affaiblit peu à peu sa santé. "Je me sens las, dégoûté de la vie, triste... Je ne peux m'imaginer le bonheur sans une famille. Mais le mariage, je n'y pense pas. Je suis trop paresseux pour fonder un foyer'" . Le 14 février 1868, l'occasion de se révéler à lui-même se présente : pour la première fois de sa vie, Pierre dirige un orchestre mais sa nature trop faible l'empêche de dominer ses musiciens et malgré les éloges prodigués par la presse, il ressent l'échec avec amertume. Peu après, il entre en relation avec une cantatrice, Désirée ARTOT. Celle-ci semble écarter un moment de l'esprit du musicien le portrait de sa mère qui s'y était gravé. L'artiste, pour lui, a sans doute plus d'attraits que la femme. Mais Désirée, malgré la sympathie que lui témoigne le musicien, le quitte pour épouser un baryton. La musique de TCHAIKOVSKI s'impose difficilement au publ...

« C'en est fini de la vie facile.

Le dandy à l'allure fringante a fait place à un homme pauvrement vêtu.

mais déterminé.

li lui faut assurer sa subsistance.

Lorsqu'on lui propose le poste de professeur d'harmonie au Conservatoire de Moscou (1866) il accepte avec joie.

Malgré la quiétude d'une situation stable, notre ami est en proie à l'obsession de la mort.

L'image de sa mère le hante sans cesse, une trop grande ardeur dans le travail affaiblit peu à peu sa santé.

"Je me sens las.

dégoûté de la vie, triste ...

Je ne peux m'imaginer le bonheur sans une famille.

Mai~ le mariage, je n'y pense pas.

Je suis trop paresseux pour fonder un foyer".

, · · Le 14 février 1868, l'occasion de se révéler à lui-même se présente: pour la première fois de sa vie, Pierre dirige un orchestre mais sa nature trop faible l'empêche de dominer ses musiciens et malgré les éloges prodigués par la presse, il ressent l'échec avec amertume.

Peu après, il entre en relation avec une cantatrice, Désirée ARTOT.

Celle-ci semble écarter un moment de l'esprit du musicien le portrait de sa mère qui s'y était gravé.

L'artiste, pour lui, a sans doute plus d'attraits que la femme.

Mais Désirée, malgré la sympathie que lui témoigne le musi­ cien, le quitte pour épouser un baryton.

La musique de TCHAIKOVSKI s'impose difficilement au public.

Dépité par l'accumulation de ses déceptions, le compositeur brûle ses partitions.

Ses contacts avec le Groupe des Cinq (2) restent épisodiques.

D'après lui, BORODINE (3) et CUl (4) manquent de talent.

MOUSSORGSKI (5) semble "trop fier de son ignorance" et BALAKIREV (6) "trop sectaire".

Seul RIMSKY-KORSAKOV (7) acquiert son estime.

Le moral atteint plus que jamais, Pierre fait son propre bilan en écrivant à l'un de ses amis : 1 °) "Maladie: j'engraisse beaucoup trop et mon système nerveux est complètement détraqué.

2°) Mes finances sont dans un état pitoyable.

3°) Le Conservatoire m'ennuie jusqu'à la nausée ...

" Sur les conseils de RUBINSTEIN, TCHAIKOVSKI donne un concert totalement consacré à ses œuvres.

Ce n'est pas un grand triomphe, mais l'accueil est cordial.

Il n'en fallait pas plus pour provoquer un nouvel élan d'ardeur et de foi.

Un opéra, "Opritchnik", est mis en chantier et Pierre collabore successivement à plusieurs publications.

Sa situation matérielle n'en progresse pas pour autant.

Un changement d'air devrait être le seul remède à ses soucis.

Mais l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Autriche ne parviennent pas à calmer la dépression qui le mine peu à peu.

"Le plus beau pays est toujours celui où l'on n'est pas.

"A Paris, il entend "Carmen".

Un portrait de BIZET, placé sur le mur de sa chambre, témoignera désormais de l'admiration qu'il voue à l'auteur de "L'Arlésienne".

Mais ses propres compositions. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles